Accueil > Communiqués et textes des syndicats, coordinations, associations, sociétés (...) > Lettres ouvertes, communiqués syndicaux et pétition de soutien aux élèves de (...)

Lettres ouvertes, communiqués syndicaux et pétition de soutien aux élèves de l’ENS convoqués devant le conseil de discipline le 12 juillet 2011 (màj 30 octobre 2011)

dimanche 30 octobre 2011

SLU solidaire.

Pétition de soutien contre la répression syndicale à l’ENS

Sanctionner des élèves qui soutiennent une grève est indigne !

Les 12 juillet et 2 septembre 2011, Mme Canto-Sperber, directrice de l’ENS convoquait des conseils de discipline en vue de sanctionner des élèves fonctionnaires stagiaires qui avaient soutenu la longue grève victorieuse des précaires du restaurant et du ménage dans l’établissement. Il leur était notamment reproché d’avoir occupé "sans autorisation" les locaux de la Direction pendant un mois alors que les négociations étaient bloquées, puis d’avoir refusé d’obtempérer après la décision du Tribunal Administratif. Le premier devoir d’un fonctionnaire serait de se soumettre aux ordres de la hiérarchie.

Sur les neuf convoqués lors de ces conseils de discipline, six élèves ont été sanctionnés (cinq avertissements et un blâme).

Toutefois, l’avis du conseil de discipline de l’ENS est purement consultatif. La décision revient en dernière instance à la directrice de l’ENS, comme celle-ci n’a pas manqué de le rappeler lors de la séance du 2 septembre. La directrice a donc attendu plus d’un mois. La forte mobilisation des élèves, des étudiants et des personnels, les nombreux soutiens extérieurs, les résultats des conseils de discipline (sanctions votées à une voix de majorité le 12 juillet, et impossibilité de dégager une majorité le 2 septembre) auraient du convaincre Mme Canto-Sperber d’abandonner toute sanction. Le 19 octobre, les élèves ont reçu la notification de la décision d’ « infliger » une sanction à des élèves qui ont eu le courage d’organiser et de soutenir quotidiennement pendant plus de 6 mois la grève des personnels précaires du restaurant d’Ulm.

Cette décision est indigne.

Nous, signataires, demandons instamment à la directrice de l’ENS d’annuler purement et simplement ces sanctions.

Pour signer la pétition.

Ecole Normale Supérieure (rue d’Ulm) : La CGT exige la levée des sanctions

La directrice de l’Ecole Normale Supérieure confirme les décisions de sanctions prises mi-juillet par le Conseil de discipline de l’ENS à l’encontre de 9 étudiants fonctionnaires. Huit d’entre eux reçoivent un avertissement et le dernier un blâme. Cette décision exprime, sous couvert de discipline interne, la volonté de la Direction de l’ENS de réprimer après coup le mouvement social qui après plusieurs mois de grève, a permis aux agents contractuels des services de cuisine et du ménage de l’Ecole Normale Supérieure de Paris d’obtenir des CDI, aux termes d’un accord négocié entre la Direction de l’établissement et les syndicats de personnels et d’étudiants.

Cette décision, confirmée par la directrice de l’ENS le 6 octobre a été transmise aux étudiants concernés le 15 octobre, lendemain de la visite du Secrétaire général de la CGT dans l’établissement. Venu à la rencontre des personnels victorieux dans leur combat contre la précarité et pour de meilleures conditions de travail, il avait alors mis en garde la Direction contre la confirmation de sanctions que la Confédération juge inacceptables et rappelé le droit constitutionnel de s’organiser syndicalement.

La CGT exige la levée immédiate des sanctions prises à l’encontre de tous les étudiants fonctionnaires stagiaires, et demande au Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, L Wauquiez, de faire respecter les droits fondamentaux des salariés et de leurs organisations syndicales dans les établissements d’enseignement supérieur et de recherche.

Déclaration de la FERC Cgt et de la Confédération Générale du Travail

Montreuil, le 27 octobre 2011

Communiqué paru sur le site de L’Humanité.

Lettre de Solidaires

Télécharger cette lettre, ici.

Communiqué de presse de l’Assemblée générale des travailleurs et élèves de l’Ecole Normale Supérieure

« Non à la répression du mouvement social ! »

Après plusieurs mois de grève, les agents contractuels du restaurant et de l’entretien de l’École Normale Supérieure de Paris (rue d’Ulm) ont obtenu des CDI, aux termes d’un accord négocié en mai dernier entre la Direction de l’établissement et l’Assemblée générale soutenue par l’intersyndicale CGT/Solidaires.

Alors que le travail avait repris depuis plusieurs semaines, la Direction a rouvert unilatéralement les hostilités en convoquant en catimini, pendant les congés d’été (le 12 juillet), des conseils de disciplines contre 9 élèves fonctionnaires, auxquels il est reproché d’avoir participé à l’occupation des locaux de la Direction dans le cadre du conflit social.

