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Autonomie des facs : Pécresse craint un retour en arrière - Interview de Caroline Beyer, Le Figaro, 6 juin 2102

vendredi 8 juin 2012, par M. Homais

Oh ! comme on regrette chère Valérie !!
De son temps, on savait rire…

INTERVIEW - Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de 2007 à 2011, Valérie Pécresse a mis en place l’autonomie des universités en donnant du pouvoir aux présidents de facs devenus de véritables chefs d’entreprise.
À lire ici.

LE FIGARO. - Quel doit être selon vous le rôle d’un président d’université ?

Valérie PÉCRESSE. - Le président d’université est d’abord un stratège. Il met en œuvre les choix stratégiques scientifiques et pédagogiques, définis collégialement. Il doit être entouré de personnes compétentes en gestion pour assurer le management de l’université. La question de la gouvernance, inscrite dans la loi LRU, est essentielle. Elle a permis à l’université de s’ouvrir au monde extérieur, en favorisant les partenariats de recherche public-privé et le développement de diplômes professionnalisés. Je crains que le projet qui nous est proposé aujourd’hui soit au contraire celui d’un repli sur soi, d’une fermeture, ce qui anéantirait les efforts fournis par l’université depuis maintenant cinq ans. Attention au retour en arrière.

Quelle serait au contraire l’étape suivante qu’il faudrait envisager ?

L’étape suivante, celle que j’appelle de mes vœux, serait de permettre aux personnalités « qualifiées » (personnalités extérieures, issues du monde économique notamment, qui siègent depuis 2007 dans les conseils d’administration des universités, NDLR) de participer à l’élection du président. Plus généralement, je pense qu’il faut attribuer davantage de pouvoirs à ces personnalités. Malheureusement, j’ai l’impression que Geneviève Fioraso souhaite redonner les clés de l’université aux seuls enseignants-chercheurs et aux syndicats étudiants. Claude Allègre avait dit « l’université n’appartient pas aux enseignants » et il n’avait pas tort. Elle appartient au peuple français !

Comment interprétez-vous l’annonce d’une nouvelle loi pour 2013 ?

Il me semble que le principe même de l’autonomie, c’est précisément la capacité à se passer de loi ! Depuis 2007, les universités peuvent construire leurs projets, en fonction de leurs identités et de leurs territoires, sans que l’État ne leur dicte quoi que ce soit. L’autonomie a libéré les énergies. Il est possible d’aller plus loin encore, à condition d’éviter le carcan législatif.