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Classement de Shanghai : explications des contre-performances françaises - Les Echos, 13 août 2010

vendredi 13 août 2010, par Mathieu

La France compte seulement trois universités parmi les cent premières mondiales, selon le classement de l’université de Shanghai publié aujourd’hui.
L’importance pour l’économie est grande. En effet, chaque année dans le monde, plus de 3 millions de jeunes partent faire des études ailleurs que chez eux. Pour les pays qui parviennent à les attirer, ça fait du business, des frais de scolarité encaissés, des dépenses dans les commerces. Un étudiant, c’est comme un touriste, sauf qu’il reste au moins un an sur place et non une semaine.
Ensuite, comme on dit souvent, nous allons de plus en plus vers une économie du savoir. Dans cette économie, la conquête des talents est primordiale. Or, le lieu où se constitue et se transmet le savoir, le lieu où émergent les nouveaux talents, c’est l’université. Les pays qui savent faire venir les meilleurs étudiants se préparent donc le meilleur avenir. Et ces étudiants sont attirés par les universités les plus prestigieuses - et les mieux classées. Comme Harvard, Berkeley ou Stanford aux Etats-Unis. Ou Pierre et Marie Curie, Paris sud ou Normale sup Paris en France.

La présence de seulement trois universités françaises parmi les meilleures s’explique par au moins trois raisons.
D’abord, c’est un classement de la recherche plus que de l’université. Or en France, une grande part de la recherche se fait au sein du CNRS, qui n’est pas une université.
Ensuite, il dépend beaucoup des publications en anglais. Il favorise donc beaucoup les établissements anglo-saxons, qui raflent d’ailleurs les 19 premiers rangs.
Enfin, le paysage universitaire français est très morcelé. Beaucoup d’équipes sont jalouses de leur indépendance, elles tiennent à garder leur appellation. Le gouvernement a bien tenté de constituer des "PRES", des pôles de recherche et d’enseignement supérieur, pour regrouper plusieurs établissements. Mais certains chercheurs continuent d’indiquer seulement leur laboratoire quand ils signent des publications. Leurs travaux échappent alors au radar de l’université de Shanghai.

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