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Les directeurs d’UFR veulent plus de poids dans la gestion des universités - I. Rey, Le Monde, 4 avril 2013

samedi 6 avril 2013, par Mariannick

La démarche n’est pas banale : cinq présidents des conférences des doyens (c’est-à-dire des directeurs) d’UFR - unité de formation et de recherche, appelées avant 1968 les facultés - font cause commune pour réclamer plus de poids dans la conduite des universités.

Dans un communiqué commun du 4 avril signé des doyens des facultés de droit et sciences politiques, des Sciences, des lettres et langues et sciences humaines, des Sciences et techniques, des activités physiques et sportives et des sciences économiques et de gestion, ne manquent à l’appel que les doyens des fac de santé, les directeurs veulent être entendus et associés aux décisions de leur université. "Nous sommes des intermédiaires indispensables entre la direction et les enseignants et étudiants, nous sommes l’échelon efficace pour que l’université fonctionne bien" souligne Jean-Marc Broto, président de la conférence des doyens de fac de sciences, "Le projet de loi de Madame Fioraso comporte des progrès avec la création d’un conseil des directeurs de composantes mais ne va pas assez loin et est trop flou" plaide Jean Marc Broto président de la conférence des doyens des facultés de sciences « le projet de loi menace l’action des UFR voire leur existence »

Centralisation des décisions

La loi LRU sur l’autonomie d’août 2007 a considérablement centralisé les décisions et renforcé le pouvoir des présidents d’université en leur confiant la clef des finances et de la répartition des moyens et cela au détriment des directeurs des composantes. La sociologue Christine Musselin dans son enquête auprès de 2600 universitaires publiée en septembre 2012 l’avait constaté : « une telle centralisation conduit à ../… accentuer la coupure avec les directeurs des unités de formation et des laboratoires, qui se sentent dépossédés de nombre de responsabilités, notamment de leur budget » .A la suite de la loi Pécresse « dans de nombreux sites, les tensions sont fortes entre UFR et organes de gouvernance des universités. » écrivent les doyens dans leur communiqué.

Une garantie du périmètre et des moyens des UFR

« Nous souhaitons que le conseil des directeurs de composante crée par la nouvelle loi participe à la préparation et à la mise en oeuvre des décisions du conseil d’administration et que les directeurs d’UFR assistent au conseil d’administration » écrivent les responsables des UFR . « Nous ne sommes pas fermés sur ce point. Cela fera partie des débats parlementaires », répond Lionel Collet, le directeur de cabinet de Geneviève Fioraso.

Mais les directeurs d’UFR veulent plus : « Nous voulons la garantie de notre périmètre d’action, que notre mission fondamentale qui est d’articuler entre la formation et la recherche », souligne Mr Broto « Nos moyens financiers et humains, enseignants chercheurs et personnels administratifs doivent être rattachés aux UFR… » et revoilà la sensible question « des moyens » . Un point qui risque de chagriner les présidents d’université déjà très inquiets de voir leur pouvoir rogner par la nouvelle loi.

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