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Motion des enseignants du Master Slater (UFR LSH) de l’université de Paris 13 (14 janvier 2009)

mercredi 14 janvier 2009, par Laurence

Tout en se félicitant que le projet de réforme reconnaisse officiellement le rôle de l’Université dans la formation scientifique des enseignants, les membres du Master Slatel, réunis en assemblée ce 14 janvier 2009, dénoncent la philosophie globale du projet et réaffirment leur attachement aux concours comme seul mode de recrutement des enseignants.

1. Le projet de réforme est mené dans une précipitation qui rend impossibles toute réflexion de fond et toute concertation véritable entre les multiples acteurs impliqués, d’autant que le calendrier de la réforme a multiplié les aberrations (définition extrêmement tardive des nouvelles épreuves des différents concours notamment).

2. Les épreuves réformées du Capes de lettres modernes et des différents Capes de langue induisent un affaiblissement inacceptable des exigences disciplinaires.

3. La suppression de l’année de stage avec horaires aménagés entraînerait un affaiblissement de la formation pédagogique nécessaire.

4. Il est irréaliste de vouloir concilier, sur une période de deux années, préparation aux concours, élaboration et écriture de mémoires de recherche ainsi que stages d’accompagnement. Un tel programme ne peut qu’entraîner, de facto, une baisse des exigences, tant au niveau de la formation des enseignants qu’au niveau de l’initiation à la recherche. Le calendrier imposé pour le concours rend encore plus difficile l’articulation entre recherche et formation pédagogique.

5. Le projet ouvre la porte à une double précarisation des étudiants – allongement des études sans accompagnement financier adapté, non rémunération des stages – et des enseignants du primaire et du secondaire : le projet permet, en effet, la création d’un vivier d’enseignants vacataires en donnant la possibilité à l’Éducation Nationale de recruter les étudiants ayant échoué au concours mais détenteurs d’un Master.

6. Enfin, l’ensemble du projet est hypothéqué par l’absence de garanties sur les moyens dévolus à ces formations.

Les enseignants du Master Slatel demandent le retrait du projet tel qu’il a été engagé. Ils s’associent au mouvement de refus de transmission des maquettes et ils ne remettront pas en février les programmes nécessaires à la mise en place d’un parcours « métiers de l’enseignement » dans le cadre du Master existant. Ils exigent l’ouverture de négociations et d’une véritable concertation.

Texte voté à l’unanimité des présents et représentés