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Dépêches AFP concernant les réactions aux propos de X. Darcos et le communiqué de SLU (13 et 14 février 2009)

samedi 14 février 2009, par Laurence

"Sauvons l’université" dénonce un "chantage" du gouvernement
265 mots
14 février 2009
AFP

Le collectif "Sauvons l’université" (SLU) a jugé samedi que le délai supplémentaire donné vendredi aux universités pour rendre leurs projets de masters d’enseignement au gouvernement, était une "manoeuvre grossière", une "forme de chantage indigne du gouvernement".

L’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES), chargée d’évaluer les contenus de ces futures formations, a donné vendredi aux universités un délai supplémentaire, jusqu’au 31 mars, pour rendre leurs projets. La date initiale était fixée au 15 février.

Nombre d’universités, après des décisions prises lors de votes collectifs, ont refusé de remettre ces projets à temps, protestant contre les délais impartis, mais aussi contre la philosophie de la réforme.

Celle-ci prévoit que les universités, et non plus les IUFM, forment les enseignants du primaire et du secondaire, dans des "masters d’enseignement".

"La manoeuvre est grossière : il ne s’agit que de gagner du temps", écrit SLU dans un communiqué.

"Sans qu’aucune négociation ait été engagée" et "après des commentaires insultants de la part du ministre de l’Education à l’égard des formateurs, ce (...) délai (...) relève d’une forme de chantage indigne du gouvernement de la République".

En outre, "revoir les critères d’évaluation, comme le suggèrent deux mots expéditifs du chef de l’Etat" prononcés vendredi soir, concernant la réforme contestée du statut des enseignants-chercheurs "ne nous fera pas céder" sur la réforme de la formation, ajoute SLU.
"Nous n’entrons pas dans ce jeu de dupes", avertit-il.

La réforme de la formation des enseignants à son tour contestée, par
Emmanuel DEFOULOY

598 mots
13 février 2009
18:35 GMT
Agence France Presse

La réforme de la formation des enseignants est devenue à son tour la cible des mécontentements : les universités ont boycotté vendredi la remise des projets de masters nécessaire à cette réforme, alors que le ministre de l’Education Xavier Darcos a été jugé "insultant" à ce sujet.
Jusqu’alors, la mobilisation universitaire contre la réforme du statut des enseignants-chercheurs avait un peu masqué la grogne grandissante contre la réforme de la formation des professeurs des écoles, collèges et lycées.
Mais des désaccords de fond entre les opposants à cette réforme et les deux ministères qui en sont chargés, Education nationale et Enseignement supérieur, ont éclaté vendredi au grand jour : sur l’aspect pratique de la formation et sur le calendrier de la réforme.
Celle-ci prévoit que les enseignants, des écoles aux lycées, soient recrutés à partir de 2010 au niveau "master 2" (bac+5) et que les néo-titulaires soient revalorisés. Elle supprime l’année de stages en alternance rémunérée en IUFM et instaure des stages en master.
Enfin, les formations incomberont aux universités et non plus aux Instituts de formation des maîtres (IUFM), à charge pour les universités de confectionner des projets de masters "enseignement".

La prise de position jeudi de la Conférence des présidents d’université a changé la donne : consciente de l’impopularité de cette réforme dans la communauté universitaire, la CPU en a demandé le report à 2011.

Aussitôt M. Darcos a repoussé cette demande. Mais, il a ajouté qu’il n’aurait pas besoin des universités et de "discussions sibyllines" pour organiser ses concours de recrutement en 2010, et que la formation actuelle était peu pratique, la comparant à un "simulateur de vol".
Les réactions vendredi ne se sont pas fait attendre : "contrevérités" et propos "méprisants" pour les présidents d’université et directeurs d’IUFM, "supéfiants", "insultants" et "scandaleux" pour le Sgen-CFDT, "indignes d’un ministre de la République" pour le Snesup-FSU.

Actuellement, un futur maître d’école effectue pendant l’année un stage devant classe d’un jour par semaine, ainsi que six semaines entières (soit 216 heures). Un futur professeur de collège ou lycée passe, lui, 6 à 8 heures en classe par semaine toute l’année (au moins 216 heures).
"Il est donc totalement mensonger de prétendre que de temps à autre, ils vont remplacer un professeur absent et de comparer cette formation à une simple simulation de vol", ont dénoncé les présidents d’universités et d’IUFM.
Au contraire, de nombreux opposants jugent que la réforme va réduire dangereusement la formation devant une classe.

Elle prévoit des stages d’observation et de pratique accompagnée en master, des stages en responsabilité de "108 heures maximum" en master 2 pour 40.000 étudiants (120.000 ont passé les concours en 2007 pour quelque 15.000 reçus) et un "tutorat" de 3 heures par semaine la première année d’enseignement.

Mais le désaccord porte aussi sur le calendrier : la CPU demande le report à 2011, ce que M. Darcos refuse, le PS jugeant que par ce "mépris" le ministre "prend le risque d’un affrontement durable".

En effet, les universités, dans leur grande majorité, s’apprêtaient vendredi à refuser de transmettre d’ici la date limite de lundi les "maquettes" de masters nécessaires à la réforme. Des cérémonies de "non remise" de ces maquettes ont été organisées vendredi à Bordeaux et à Paris.
Vendredi soir, le délai a été repoussé au 31 mars.

De nombreuses universités bloquent l’information sur les masters d’enseignement
13 février 2009
17:22 GMT
Agence France Presse

Trente et une universités, sur 34 étant en mesure de fournir une information, ont décidé vendredi à midi de ne pas rendre de projets de futurs masters d’enseignement, selon une enquête menée par une instance s’occupant des questions pédagogiques des universités.
Ce comptage partiel a été réalisé par le Réseau national des vice-présidents des Conseils des études et de la vie universitaire (VP-CEVU).
"Vendredi à midi, 34 universités avaient répondu à une enquête que nous menons. Sur ces 34 universités, 31 ne feront pas remonter de maquettes" (présentant les futures formations des enseignants) à la date fixée par le ministère de l’Enseignement supérieur (15 février), a déclaré Thierry Michot, président de ce réseau.
Il a ajouté que les 49 autres universités (la France en compte 83 au total) avaient des instances (souvent des conseils d’administration) se tenant ce vendredi, d’où l’impossibilité d’avoir un comptage exhaustif.
"A mon avis, on se dirige vers une non-remise massive des maquettes", a-t-il dit, estimant à seulement "5 ou 7" le nombre d’universités qui pourraient en rendre".
Les décisions de faire remonter ou non les maquettes sont prises lors de votes collectifs au sein de chaque université, soit en conseil d’administration, soit en conseil scientifique, en conseils des études et de la vie universitaire ou en Congrès (réunions des trois précédentes instances).
Ces actions visent à protester contre la réforme de la formation des universités que le gouvernement entend mettre en place à partir de 2010. Elle prévoit que les enseignants des écoles, collèges et lycées soient recrutés au niveau "master 2" (bac + 5), et les néo-titulaires revalorisés.
Ces formations incomberont aux universités et non plus aux Instituts de formation des maîtres (IUFM).