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Christian Demuynck (rapporteur sur le décrochage universitaire) : « Je préconise la création d’une université des métiers », Éducpros, 14 juin 2011 et « Des quotas dans les BTS et IUT et un véritable suivi pour enrayer l’échec à l’université », VousNousIls, 17 juin 2011

mercredi 15 juin 2011, par Sylvie

Christian Demuynck, sénateur de Seine-Saint-Denis et maire de Neuilly-Plaisance (93), a remis, le 14 juin 2011, un rapport à Valérie Pécresse sur le décrochage des étudiants à l’université. Il nous livre ses préconisations pour les 80.000 étudiants décrocheurs.

Quelles sont les conclusions de votre rapport ?

En matière de lutte contre le décrochage universitaire, nous sommes les meilleurs. Car, contrairement aux autres pays de l’OCDE, nous avons une multitude de formations, BTS, écoles, DUT… À l’université, parmi les 50 % d’étudiants qui ne passent pas en L2 (deuxième année de licence), tous ne sont pas perdus dans la nature : 30 % s’inscrivent dans une autre formation. Le problème persiste pour les 20 % d’entre eux qui décrochent en première année et qu’on ne retrouve dans aucune formation, soit 80.000 étudiants. C’est énorme.

Pourquoi autant d’étudiants quittent-ils l’université sans trouver d’alternative ?

Toutes ces formations constituent un maquis indéchiffrable. Ces étudiants ont un vrai problème d’orientation. Ils ne sont pas ou peu orientés. Parmi ces 80.000 étudiants, un tiers n’a pas les bases académiques pour suivre, un tiers ne sait pas ce qu’il veut faire, et un tiers s’est inscrit par défaut.

Quelles sont vos préconisations ?

Propos recueillis par Sophie de Tarlé

La suite sur le site Éducpros

Extrait d’un autre entretien accordé à VousNousIls avec Stéphanie Marpinard, 17 juin 2011 :

Dans votre rap­port, vous pré­co­ni­sez de « récom­pen­ser l’investissement péda­go­gique des enseignants-chercheurs et des pro­fes­seurs agré­gés déta­chés à l’université », qu’entendez-vous par là ?

Aujourd’hui, nous sommes dans un sys­tème où les enseignants-chercheurs sont plu­tôt des chercheurs-enseignants. La recherche est bien évidem­ment indis­pen­sable, mais ces der­niers ne sont pas for­cé­ment des spé­cia­listes de la péda­go­gie. Il faut donc don­ner aux pro­fes­seurs, qui ne se consacrent qu’à la péda­go­gie, la pos­si­bi­lité d’être promu et d’obtenir des primes comme en béné­fi­cient les cher­cheurs. L’objectif est de mettre en place les meilleurs moyens de trans­mettre le savoir. Il fau­drait, par exemple, géné­ra­li­ser la pré­sence des PRAG (1) au sein des universités.

Quel bilan tirez-vous du Plan licence et de la Loi sur l’autonomie des universités ?

Un bilan extrê­me­ment posi­tif. Je suis per­suadé que d’ici quelques années, en pour­sui­vant dans cette voie, l’université fran­çaise sera au niveau des meilleures uni­ver­si­tés mon­diales. Ces réformes ont per­mis de libé­rer les idées. De nom­breuses expé­ri­men­ta­tions sont mises en place au sein des uni­ver­si­tés qui ont désor­mais des marges de manœuvre bud­gé­taire. Les dota­tions sont égale­ment allouées en fonc­tion de la réus­site et du nombre de jeunes qui trouvent des emplois à leur sor­tie de l’université. Cela encou­rage à prendre des ini­tia­tives. Tous les pro­fes­seurs, les pré­si­dents d’université et les étudiants que j’ai ren­con­trés ont vrai­ment pris à bras le corps cette autonomie.

Le rapport, c’est ici