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Les emplois d’avenir professeur - Mariannick Dagois pour SLU !, septembre 2012

mardi 25 septembre 2012

Ce ne sont pas les IPES (1965-1978 !)

• où le recrutement se faisait au mérite (sur concours)
• pour 3 voire 4 ans : L2-L3- année de Prépa CAPES et éventuellement 4ème année de prépa AGREG
• assorti d’un engagement décennal
• et d’un salaire d’élève-professeur (égal à environ 1,8-2 SMIC dans les années 1970)

Ce ne sont pas les allocations d’IUFM (1991-1996)

• recrutement au mérite (sur dossier et entretiens)
• pour 1 ou 2 ans : L3 éventuellement, Prépa CAPES, dans les académies/disciplines déficitaires
• engagement à exercer dans l’académie de recrutement

Ce ne sont pas des [compléments de] bourses d’étude

Ce sont des contrats de travail de droit privé…

• réservés aux boursiers et venant en complément de bourses sur critères sociaux, réservés en priorité aux étudiants de disciplines/académies déficitaires et ayant effectué tout ou partie de leurs études secondaires en ZEP, recrutés par les chefs d’établissements (après avis d’une commission chargée de vérifier leur aptitude)
• pour 12 à 36 mois depuis la L2 jusqu’au concours ; soit L2-L3-M1… (le concours, actuellement en M2, aurait-il changé de place en douce ?)
• assortis d’un engagement à s’inscrire à une formation initiale à l’université et à passer un concours de recrutement.
• et à fournir un nombre d’heures de travail (inférieur au SMIC ; 12h ?) « dont le plafond sera défini par décret ».

Qui posent un certain nombre de problèmes

• les heures de travail sont censées être encadrées, être formatrices… pour se substituer à la formation pédagogique ?
• il n’est rien prévu pour la mobilité (des étudiants de langue, notamment), les redoublements
• la méthode est un peu cavalière (mais on s’est habitués ces cinq dernières années !) : convocation d’un CSE extraordinaire le 10 pour le 24 août.
• ils ne concernent que les boursiers ET les disciplines/académies déficitaires : n’est-ce pas injuste pour les boursiers ‘normaux’ ? ou, dit autrement, ne va-t-on pas vers une ghettoïsation accrue du type ‘les pauvres enseignent aux pauvres’ ?
• pour leur retraite, ceux qui auront la joie de réussir le concours après l’avoir préparé dans des conditions difficiles devront racheter leurs années de services auxiliaires.

Mais surtout

• on ne touche pas à la mastérisation (pour l’instant ?) ; on renforce même son plus grand danger : celui des ‘reçus-collés’ qui ouvrent la voie à la ‘défonctionnarisation’ du métier d’enseignant en ‘certifiant’ une expérience professionnelle [1].
• on attaque le problème par les deux bouts de façon cosmétique : 3h de moins aux néo-profs ayant réussi les concours (pour les envoyer en formation — et les calmer !) ; quelques contrats de travail aux boursiers en L2 (n’est-ce pas un peu tôt pour savoir si l’on veut enseigner ?)
• on ne traite pas le cœur du problème :

    • le contenu de ces masters et la modification radicale de la recherche et à terme de l’université qu’il induit
    • le contenu des concours et leur secondarisation galopante

[1Le bénéficiaire d’un emploi d’avenir professeur ayant échoué à l’un des concours de recrutement des corps enseignants de l’éducation nationale se voit néanmoins délivrer une attestation d’expérience professionnelle. TA n° 15