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Hollande veut calmer la colère des chercheurs, L’Humanité, 6 mars 2012

mercredi 7 mars 2012

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Plusieurs voix se sont élevées pour souligner le manque d’ambition du projet du candidat socialiste dans ce domaine. Il devait tenter de redresser la barre, hier, à Nancy.

Une lettre musclée, signée par la présidente de l’université de Montpellier-III, un appel « solennel » des chercheurs publié le 23 février… Quatre ans après le vaste mouvement qui avait mobilisé la recherche française, de nouvelles secousses se font sentir à l’approche de l’échéance présidentielle. Sauf que, cette fois, elles ne visent pas directement les réformes – déjà largement condamnées – de Nicolas Sarkozy, dont la très décriée loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU). Non, ce qui semble inquiéter la communauté universitaire, ou en tout cas ces chercheurs qui avaient ferraillé un semestre durant contre la ministre de l’époque, Valérie Pécresse, c’est le manque d’ambition du projet de François Hollande dans ce domaine.

En déplacement hier à Nancy, le candidat socialiste devait justement tenter de désamorcer cette colère, en détaillant ses propositions pour l’enseignement supérieur, limitées pour l’instant au (maigre) numéro 39 de ses « 60 engagements ». « Mobilisation générale pour le premier cycle universitaire », « plan national pour la vie étudiante », affectation au supérieur de 5 000 des 60 000 postes créés dans l’éducation, « réforme » de la loi LRU après la tenue 
d’« assises de l’enseignement supérieur et de la recherche »… 
Le tableau (noir) devait s’éclaircir un peu hier soir. Cela suffira-t-il à dissiper les craintes nées de récentes déclarations de ténors socialistes, tel le directeur de campagne, Pierre Moscovici, évoquant, le 27 février dernier, de simples « modifications » à apporter à la loi LRU et non son « abrogation » ? « Il y a de vraies divergences dans l’équipe de François Hollande sur le sujet, et elles ne semblent pas tranchées », relève ainsi Emmanuel Saint-James, président de Sauvons la recherche et coauteur de l’appel du 23 février. Quelques heures avant le discours prononcé hier soir à Nancy, le chercheur se disait pour l’heure « extrêmement déçu » par les propositions du PS. « Pour nous, la LRU n’est pas réformable. Il faut l’abroger et la remplacer par autre chose », insistait-il.

Côté étudiants, les attentes n’étaient pas moins fortes, mais les priorités différentes. « On entend parler du supérieur dans cette campagne, mais jamais des étudiants ! » regrette Emmanuel Zemmour, président de l’Unef. Si celui-ci juge « intéressantes » les propositions socialistes sur la réussite en licence ou le parcours d’autonomie, il appelle à une lutte plus ferme « contre le salariat étudiant, première cause d’échec à l’université » ou à « la remise à plat d’un système de bourse complètement dépassé ».

Alexandre Fache