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Qu’apportent les digital humanities ? Quelques exemples (1/2), Pierre Mounier, 28 août 2011

lundi 31 octobre 2011, par Nautilus

Lorsqu’Hubert Guillaud, rédacteur en chef d’Internet Actu pose la question de l’utilité des humanités numériques dans un billet du blog qu’il anime sur l’édition numérique, La Feuille, il fait mouche. Après avoir montré à quel point ce secteur était en plein développement, il remarque cependant qu’il est parfois peu aisé d’en appréhender les retombées positives : « En tant que non-spécialiste, on a du mal à voir, à saisir l’apport de cette nouvelle forme de science, au-delà de ce qu’elle apporte pour le chercheur. On constate bien dans le Manifeste des Digital Humanities, qu’il y a d’abord cette volonté de faire communauté autour de l’intégration de la culture numérique dans les pratiques de recherche d’aujourd’hui. (...) On est beaucoup dans la structuration d’une discipline, alors qu’on souhaiterait surtout comprendre ce que ces outils apportent concrètement » [1].

Écrit il y a un peu plus d’un an, ce billet commence à se voir apporter quelques éléments de réponse, preuve s’il en fallait, que du temps est nécessaire à toute évolution scientifique pour porter ses fruits et les rendre visible en dehors des milieux de la recherche professionnelle qui la porte. On reconnaîtra dans les récents investissements de Google sur ce secteur un des signes les plus évidents que quelque chose d’important est en cours. L’appel à proposition que cette société a publié l’année dernière l’a conduit à financer douze projet de recherche en digital humanities [2]. L’outil Books Ngram viewer a fait plus de bruit : il permet à tout un chacun de mesurer et de comparer le nombre d’occurrences de termes quelconques dans l’énorme corpus d’ouvrages numérisés par le programme Google books. Cet outil doit permettre de visualiser l’évolution dans le temps de la « popularité » d’une notion à partir de la fréquence avec laquelle il est évoqué dans les publications du monde entier. Un article publié par une équipe de chercheurs dans le magazine Science [3] a tenté de donner une illustration de ce que les recherches en sciences humaines pouvaient tirer de l’utilisation de cet outils : il s’agit de rendre visible les « culturomics », les lois de la culture, rien de moins.

Emeutes et réseaux sociaux

Deux exemples plus récents viennent apporter un éclairage un peu différent et peut-être un peu plus novateur, sur ce que peuvent apporter les digital humanities en dehors des milieux professionnels de la recherche. Le premier d’entre eux est lié aux émeutes qui se sont déroulées à Londres entre le 6 et le 9 août de cette année.

Pour lire la suite de cet édito sur Homonumericus

Pour accéder au deuxième volet paru le 5 septembre 2011


[1Hubert Guillaud, « Qu’apportent Les Digital Humanities  ? », La Feuille, 2010 http://lafeuille.blog.lemonde.fr/20... [consulté 28 août 2011].

[2Jon Orwant, « Our Commitment to the Digital Humanities », Official Google Blog, 2010 http://googleblog.blogspot.com/2010... [consulté 28 août 2011].

[3Jean-Baptiste Michel et al., « Quantitative Analysis of Culture Using Millions of Digitized Books », Science, 2010 .