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Chute des effectifs des inscrits aux concours : les chiffres de Josette Théophile herself (La Croix, 12 septembre 2010)

jeudi 16 septembre 2010, par Anneflo

Le métier d’enseignant semble moins attractif

Cette année, les inscriptions aux concours de l’enseignement ont nettement chuté. Les nouveaux masters préparant à ce métier sont, eux aussi, loin de faire le plein

Faut-il y voir un effet de la confusion ambiante, liée à l’introduction de la « masterisation » ? Ou bien un mouvement de fond qui pourrait changer durablement le visage de la profession ? Largement remaniées, les formations spécifiquement destinées aux futurs enseignants, au total quelque 700 masters proposés dans toute la France, ne font pas le plein. Loin s’en faut.

Le nouveau dispositif varie d’un lieu à l’autre. De manière générale, les Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) ont mis en place des masters d’enseignement (1) préparant au concours du premier degré. « Pour l’heure, dans ces formations, le nombre d’inscriptions effectives est en moyenne inférieur de 20 à 25 % à celui des pré-inscriptions », constate Gilles Baillat, président de la Conférence des directeurs d’IUFM. Un chiffre à mettre en perspective avec la baisse d’environ 50 % du nombre de postes ouverts au concours, en 2011, dans le primaire.

Gilles Baillat attend toutefois pour le début octobre les chiffres définitifs des inscriptions. Car beaucoup d’IUFM jouent les prolongations. À Aix-Marseille, la rentrée se déroule aujourd’hui mais les retardataires pourront grossir les rangs jusqu’à la fin du mois… À ce jour, alors que la capacité d’accueil, en première année de master, est d’environ 1 000 étudiants, seuls 485 se sont inscrits. « Avec la réforme, les jeunes sont désorientés, commente-t-on au sein de cet institut. Beaucoup pensent que les IUFM ont purement et simplement disparu… »

"Voyant que le ministère supprime chaque année 16 000 postes les jeunes hésitent"

Ce qui est sûr, c’est qu’en général les personnes souhaitant enseigner dans le secondaire doivent à présent s’inscrire hors des IUFM, dans des masters disciplinaires (histoire, science, langues, etc.). Ils peuvent alors choisir soit une « spécialité » enseignement, qui est habilitée par le ministère, inclut des stages et sera mentionnée sur le diplôme, soit un simple « parcours » enseignement, sans véritable reconnaissance. Mais là encore, beaucoup semblent bouder ces cursus.

« Faute d’étudiants en nombre suffisant, beaucoup d’universités, comme la mienne, Poitiers, ne pourront pas ouvrir de spécialité enseignement dans une bonne partie de leurs masters disciplinaires, assure Gisèle Jean, responsable du Snesup, le premier syndicat du supérieur. Même chose pour les cursus préparant à l’enseignement dans le professionnel. À terme, l’offre de formation s’en trouvera changée, concentrée dans les universités d’une certaine taille. Les étudiants les moins mobiles se verront pénalisés. »

« En moyenne, le nombre d’étudiants inscrits dans les spécialités enseignement des masters disciplinaires est inférieur d’au moins 25 % à celui de ceux qui, l’an dernier, préparaient en IUFM les concours du secondaire, évalue Simone Bonnafous, la vice-présidente de la Conférence des présidents d’université. Voyant que le ministère supprime chaque année quelque 16 000 postes d’enseignants, les jeunes hésitent beaucoup à se lancer dans cette voie. »

« La chute d’inscriptions aux concours avoisine les 50 % dans plusieurs académies »

Certains se disent sans doute qu’ils auront du mal à achever leur master tout en préparant un concours de l’enseignement, et préfèrent donc tenter leur chance une fois obtenu leur diplôme. « Cela pourrait rendre nécessaire la mise en place d’une année supplémentaire, post-master, de préparation au concours, peut-être sous la forme d’un D.U., un diplôme d’université. Ce que le ministère n’a absolument pas prévu », déplore Simone Bonnafous.

Autre préoccupation : un nombre d’inscriptions aux concours en fort recul. « La chute avoisine les 50 % dans plusieurs académies », indique Joël Péhau, secrétaire national du SE-Unsa. Ce syndicaliste dit « craindre, d’ici à trois ans, une pénurie de candidats aux métiers de l’enseignement ».

Directrice des ressources humaines de l’éducation nationale, Josette Théophile dispose, elle, de chiffres précis. « Le nombre de candidats aux concours externes est, pour 2011, de 55 202 dans le premier degré, contre 96 714 en 2010, et de 65 000 dans le second degré, contre 86 500 en 2010 », détaille-t-elle. La baisse est de 25 % pour le Capes et s’élève à environ un tiers pour les concours de l’enseignement professionnel.

Ce phénomène s’explique aussi par l’élévation de niveau requis pour passer le concours

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