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Motions, émotions. Retour sur la mobilisation dans les universités - Servet Ertul and Jean-Philippe Melchior, Contretemps, mars 2010

mardi 23 mars 2010, par Laurence

La Coordination Nationale des Universités (CNU) a cristallisé la dynamique d’un mouvement social important dans l’enseignement supérieur. À partir de « l’autopsie » des CNU, qui se sont tenues durant le premier semestre 2009, cet article tentera, sur la base des motions qu’elles ont adoptées et de l’observation participante, de mettre en relief les principaux ressorts de ce mouvement de protestation. De manière chronologique, seront analysés le contenu mobilisateur des plateformes revendicatives, la structuration organisationnelle des CNU et la force des émotions partagées par ses acteurs. En dépit de l’échec apparent de cette mobilisation sans précédent dans les universités françaises, nous émettons l’hypothèse que la CNU peut constituer un point d’appui non négligeable pour les mouvements de contestation à venir dans les universités.

Introduction

La mobilisation des personnels et des étudiants dans les universités françaises pendant plusieurs mois est un des événements marquants de l’actualité sociale de l’année 2009. Adoptée en août 2007, trois mois après l’élection présidentielle, la loi LRU (Libertés et Responsabilités des Universités), présentée par l’exécutif comme une des réformes centrales du mandat de Nicolas Sarkozy, a déjà suscité à l’automne 2007 de nombreuses critiques de la part des organisations syndicales (Snesup-FSU, FO, Sud) qui y ont vu une « véritable machine de guerre » contre le service public de l’enseignement supérieur. Plusieurs universités ont été bloquées pendant plusieurs semaines. Cependant, ni le travail d’explication fait par les équipes syndicales sur les effets attendus de la loi, ni l’ébullition de certains campus en raison d’une mobilisation des étudiants plus forte (à Rennes II entre autres) n’ont permis l’émergence d’un puissant mouvement social dans les universités à l’échelle nationale. Trois pistes au moins peuvent être invoquées pour expliquer l’échec de la mobilisation en 2007. D’abord de nombreux personnels n’ont pas perçu clairement quels étaient les enjeux et les objectifs de cette loi que ses concepteurs présentaient comme essentielle à la modernisation du paysage universitaire français. A l’automne 2007, la LRU fait encore figure de « coquille vide », bien que de nombreux universitaires ont réalisé très vite qu’elle confère aux présidents des universités des pouvoirs importants. Ensuite, déstabilisés par l’élection récente du Président de la République, beaucoup considèrent qu’il est prématuré de s’opposer à l’application d’une loi votée par la représentation nationale en tout début de législature. Enfin, on ne peut sous-estimer l’adhésion d’un nombre non-négligeable de personnels à certains objectifs de la loi comme la valorisation de pôles d’excellence et la montée en puissance de la recherche appliquée, à résultats immédiats, en lien avec le monde économique, au détriment de la recherche fondamentale.

Début 2009, le contexte a profondément changé : la transmission très rapide de la crise financière à l’économie réelle accentue le discrédit du libéralisme et le « désenchantement » à l’égard des promesses de campagne du président de la République se traduit par une baisse de sa cote de popularité. Dans ce contexte, les personnels de l’Université, déjà alertés par les différents collectifs (SLR et SLU) et les organisations syndicales, interprètent les mesures successives prises par le ministère comme une attaque ciblée contre le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche. Le discours[1] prononcé par le président de la République le 22 janvier accélère la prise de conscience des uns ou fait office de détonateur pour les autres tant il est perçu comme méprisant à l’égard des enseignants-chercheurs et ignorant de leur réalité professionnelle. La mobilisation qui va s’en suivre est sans précédent dans l’histoire des universités françaises. Cependant, malgré l’ampleur et la durée de celle-ci, les revendications n’ont pas été, pour l’essentiel, satisfaites, le gouvernement n’ayant pas choisi de dissiper le profond malaise suscité par les « réformes » contestées. Dans la mesure où les personnels mobilisés pendant plusieurs mois considèrent que le gouvernement a globalement réussi à imposer ses dispositifs (exceptions faites de quelques garanties sur le statut des enseignants-chercheurs) et qu’il n’y a pas eu de véritable négociation avec les organisations syndicales, la question est posée de savoir quelles vont être les conséquences de ce qu’ils ressentent comme un échec.