Cette décision exprime, sous couvert de discipline interne, la volonté de la Direction de l’ENS de réprimer après coup le mouvement social :

c’est un véritable « délit de solidarité » qu’on reproche à ceux qui, parmi les élèves, ont soutenu les agents grévistes.

L’intersyndicale CGT/Solidaires a en conséquence déposé un préavis de grève reconductible sur l’établissement à compter du 11 juillet et appelle à un rassemblement public le mardi 12 juillet à 9h devant les locaux de l’Ecole Normale Supérieure (29 rue d’Ulm, Paris 5e).

Vous pouvez signer la pétition contre les conseils de discipline prévus la semaine prochaine à cette adresse :

http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2011N12083

Sections CGT-INRA de Clermont-Ferrand et de Theix-Monts d’Auvergne
Lettre ouverte à Madame Monique Canto-Sperber
Directrice de l’École Normale Supérieure

Madame la directrice,

Le syndicat Ferc-Sup CGT de l’ENS Ulm vient de nous alerter au sujet de courriers recommandés
adressés à certains élèves dont l’objet est : " Comparution devant le conseil de discipline suite à
l’occupation sans autorisation des locaux de la Direction de l’École normale supérieure
."

Au sortir d’une longue grève où il a été particulièrement difficile de construire un dialogue social au
sein de votre établissement, vous prenez ainsi la lourde responsabilité de rallumer les tensions sociales
au sein de l’école en sanctionnant l’expression de la solidarité manifestée par les élèves à ce
mouvement.

Vous ne pouvez, comme vous l’avez fait précédemment, vous réfugier derrière la décision d’une
commission sur laquelle vous n’auriez pas de prise, pour créer les conditions d’un nouveau conflit dont
vous devrez assumer seule la responsabilité.

Nous condamnons résolument et nous nous élevons avec détermination contre de telles procédures,
qui n’ont que peu à voir avec des questions de discipline internes à l’établissement, mais manifestent
une volonté de répression antisyndicale. Elles visent des jeunes qui ont montré que leur action de
soutien était juste puisqu’elle a participé à ce que le conflit se termine par le haut. Sanctionner ces
jeunes serait compris comme une volonté de votre part de leur faire payer un mouvement social
concernant des salariés à défaut de pouvoir atteindre ces derniers.

Il est tout à fait inadmissible pour nos sections syndicales CGT-INRA de Clermont-Ferrand et de
Theix-Monts d’Auvergne que, dans la Fonction publique, la participation à un mouvement social
appelé par notre syndicat, par un syndiqué ou un agent, puisse se traduire par une sanction
disciplinaire pour l’un quelconque des acteurs du mouvement. Il s’agit d’un véritable dévoiement du
Statut général.

Nous exigeons l’arrêt immédiat de toute forme de répression à l’encontre des acteurs du mouvement,
qu’ils soient grévistes ou élèves. Les conditions nécessaires au retour de la paix sociale dans votre
établissement sont à ce prix.

Soyez assurée, Madame la directrice, de tout notre attachement aux valeurs du Service public et aux
principes fondateurs de la Fonction Publique.
Pour les sections CGT-INRA de Clermont-Ferrand et de Theix-Monts d’Auvergne,

Frédéric Serre et Yves Chilliard, secrétaires.

Theix, le 6 juillet 2011.

Précarité : l’ENS toujours à l’arrière-garde -
Communiqué du SNCS (5 juillet 2011)

La direction de l’École Normale Supérieure a convoqué pour le 12 juillet 2011un conseil de discipline « suite à l’occupation sans autorisation des locaux de la Direction ».

Toute honte bue, après un long conflit social qui aura symbolisé la réalité de la précarité dans les métiers de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, une direction vaincue tente d’avoir le dernier mot. Les élèves de l’ENS engagés dans la défense de leurs collègues précaires risquent avertissements, blâmes et suspensions de salaire.

La direction de l’ENS a signé en mai 2011 un protocole de sortie de crise avec les organisations syndicales. Ce faisant, elle a tardivement pris la mesure de la souffrance sociale ressentie dans ses murs. Les mesures disciplinaires qu’elle tente de prendre aujourd’hui contre ses personnels n’ont qu’une motivation : celle de la revanche.

Le Syndicat National des Chercheurs Scientifiques (FSU) dénonce toutes les tentatives d’intimidation menées contre les personnels de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Il affirme sa vigilante solidarité avec les élèves de l’École Normale Supérieure aujourd’hui menacés de sanctions arbitraires.

Meudon, le 5 juillet 2011.

Lettre d’Alain Trautmann à Monique Canto-Sperber (5 juillet 2011)

Madame la Directrice,

Ces derniers mois, des élèves de l’École se sont battus pour des principes. Non pas pour leurs intérêts égoïstes, mais pour prendre la défense de personnels travaillant
dans des conditions qu’ils jugeaient inacceptables, voire indignes. Ce faisant, ils ont fait honneur à l’Ecole et à son histoire.

