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Nouvelles italiennes (mises à jour)

jeudi 19 mars 2009, par Laurence

Ce dossier, en cours, est réalisé par Serge Quadruppani et Odile Henry (traduction et comptes rendus).

18 mars 2009

A Gênes, des milliers de travailleurs et d’étudiants ont marché ensemble. A
Florence, dix mille personnes, ouvriers, précaires de l’école, professeurs,
chercheurs, étudiants ont défilé. A Milan et à Turin, défilés. A Macerata
l’Onda fête par une journée de grève "la conquête de l’annulation de la
cérémonie d’ouverture de l’année académique, cas unique dans tout le pays".
A Rome, les étudiants, qui manifestaient contre la réforme Gelmini à
l’intérieur de la cité universitaire, ont tenté d’en sortir pour rejoindre
la manifestion sur l’éducation appelée par la CGIL. Ils ont essayé de
forcer
le cordon des policiers et des carabiniers. Ils ont jeté sur les forces de
l’ordre des chaussures (qu’ils avaient prévues, à l’origine et sur
l’exemple
du mouvement des enseignants-chercheurs français, de jeter sur le ministère
de l’éducation) et divers objets. Les flics les empêchaient de sortir en
utilisant le protocole imposé par le nouveau maire d’Action nationale de
Rome, qui impose de défiler seulement dans certains lieux précis. La CGIL,
qui avait pourtant signé ce protocole, a paru se réveiller et a protesté.

Rome, le 18/03/2009

Comuniqué de l¹université de la Sapienza dans l¹Onda. Vers le 28 mars !

Nous sommes entrés dans une ère nouvelle, aujourd¹hui, nous pouvons le dire
avec clarté, sans équivoques. La récession est une réalité concrète, le
gouvernement n¹a pas de doutes : police contre étudiants, police contre qui
affirme un dissensus, police et charges contre qui ne veut pas payer la
crise ! La matinée de la Sapienza (voir précédent message, NDT) nous
parle de
ça, nous parle du vide de démocratie qui affecte notre pays et la ville de
Rome, avec son protocole contre les manifs. Attaque contre le droit de
grève
(aujourd’hui , la grève a été lancée par la CGIL-FLC), attaque contre la
liberté des mouvements, le tout assaisonné par une rhétorique
sécuritaire qui
militarise les rues et impose de nouvelles interdictions. Mais ce matin,
tout a été clair. Derrière cette rhétorique, derrière les matraques qui
frappent les étudiants inoffensifs, il y a une dessein bien défini :
suspendre les règles démocratiques et gouverner les conflits sociaux
engendrés par la crise à travers l’état d’exception et le contrôle. Mais ce
matin, dès le début de la matinée, puis durant les charges, nous avons
appris une autre chose importante : l’Onde n"est pas morte, l’Onde n’est pas
un souvenir de jeunesse, l’Onde est vivante et n’entend pas s’arrêter,
l’Onde fait peur !

Nous nous sommes retrouvés un millier d’étudiants et de lycéens, nous avons
repris notre chemin, parce que les motifs de notre colère ne se sont pas
évanouis. La loi 133 de fait n’a pas été relité, le décret-loi 180 est
devenu loi le 7 janvier, le Décret loi Aprea est en voie d’approbation, la
crise économique sévit et le gouvernement offre de l’argent aux banques et
aux entreprises, en oubliant les étudiants, les jeunes précaires, les
nouvelles pauvretés, les travailleurs, les migrants, les femmes. Donc sans
peur nous avons repris l’université et nous avons revendiqué notre droit à
faire grève, le droit d’exprimer notre indignation. Rien à faire, les
charges de polices se sont succédées, l’université de la Sapienza toute
entière a été assiégée par des centaines d’agents en tenue anti-émeute
(police, carabiniers, police financière), pour renforcer la continuité
entre
le gouvernement et Frati, très éminent Recteur enfermé dans son rectorat.

(...)
Aujourd’hui, nous serons en assemblée citoyenne en vue de la
contestation du
G14 sur la crise, le travail et les amortisseurs sociaux qui doit se
tenir à
Rome le 28 mars, pour répéter que la formation et les étudiants ont besoin
de nouveaux droits et de garanties contre la crise et contre la précarité.
Demain à 16h nous nous retrouverons devant la faculté d’Hygiène pour
réclamer
l’autogestion des espaces, de la socialité et des savoirs à l’intérieur de
l’université militarisée par le recteur Frati.

Mais c’est durant la prochaine semaine que nous devons relancer avec force
la mobilisation : en premier lieu un rendez-vous public mercredi 25 au matin
pour proclamer à nouveau que l’université n’est pas une cage et que le
Recteur Frati doit avoir honte de son alignement sur les politiques du
gouvernement et de la commune de Rome (qui interdit les manifs et cortèges
en dehors d’un petit nombre de parcours déterminés) ; en deuxième lieu, une
grand assemblée publique pour jeudi 26 mars, où nous invitons toute
l’université, les syndicats, les travailleurs et les forces politiques qui
entendent repousser les politiques sécuritaires du gouvernement, le
protocole anti-manifs et l’attaque contre le droit de grève. Enfin, le 28
mars, nous serons dans la rue, avec une grande participation de l’Onda,
contre les puissants de la terre et contre la crise économique !
Ils bloquent notre avenir, nous continuerons à bloquer la ville !


Sapienza dans l’Onde

Communiqué de l’assemblée No-Gelmini de Bologne, Onda anomala

Vers la grève du 18 mars.
- A partir des mois de mobilisation contre les coupes financières
indiscriminées dans l’école et l’université ;
- A partir des processus d’auto-réforme qui sont en train de se
consolider, qui construisent de fait, ici et maintenant, des parcours de
liberté et d’autonomie loin des ruines de l’Université ;
- Contre la vente au rabais du système de formation tout entier et le
déclassement des titres universitaires ;
- Pour la requalification par tous des savoirs et de la recherche
à travers une production de culture et d’innovation ;
démontrons au gouvernement que l’Onda conserve toute sa force et son
autonomie, de manière à faire bouger la balance politique du pays, en
dénonçant l’attaque infâme du droit de grève, les
honteuses lois sécuritaires, l’odieuse restriction de la liberté
de manifester un dissensus dans les rues et sur les places ;

le 18 mars, nous descendrons dans la rue pour un revenu garanti, pour un
nouveau welfare, contre la précarité, contre la socialisation des
pertes : contre la crise !

Avec un cortège autonome et indépendant et avec la volonté de ne pas
être seuls, de nous ouvrir à la totalité du monde de la formation, de la
culture et de la recherche : à d’autres Ondes ! Comme nous avons appris à
faire durant ces derniers mois passés ensemble, nous voulons construire
une assemblée pour donner vie à une grande journée de mobilisation
nationale pour recommencer à crier que : NOUS, LA CRISE, NOUS NE LA
PAIERONS PAS.

Onda Anomala - Assemblée No-Gelmini de Bologne
(traduction Serge Quadruppani)