Connaissant le rôle important joué dans un passé récent par les coordinations dans les mouvements étudiants et d’autres professions (infirmières…), les personnels de l’enseignement supérieur se sont dotés, dès le début de leur mobilisation, de cet instrument qui leur a semblé indispensable pour faire connaître leurs revendications et rendre plus efficace leur travail de persuasion auprès de ceux qui restent à l’écart du mouvement. Motivées par cette double finalité, les Coordinations Nationales des Universités (CNU) vont identifier les problèmes auxquels les personnels ont à faire face, les qualifier en termes politiques, proposer des solutions aux problèmes et persuader que ces solutions peuvent être obtenues par l’action collective [1].. La coordination est construite comme un instrument facilitant l’action collective, non seulement parce qu’elle peut permettre le dépassement des clivages syndicaux, mais aussi parce qu’elle est « un vecteur de l’identification au groupe professionnel » [2] (Hassenteufel, 1993). Ainsi, en défendant avec constance les différents statuts nationaux présents dans les universités, les CNU sont apparues comme pouvant fournir des porte-parole légitimes aux différentes catégories de personnel.

Nous avons choisi d’analyser cette formule organisationnelle parce qu’elle cristallise, au plan national, la dynamique du mouvement et les tensions qui sont à l’œuvre entre les protagonistes. À partir de « l’autopsie » des CNU, cet article tentera, sur la base des motions qu’elles ont adoptées et de l’observation participante [3], de mettre en relief les principaux ressorts de ce mouvement de protestation. De manière chronologique (montée en puissance, apogée, essoufflement), seront analysés le contenu mobilisateur des plateformes revendicatives produites par les onze premières coordinations nationales des universités [4]. qui se sont réunies entre janvier et juin 2009 [5], leur structuration organisationnelle et la force des émotions partagées par ses acteurs [6] . Cette dernière dimension mérite toute notre attention, parce que « les structures n’existent pas en soi, elles sont toujours "habitées", façonnées par des hommes qui dans leur action les font vivre, les modulent, et leur donnent signification » [7]..

Si le mouvement universitaire en cours a déjà eu pour conséquence immédiate de remettre en question l’équilibre privilégié par de nombreux enseignants-chercheurs entre leur engagement universitaire (production et transmission des connaissances universelles, apprentissage des rationalités [8], validation des niveaux de qualification) et leur distanciation traditionnelle à l’égard du débat politique dans le sens de la neutralité axiologique [9], nous souhaitons montrer ici que la dynamique de ce mouvement peut conduire ses différents acteurs à adopter, à court et moyen terme, des positionnements variés et contrastés.

La montée en puissance

Cette première phase est caractérisée par le nombre de plus en plus important d’établissements représentés aux coordinations (les deux tiers des universités sont représentées dès la seconde coordination du 2 février), par le passage rapide de l’identification exhaustive des revendications à l’analyse des problèmes de l’université en termes politiques, par le souci d’élargir le mouvement à toute l’éducation nationale en s’appuyant sur les convergences avec les personnels des premier et second degrés, ainsi que par l’enthousiasme des participants. Parce que la CNU donne une ampleur nationale au mouvement des universités et rythme son cours, cette première phase lui permet de s’affirmer rapidement comme un de ses acteurs incontournables, du moins à l’égard de la presse et du gouvernement.

Dès l’invitation, lancée par des enseignants-chercheurs, chercheurs et personnels de Paris I [10], à la 1ère coordination nationale des universités qui se tient le 22 janvier dans cette université (Centre St-Charles), il est fait référence au « consensus contre les projets de réforme qui, préparés sans concertation, vont à l’encontre d’une politique de recherche et d’enseignement de qualité, notamment les projets de décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs, les statuts et carrières des BIATOSS, la mastérisation et la refonte des concours de recrutement des enseignants du secondaire, le démantèlement du CNRS, la précarisation de l’emploi des jeunes chercheurs, la réduction et la précarisation des emplois scientifiques et le présidentialisme du mode de gestion des universités ». S’il manque à la liste la question du fléchage des moyens financiers et humains pour les IUT dont la remise en cause avait déjà mobilisé les personnels et les étudiants des IUT dès les mois de novembre et décembre 2008, sans d’ailleurs se préoccuper le plus souvent des objectifs généraux de la LRU, force est de constater que la plupart des revendications sont évoquées dès le début du mouvement.

