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Benoist Apparu : "Je ne cache pas mes ambitions ministérielles" - entretien paru sur Educpros, 20 mai 2009

samedi 30 mai 2009, par Laurence

Le rapporteur de la loi LRU officie sur plusieurs fronts. Le 27 mai 2009, Benoist Apparu doit présenter en commission de l’Assemblée nationale son rapport sur la réforme du lycée. Un document qui comptera deux projets différents, la droite et la gauche n’ayant pu se mettre d’accord au sein de la mission d’information. Il en livre ses principales propositions à Educpros. Le député UMP de la Marne a également joué un rôle politique dans le conflit sur le statut des enseignants-chercheurs.

Quelles propositions allez-vous formuler dans le cadre de la mission d’information parlementaire sur le lycée ?

Il faut donner du sens à la réforme. Concrètement, cela signifie repenser totalement l’architecture du parcours scolaire. A la place du primaire-collège-lycée qui isole le primaire et coupe le secondaire en deux, il faut un premier bloc primaire-collège avec une culture commune pour 100 % des jeunes d’une génération et un deuxième bloc lycée-licence. Quand on a créé le bac, c’était une finalité en soi. Aujourd’hui, le lycée est fait pour préparer au supérieur et tous les bacheliers généraux et technologiques ont vocation à y aller. A la sortie de la Seconde Guerre mondiale, les futurs instituteurs devaient avoir un niveau de troisième pour passer le concours d’entrée à l’Ecole normale. Demain, il leur faudra un master.


Vous ne pensez pas que les lycéens ont besoin de plus de concret pour comprendre la réforme ?

Je suis d’accord, mais ils veulent aussi voir où on veut les emmener. Par ailleurs, mon boulot n’est pas de parler seulement aux lycéens, de faire de la démagogie pour les mettre dans ma poche. Mon boulot de député, c’est de parler à tout le monde et de faire un bon lycée.

Vous souhaitez également repenser le système d’orientation ?

On va essayer de partir sur une spécialisation et une orientation progressives. On prévoit une seconde indifférenciée où l’élève testera les nouvelles matières, y compris la techno. En première, érigée en deuxième pallier, on va probablement partir sur une filière générale et une filière technologique. Et avoir la vraie spécialisation en terminale. Ainsi, on permet beaucoup plus facilement les réorientations.

En outre, si on considère que le bac n’est pas une fin en soi, il faut amener 100 % des bacheliers généraux mais aussi technologiques dans le supérieur (contre 75 % aujourd’hui). Cela signifie qu’il faut probablement instaurer des quotas de bacheliers technologiques dans les IUT (au moins 50 %) et déspécialiser la première année d’université à la manière de la L1 santé. On pourrait penser à une L1 droit-économie-gestion par exemple. Par ailleurs, de mon point de vue, il faudra à un moment ou à un autre que les BTS et les classes prépas repartent dans l’université. Si on continue à enlever les 10 % d’étudiants les meilleurs aux universités, on finira par les tuer.

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