J’apprends que certains d’entre eux seraient convoqués par la Direction de l’École pour "Comparution devant le conseil de discipline suite à l’occupation sans autorisation
des locaux de la Direction". Je noterai d’abord la naïveté qu’il y aurait à penser que des occupations de locaux puissent se faire avec autorisation. Je ferai surtout
remarquer que lorsqu’une Direction reste sourde à des arguments raisonnables, elle oblige ses interlocuteurs à hausser le ton. L’occupation de locaux me paraît un
mode d’action tout à fait mesuré, parfois nécessaire et légitime (je n’ai pas dit légal). J’ai moi-même participé à l’occupation des locaux de la Direction du CNRS en 2009
lorsque cette dernière a cru possible de traiter avec mépris les demandes de ses personnels.

Il me semble qu’après un conflit, la responsabilité d’une direction est de contribuer à ramener le calme. En demandant une sanction contre des normaliens qui ont fait
preuve de courage et de sens de l’honneur, vous contribueriez à relancer un conflit, et donneriez une bien triste image de l’École.

Je plaide pour qu’il ne soit donné aucune suite à cette comparution des normaliens courageux.

Cordialement

Alain Trautmann,
Normalien (1968)
DR1 CNRS, médaille d’argent du CNRS 2010
Directeur du département d’Immunologie-Hématologie à l’Institut Cochin

Lettre ouverte à Madame Monique Canto-Sperber Directrice de l’École Normale Supérieure - Communiqué de la Ferc-sup-CGT, 5 juillet 2011

Madame la directrice,

Le syndicat Ferc-Sup CGT de l’ENS Ulm vient de nous alerter au sujet de courriers recommandés adressés à certains élèves dont l’objet est : " Comparution devant le conseil de discipline suite à l’occupation sans autorisation des locaux de la Direction de l’École normale supérieure."

Au sortir d’une longue grève où il a été particulièrement difficile de construire un dialogue social au sein de votre établissement, vous prenez ainsi la lourde responsabilité de rallumer les tensions sociales au sein de l’école en sanctionnant l’expression de la solidarité manifestée par les élèves à ce mouvement.

Vous ne pouvez, comme vous l’avez fait précédemment, vous réfugier derrière la décision d’une commission sur laquelle vous n’auriez pas de prise, pour créer les conditions d’un nouveau conflit dont vous devrez assumer seule la responsabilité.

Nous condamnons résolument et nous nous élevons avec détermination contre de telles procédures, qui n’ont que peu à voir avec des questions de discipline internes à l’établissement, mais manifestent une volonté de répression antisyndicale. Elles visent des jeunes qui ont montré que leur action de soutien était juste puisqu’elle a participé à ce que le conflit se termine par le haut. Sanctionner ces jeunes serait compris comme une volonté de votre part de leur faire payer un mouvement social concernant des salariés à défaut de pouvoir atteindre ces derniers.

Il est tout à fait inadmissible pour la CGT que, dans la Fonction publique, la participation à un mouvement social appelé par notre syndicat, par un syndiqué ou un agent, puisse se traduire par une sanction disciplinaire pour l’un quelconque des acteurs du mouvement. Il s’agit d’un véritable dévoiement du Statut général.

Nous exigeons l’arrêt immédiat de toute forme de répression à l’encontre des acteurs du mouvement, qu’ils soient grévistes ou élèves. Les conditions nécessaires au retour de la paix sociale dans votre établissement sont à ce prix.

Soyez assurée, madame la directrice, de tout notre attachement aux valeurs du Service public et aux principes fondateurs de la Fonction Publique.

Jean-Luc ANTONUCCI, co-secrétaire général
de la FERC Sup CGT

Richard BÉRAUD, Secrétaire général de la FERC CGT

Jean-Marc CANON, secrétaire général de l’UGFF CGT

Communiqué de la section Snesup de l’ENS Cachan
contre la répression des militants de l’ENS Ulm

Face à des conditions de travail inadmissibles et à une précarité instituée, des personnels de l’ENS Ulm ont mené une longue lutte couronnée de succès. Tout au long de cette mobilisation, les personnels ont pu compter sur le soutien de nombreux étudiants et normaliens, syndiqués ou non, tant sur le plan militant que sur le plan financier.
Après avoir bloqué la situation durant de longs mois, la direction a été contrainte de céder et de transformer une vingtaine de CDD en CDI, avec des perspectives de titularisation solides. Mais elle cherche à prendre une revanche en poursuivant les étudiants et normaliens investis dans cette lutte, à la fois en justice et devant le conseil de discipline de l’ENS.
La section Snesup de l’ENS Cachan affirme sa solidarité avec les militants poursuivis et condamne cette politique de répression. Nous n’acceptons pas que des étudiants soient poursuivis pour avoir été solidaires de ceux qui travaillent dans leur école, que des fonctionnaires stagiaires soient sanctionnés pour avoir soutenu leurs collègues. Nous revendiquons la légitimé des actions décidées par les grévistes et leurs soutiens, auxquelles nous avons nous-mêmes participé.
A Cachan, le 5 juillet 2011