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Chefs d’établissement über alles - Claude Lelièvre, Blog sur Mediapart, 4 novembre 2010

jeudi 4 novembre 2010, par Elie

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L’une des caractéristiques de la Convention que vient de tenir l’UMP sur l’Ecole est l’accent unilatéral qui a été mis sur le rôle à attribuer aux chefs d’établissement en général, et aux directeurs d’école en particulier.

Xavier Bertrand, actuel secrétaire général de l’UMP, a proposé la signature d’un contrat d’objectifs entre chaque recteur d’académie et chaque directeur d’école primaire "afin d’atteindre l’objectif de 100% des élèves sachant lire et écrire à la fin du CE1". "Ce véritable plan de mobilisation – a-t-il ajouté - devra notamment responsabiliser les directeurs d’école qui pourront s’appuyer sur les tests d’évaluation en CE1".

Xavier Bertrand s’est également prononcé pour les propositions du rapport du député UMP Reiss et demandé une évolution des statuts du directeur d’école "afin qu’il puisse participer au recrutement des équipes, et qu’il ait une réelle marge de manœuvre en matière de formation continue".

Frédéric Reiss, député du Bas-Rhin et auteur du récent rapport sur la direction d’école, s’est empressé d’affirmer que "nos écoles ont surtout besoin d’un patron ; le directeur d’école doit devenir le représentant de l’Etat".

Jean-François Copé, que l’on présente comme le successeur prochain de Xavier Bertrand à la tête de l’UMP, n’a pas été en reste et a élargi le propos aux chefs d’établissement, en particulier au niveau du collège : "il nous faut faire du chef d’établissement le pivot de l’établissement. L’autonomie n’est plus un tabou et doit rentrer dans les mœurs. L’autonomie cela veut dire qu’il faut s’adapter à la diversité des élèves et que les chefs d’établissement puissent constituer leur équipe pédagogique".

Enfin Gérard Longuet, sénateur de Lorraine , a surenchéri sur cette définition de l’autonomie en affirmant qu’ "il faut qu’un patron [le chef d’établissement] puisse rentrer dans les classes et puisse faire une exfiltration des enseignants qui sont en rupture avec son projet pédagogique".

Cerise sur le gâteau, Xavier Bertrand a remis en question le collège unique en déclarant qu’ "il faut passer du collège unique au collège pour chacun". Peut-être ne sait-il pas que François Bayrou (après avoir lancé la formule "collège unique, collège inique") a déjà déclaré à la rentrée 1994 qu’ il fallait "passer du collège pour tous au collège pour chacun", avant que Ségolène Royal n’affirme en mai 1999 que le collège unique devait "laisser la place au collège pour tous et pour chacun".

Décidément, Xavier Bertrand a un temps de retard pour les formules.