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Université : l’âge d’or budgétaire est passé - Philippe Jacqué, Le Monde, 29 septembre 2011
jeudi 29 septembre 2011
Au début de l’année, l’ancienne ministre de l’enseignement supérieur Valérie Pécresse parlait d’âge d’or de l’université. D’anciens directeurs de l’enseignement supérieur s’émouvaient de la chance de Patrick Hetzel, l’actuel titulaire du poste, de pouvoir distribuer non pas quelques dizaines de milliers d’euros mais plusieurs centaines de milliers, voire quelques millions, aux universités chaque année. Il faut croire que l’époque des budgets "bénis pour l’université" est bel et bien derrière nous.
Si en 2012, l’enseignement supérieur est toujours l’une des "priorités budgétaires", selon Laurent Wauquiez, le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, les universités ne devraient pas voir franchement augmenter leurs moyens. Le budget du secteur va augmenter de 769 millions d’euros, mais seulement 46 millions d’euros (hors masse salariale) iront directement aux établissements (+0,4 %). Avec une inflation prévue de 1,7 %, la majorité des universités verront dans les faits reculer leur subvention en 2012. Près de 191 millions d’euros seront dépensés en matière de masse salariale.
Un effort pour les étudiants
Avec 91 millions d’euros supplémentaires, le budget "vie étudiante" permet de financer le dixième mois de bourse est bien budgété et de poursuivre l’investissement dans le logement étudiant. En revanche, les organismes de recherche devront encore une fois se serrer la ceinture. Comme 2011, 2012 s’annonce difficile dans les laboratoires qui ne bénéficient pas d’autres ressources contractuelles (Europe, ANR, investissements d’avenir). 49 millions d’euros supplémentaires sont annoncés pour les organismes de recherche, dont 47 millions d’euros pour la seule masse salariale. L’Agence nationale de la recherche voit pour sa part baisser ses crédits de 12 millions d’euros.
Un effort pour les entreprises
Il y a un autre poste de dépenses qui ne connaît pas la crise : le crédit impôt recherche (CIR). Cette dépense "fiscale" doit représenter en 2012 5,3 milliards d’euros, contre un peu plus de 5 milliards cette année. Malgré cette aide importante publique au secteur privé, la part de la dépense privée en matière de recherche poursuit sa stagnation. Pour Laurent Wauquiez, "nous devons conserver ce CIR, car il permet l’installation en France de centres de recherche et développement. Grâce à ce dispositif, l’investissement en recherche et développement n’a pas plongé avec la crise, mais il a légèrement augmenté".
Un effort pour l’université
Quant au budget de son secteur, le ministre assure qu’"il fait toujours partie des priorités du gouvernement, puisqu’il n’est pas concerné par le non-remplacement d’un départ sur deux à la retraite, mais il est également astreint à l’effort collectif". D’autant plus, poursuit Laurent Wauquiez, que sur l’ensemble du quinquennat, les moyens alloué au secteur auront bien augmenté de 9 milliards d’euros, dont la moitié pour le CIR. Un bilan que se refuse à partager, par exemple le groupe Marc Bloch, qui a calculé une augmentation du budget de 1,7 milliards en cinq ans.
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