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Critique de l’ouverture du chantier de la licence universitaire par Pierre Dubois, Blog Histoires d’universités, EducPros, 2 mars 2011

mercredi 2 mars 2011, par Laurence

La licence de Valérie : non !

Valérie Pécresse a ouvert le chantier de la réforme de la licence universitaire. Elle veut parvenir, avant l’été, à des modification de l’arrêté du 23 avril 2002 “relatif aux études universitaires conduisant au grade de licence”, arrêté qui a été la dernière réforme du gouvernement Jospin. J’incite le lecteur à relire cet arrêté car il est beaucoup plus précis que je ne me le rappelais. Objectif principal de la réforme pour la ministre : “conduire 50% d’une classe d’âge à un diplôme de l’enseignement supérieur“. La ministre veut prendre en compte

1. Les critiques formulées par l’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche en juillet 2010 : “Note relative à la mise en oeuvre du Plan pour la réussite en licence” (note de l’IGAENR),

2. Les bilans dressés annuellement par le Comité de suivi de la licence, créé par l’arrêté de 2002.

Valérie Pécresse préconise des lignes de réforme. Intervention du 17 décembre 2010 : “La nouvelle Licence, un diplôme pour l’emploi“. Trois objectifs : “faire de la licence un diplôme de référence pour l’emploi et pour la poursuite d’études, élaborer des référentiels de formation, décloisonner les quatre filières post-bac”. Discours du 7 février 2011 lors de l’installation du Comité d’orientation de la nouvelle licence (composition du Comité). Pourquoi un Comité d’orientation alors qu’il existe un comité de suivi de la licence, un comité de suivi de la licence professionnelle ? Il faudra, bien évidemment, que soient associées à la négociation de la réforme les instances officielles comme la Conférence des présidents d’université, le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche… Parvenir à une modification de l’arrêté avant l’été : impossible, sauf à vouloir passer en force. Pourquoi d’ailleurs modifier cet arrêté ? Pour pouvoir généraliser et imposer les meilleures pratiques mises en oeuvre au cours du Plan pour la réussite en licence ? Ou pour laisser son nom à une réforme de la licence ?

Difficile, a priori, de ne pas approuver les 3 objectifs affichés tant ils sont généraux et même généreux : ils figurent d’ailleurs en partie dans l’arrêté de 2002 et s’y déclinent en un grand nombre de mesures concrètes ! Pourquoi celles-ci n’ont-elles pas été mises en oeuvre depuis 9 ans ?

Je crains que la réforme Pécresse ne soit qu’une réformette pour deux raisons au moins.
1. La Ministre n’ose pas penser la réforme nécessaire de l’ensemble des formations de l’enseignement supérieur, i.e. des quatre filières de formation post-bac ; limitant son ambition, elle ne fait que poser des rustines sur un pneu hors d’usage.

2. Elle n’aura pas les moyens de ses objectifs : le Plan pour la réussite en licence aurait, selon elle, mobilisé 700 millions d’euros entre 2007 et 2012 ; dans la chronique d’hier, j’estimais à plus de 3 milliards d’euros de plus par an l’investissement nécessaire pour parvenir à une égalité de traitement entre les élèves des classes supérieures des lycées et les étudiants de licence.

Pour lire la fin de ce billet sur le blog de P. Dubois

Et le billet précédent sur la licence universitaire