Intervention de la police au "Congrès élargi" de Lyon 2 : Communiqué du Snasub-FSU de Lyon 2, 22 novembre 2013.

Cher-e(s) collègues,

Le congrès "élargi" n’a pu, comme le savez, se dérouler. Après l’entrée en force d’un groupe d’étudiants dans le grand amphi puis dans le bâtiment de la présidence, le président a fait appel à la police qui est entrée sur le campus Berges du Rhône. S’en est suivie une interpellation particulièrement musclée de plusieurs étudiant-e-s, élu-e-s FSE, qui avaient été, au préalable, repérés et désignés par les agents de renseignements, eux aussi présents sur le campus...
Le Snasub, présent sur les lieux, remercie vivement les collègues du service sécurité incendie qui ont assuré, au mieux, l’intermédiaire entre les étudiants et la présidence.
Le Snasub dénonce le rôle qu’on a fait tenir à ces collègues.
Le Snasub regrette que la présidence n’ait pas souhaité recevoir et écouter les étudiants. Ce refus de dialogue n’a pas permis que cet incident se termine sereinement.
Le Snasub, dans cette situation, regrette d’autant plus le soutien public que vient juste d’apporter la ministre de l’enseignement supérieur au président.
 Comment parler d’ "esprit de responsabilité" devant une telle situation ?
 Comment ne pas être outrés devant l’hypocrisie des propos de la ministre quand elle assure "de tout son soutien les personnels blessés", alors qu’on connaît la politique du gouvernement actuel : salaires gelés, pouvoir d’achat en berne, mise en concurrence des collègues, etc. – une politique qui conduit à d’autres débordements étudiants (p. ex. à Montpellier), preuve d’un malaise inquiétant de la jeunesse ?
 Comment ne pas être outrés de voir la ministre nous appeler à « retrouver la sérénité et la collégialité, valeurs fondatrices de la démocratie universitaire », alors que la loi dont elle est l’auteur prévoit, précisément, une restructuration accélérée de l’ESR lyonnais et une sous-représentation des personnels dans le CA de la future CUE (communauté d’universités et d’établissements) ?
Le Snasub ne cautionne pas pour autant les dégradations commises mais elle cautionne encore moins la violence engendrée par l’intervention de la police.

Cependant, il ne faut pas que cet incident masque l’essentiel : à savoir la situation de notre université et celles des universités en général. Elles sont confrontées à une politique de rigueur sans précédent imposée par la nouvelle loi sur l’ESR, dans la continuité de la LRU. Cette politique conduit et contraint les présidences, y compris les mieux intentionnées, à adopter des pratiques anti-démocratiques afin de pouvoir imposer cette politique de rigueur. On peut raisonnablement penser que, c’est en tout cas, ce qui a conduit la présidence de Lyon 2 à se trouver maintenant dans la cette situation de déliquescence.

Le Snasub organisera dans les prochains jours une assemblée générale afin de permettre aux collègues de donner leur point de vue sur la situation de l’université, sur leur situation dans leur service.


La section Snasub-FSU Lyon 2