La première coordination se distingue de toutes les autres par son caractère quasi improvisé, même si les participants, mobilisés dans leur université respective parfois depuis plusieurs mois, avaient une connaissance approfondie des dispositifs législatifs et réglementaires. De nombreux présents n’étaient pas forcément mandatés ; les délégations n’étaient pas composées de manière uniforme ; les débats manquaient de structuration et la qualité d’écoute laissait à désirer. Deux motions courtes concernent l’ultimatum annonçant la date du 2 février à laquelle « l’université s’arrête » et les moyens d’action à mettre en œuvre pour obtenir satisfaction.

Le même jour que cette première coordination, le Président de la République prononçait devant notamment les Présidents des Universités un discours sur l’état de la recherche française qui a été perçu par un nombre important d’universitaires comme particulièrement vexatoire. La proximité de ce discours avec la deuxième coordination, réunie le 2 février à la Sorbonne, dans le prestigieux amphithéâtre Richelieu, expliquerait en partie la mobilisation très forte des universitaires à celle-ci. En effet, par son ampleur (au moins les deux tiers des universités, quelques sociétés savantes et grandes écoles étaient représentées), par sa médiatisation (présence de nombreux journalistes de la presse écrite et audiovisuelle) et par son ambiance (voir encadré), cette coordination marque le vrai point de départ d’un mouvement social que beaucoup de participants pressentaient comme long, difficile et souvent imprévisible.

Le 2 février, l’université s’arrête !

Le 2 février 2009, jour de la 2ème CNU, la présence policière se faisait de plus en plus sentir à l’approche de la Sorbonne, en remontant le Boulevard Saint-Michel. L’entrée dans l’enceinte de l’université était filtrée par les policiers et les vigiles qui nous ont laissés entrer après avoir vérifié nos cartes professionnelles. La cour devant l’amphithéâtre Richelieu était faiblement animée, comme un jour ordinaire de la semaine. Par contre, les couloirs menant vers l’amphithéâtre étaient plus ou moins bouchés. Devant les portes d’entrée, les organisateurs, après vérification des noms, remettaient aux mandatés venus des quatre coins de la France les feuilles de prises de parole et de vote et vérifiaient l’entrée dans l’amphithéâtre Richelieu. Les journalistes, non admis dans un premier temps dans l’amphithéâtre, étaient en quête d’information sur le niveau de mobilisation dans nos universités respectives.

Les places situées en haut de l’amphithéâtre étaient accessibles aux observateurs envoyés par les établissements, tandis que celles d’en bas étaient occupées par les mandatés. Le climat était « bon enfant » : essai du matériel de vidéo projection, échanges entre les gens comme au début d’un congrès scientifique jusqu’à ce que les organisateurs invitent les journalistes, après accord de la salle, pour quelques prises de vue et de son. Lorsque, sur l’écran, la liste des universités, des instituts et des sociétés savantes participants a été projetée de façon continue, comme dans le générique du film la « Guerre des Etoiles » de Georges Lucas, accompagnée par la musique du même générique, spontanément, tous les participants se sont assis et se sont mis à applaudir avec les mains et parfois les pieds, produisant ainsi un bruit assourdissant. Le générique s’est arrêté : les caméras se sont mises en marche, les flashs des appareils photos, les téléphones portables et les micros tendus vers le public donnaient à l’amphithéâtre une atmosphère électrique avant l’orage.

Devant la presse écrite et audiovisuelle, le rythme des applaudissements d’abord lent, puis de plus en plus soutenu, voire frénétique, fut bientôt accompagné par les appels de l’assemblée à la démission de la Ministre et ensuite du Président de la République. D’emblée, en rappelant l’ultimatum prononcé lors de la première coordination, le ton était donné : le 2 février, l’université s’arrête ! Après le départ de la presse, les organisateurs ont relancé le même générique. Quelques instants plus tard, les travaux de la coordination ont commencé dans une ambiance survoltée.

La montée en puissance de la mobilisation s’est traduite non seulement par la présence d’un nombre de plus en plus élevé d’universités, d’écoles, d’instituts, de sociétés savantes et des autres coordinations mais aussi par l’organisation de manifestations de plus en plus imposantes et variées.

