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"L’expert et le profane" par Sandrine Garcia, sociologue à Paris-Dauphine

"Genèses. Sciences sociales et histoire" n°70, mars 2008

jeudi 27 mars 2008, par Laurence

Dans le numéro de Genèses. Sciences sociales et histoire de mars 2008 intitulé "Devenir expert", un article de Sandrine Garcia, sociologue à Paris-Dauphine, montre la façon dont l’expertise à l’université a imposé aux enseignants-chercheurs la démarche qualité fondée sur le seul objectif pédagogique, en donnant des éléments de compréhension des processus d’adhésion à la réforme actuelle. On y apprend comment les intérêts des experts, dont la définition a changé depuis vingt ans, déterminent le sens des expertises et comment les universitaires ont été peu à peu dépossédés de la valeur de leurs compétences et transformés en "profanes".

Où l’on voit que ce ne sont pas les forces militantes qui manquent à l’opposition actuelle à la loi LRU, comme aux différents aspects de la réforme, c’est l’adhésion à la réforme qui a été construite de longue date.

Cet article, que vous pouvez télécharger en PDF ci-dessous, avec l’introduction du volume de Genèses. Sciences sociales et histoire par Isabelle Backouche, se trouve aussi sur le site de CAIRN.

Résumé :

"Cet article s’intéresse au rôle de l’expertise dans l’imposition d’une vision de l’enseignement supérieur orienté vers des finalités économiques. Il montre les déplacements successifs et les ruptures qui se sont opérés à l’occasion des différents rapports commandés depuis le début des années 1980. Il s’attache à identifier comment les intérêts spécifiques de l’expert déterminent la nature des expertises produites et comment s’opère une disqualification des professionnels, définis comme des profanes afin de justifier un encadrement de leurs pratiques.

This article looks at the role of expertise in imposing a view of higher education as oriented towards economic ends. It shows the successive shifts and breaks that took place whenever expert reports have been delivered since the 1980s. It attempts to identify how the specific interests of the expert determine the nature of the expertise produced and how professionals are disqualified and defined as “laymen” in order to justify the supervision of their practices.