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Histoire-géo : face à la mobilisation, Chatel défend sa réforme - Libération, 7 décembre 2009

lundi 7 décembre 2009, par Laurence

Vingt universitaires de renom ont publié dimanche une pétition, dans laquelle ils « s’insurgent » contre la disparition prévue des cours d’histoire-géographie en terminale S. Le ministre de l’Education assure que la matière gardera « la place éminente qui a toujours été la sienne ».

« Un bon compromis », c’est ainsi que Luc Chatel, ministre de l’Education nationale, qualifie, dans un entretien au Figaro lundi, sa réforme du lycée, qui verrait notamment disparaître l’histoire-géographie dans les programmes de terminale S. Une mesure dénoncé par nombre d’universitaires, particulièrement des historiens, qui ont lancé un appel pour la défense de cette matière.

« Nous avons trouvé un bon compromis sans sacrifier aucune discipline », promet Luc Chatel, rappelant qu’il avait consulté « pendant des mois » et effectué « un tour de France ».

Il fait valoir que « le Conseil national de la vie lycéenne a approuvé ce que nous présentions », appelant à « ne pas prendre le risque de déséquilibrer ce qui a été fait ». Et affiche le soutien de « certains syndicats » qui font « de responsabilité, de même que les fédérations de parents d’élèves ».

« La voie aux réactions épidermiques »

La réforme est pourtant loin de faire l’unanimité : vingt universitaires de renom, comme Jean-Pierre Azéma, Alain Finkelkraut ou Michel Winock, ont publié dimanche dans le JDD une pétition, dans laquelle ils « s’insurgent » contre la disparition prévue des cours d’histoire en terminale S.

Une pétition également signée par des personnalités, comme Boris Cyrulnik, Philippe Delerm ou Michel Onfray, et des responsables politiques, dont Cécile Duflot (Verts), Marielle de Sarnez (MoDem), Hervé Mariton (UMP) et plusieurs socialistes dont Martine Aubry, Ségolène Royal, Laurent Fabius et Manuel Valls.

« Au moment où le président de la République et son gouvernement jugent urgent de lancer un grand débat sur l’identité nationale qui doit mobiliser le pays, cette mesure », selon eux, « va priver une partie de la jeunesse française des moyens de se faire de la question une opinion raisonnée (...), ouvrant ainsi la voie aux réactions épidermiques et aux jugements sommaires ».

« Garder sa place éminente »

Pour tenter d’apaiser, Luc Chatel avait déjà assuré à l’AFP que « l’histoire-géo allait garder la place éminente qui a toujours été la sienne dans le système éducatif français et même voir sa place confortée ».

Réfutant l’idée d’une suppression du cours d’histoire-géo en Terminale S, il argue que le « programme sera vu en première. En première, les lycéens de la filière S vont voir leur horaire d’histoire-géo passer de 2h30 à 4 heures », identique à la série littéraire. Et « les lycéens en filière S, spécialement intéressés par l’histoire, pourront suivre une option de deux heures d’histoire », a-t-il précisé.

« Rendre une filière optionnelle, c’est la condamner à terme », a campé Benjamin Stora, sur France Info, rappelant que « le prestige de la France dans le monde » reposait notamment sur « ses humanités et son école historique ».

La réforme du lycée doit être entérinée jeudi par le Conseil supérieur de l’Education et entrer en vigueur à la rentrée 2010 pour la seconde.