Les trois premières coordinations vont produire des motions caractérisées par leur exhaustivité. Ainsi, la motion 3 élaborée par la 2ème coordination énumère la série de « réformes » votées «  à la hussarde » et « sans aucune négociation » : la loi LRU, la transformation radicale des organismes de recherche en agences de moyens, la remise en cause des statuts nationaux, le démantèlement des concours nationaux de recrutement des enseignants des premier et second degrés….

L’énumération des « réformes » dénoncées par les coordinations traduit une volonté collective de ne rien oublier, de ne rien laisser dans l’ombre. Par exemple, la définition nationale des DUT et le fléchage des moyens des IUT qui avaient été négligés [11] aux deux premières coordinations sont listés dans la motion 2 de la 3ème coordination. Les coordinations suivantes, soucieuses elles aussi d’exhaustivité, reprendront à leur compte les motions votées précédemment. Chaque délégation, alarmée par ce qui se joue au travers de ces réformes, souhaite apporter sa contribution. Cette exhaustivité résulte du travail collectif d’élaboration des motions, travail marqué par une tension émotionnelle très forte. Durant cette première phase du mouvement, on a pu observer combien il était important pour les catégories que l’universitaire n’a pas l’habitude d’entendre dans ces lieux de transmission du savoir de prendre la parole pour exprimer, parfois douloureusement, leur quotidien marqué par des conditions de travail difficiles et des niveaux de rémunération faibles. Comme si toute la « misère » de l’université était exposée au grand jour. L’universitaire découvre par exemple que tel emploi de catégorie C est rémunéré au SMIC malgré une ancienneté importante, que tel doctorant poursuit sa recherche en travaillant dans un « fast food », que tel employé(e) est en CDD depuis plusieurs années… Dès la deuxième CNU, est revendiquée une composition statutaire plus large des délégations, incluant un BIATOSS et un étudiant. Ainsi pour la 3ème CNU chaque délégation doit être composée par leur AG (Assemble Générale) de trois enseignants, enseignant/chercheurs ou chercheurs, d’un BIATOSS et d’un étudiant. Cette question de la représentation des établissements va d’ailleurs faire l’objet de discussions récurrentes et parfois polémiques tout au long des deux premières phases du mouvement.

L’exhaustivité des revendications n’a pas empêché l’émergence, dès la 1ère coordination, de plusieurs revendications centrales (refus de la remise en cause des statuts nationaux, du projet dit de « mastérisation » de la formation des enseignants, de la transformation des organismes de recherche en agences de moyens, de la suppression des postes) qui vont favoriser l’élargissement du mouvement dans les établissements et sa couverture par les médias.

La 3ème coordination (11 février 2009) va clairement inscrire les revendications dans un rejet plus global des mesures engagées par le gouvernement. Après avoir souligné que «  toutes ces contre-réformes résultent de la loi LRU et du pacte sur la Recherche » (Motion 1), elle condamne « le caractère systématique, idéologique et économique de toutes les réformes engagées par le gouvernement » et définit ces mesures comme constitutives d’un ensemble cohérent : «  une politique plus générale de destruction du service public d’éducation de la maternelle au supérieur » (Motion 2).

La 4ème coordination nationale, réunie à Nanterre le 19 février (vacance d’hiver pour certaines zones), qui vient clore la première phase de la mobilisation, constate « que les revendications posées par les Coordinations précédentes n’ont pas été satisfaites et que les réformes contestées n’ont pas été retirées » et réaffirme « le mot d’ordre de grève, reconductible, totale et illimitée ». Presque un mois après la 1ère coordination, le contenu des motions franchit une nouvelle étape. La motion 1 après avoir rappelé les principaux éléments de la logique à l’œuvre depuis de nombreuses années (« casse des services publics et des statuts des personnels et des établissements de la fonction publique, éducation à deux vitesses… »), affirme que « nombre de (nos) revendications concernent les collègues de la maternelle, du primaire et du secondaire, et au-delà l’ensemble de la société », en faisant explicitement référence à la réforme des concours de recrutement et de la formation des enseignants. Refusant tout repli sur des revendications catégorielles, la coordination défend l’idée d’actions communes sur le mot d’ordre suivant « de la maternelle à l’université : retrait des contre-réformes Darcos/Pécresse ». Cependant, en dépit de cette volonté de convergence des revendications, l’élargissement du mouvement n’a pas eu lieu, faute probablement d’une réelle implication des organisations syndicales des premier et second degrés. La motion 2 «  exige l’abrogation de la loi LRU et du Pacte pour la Recherche et l’arrêt immédiat de leur mise en œuvre » ainsi que l’adoption d’une nouvelle loi qui serait conforme aux aspirations exprimées par la communauté universitaire, par conséquent une vraie réforme de l’enseignement supérieur [12] en France « élaborée après consultation et de véritables négociations ». À travers cette formulation, s’exprime ainsi la revendication majeure que les aspirations des personnels et des étudiants soient enfin entendues et qu’aucun texte ne puisse être élaboré sans leur participation active par des voies démocratiques. Si ces mesures contestées ont suscité un rejet raisonné, la modification unilatérale par l’exécutif des termes du contrat unissant l’universitaire à son institution a provoqué une très forte émotion, puisque c’est l’identité [13] et la dignité [14] de l’universitaire qui sont atteintes par ces mesures.

Pour lire la suite


[1Filleule, O. (1993), Sociologie de la protestation. Les formes de l’action collective dans la France contemporaine, Paris, Editions L’Harmattan, 288 p

[2Hassenteufel, P. (1993), Les automnes infirmiers (1988-1992) : dynamiques d’une mobilisation, pp. 93-119, in Filleule, Sociologie de la protestation. Les formes de l’action collective dans la France contemporaine, Paris, Editions L’Harmattan, 288 p.

[3Durant le mouvement social des universités, nous avons participé à double titre (enseignants-chercheurs impliqués dans celui-ci et sociologues) à la quasi-totalité des coordinations nationales des universités et à toutes les assemblées générales de notre université. Nous avons, autant que faire ce peut, essayé de nous placer à équidistance entre l’ « expertise » et la « critique ». Voir Martuccelli D. Sociologie et posture critique, pp. 137-154, in Lahire B. (2004), A quoi sert la sociologie ?, Paris, Ed. La Découverte, 198 p.

[4Tous les textes produits par les CNU sont disponibles sur Internet

[5Il faut souligner que, malgré les vacances d’hiver et de printemps et leur étalement en fonction des zones, les coordinations se sont tenues de manière extrêmement régulière.

[6Plusieurs encadrés seront plus particulièrement consacrés à ces deux dimensions.

[7Enriquez E. (1983), De la Horde à l’Etat, Paris, Gallimard, 460p., p. 18

[8Dans son acception universelle, la science exclut tout jugement de valeur. Voir notamment Weber M. (1965), Essais sur la théorie de la science, Paris, Plon, 480 p. en particulier le texte introductif du traducteur Freud J. p. 33.

[9Même si le thème de la « neutralité axiologique » fait l’objet d’un chapitre entier dans l’ouvrage cité ci-dessus, il fait encore débat aujourd’hui. Il est aussi longuement analysé dans Weber M. (1959), Le savant et le politique, Paris, Plon, 222 p. en particulier dans la partie réservée au travail du savant ou de l’universitaire.

[10Ces personnels s’étaient réunis en Assemblée Générale (AG) le 8 janvier 2009.

[11Cette négligence peut s’expliquer par la méfiance d’un certain nombre d’universitaires hors IUT à l’égard de revendications jugées plutôt corporatistes.

[12Dans les milieux universitaires, le souhait d’une vraie réforme de l’enseignement supérieur existe depuis longtemps. Les travaux de P. Bourdieu et J. C. Passeron, en particulier dès les années 60, en sont une traduction significative : Bourdieu P., Passeron J-C., (1964), Les héritiers, les étudiants et la culture, Les éditions de minuit, coll. « Le sens commun », 190 p. et Bourdieu P., Passeron J-C., (1970), La reproduction, éléments pour une théorie du système d’enseignement, Les éditions de minuit, coll. « Le sens commun », 282 p.

[13Dubar, C. (1998), La socialisation. Construction des identités sociales et professionnelles, Paris, Ed. Armand Colin, 276 p.

[14Honneth A. (2002), La lutte pour la reconnaissance, Paris, Ed. du Cerf, 232 p.