Accueil > Université (problèmes et débats) > Élections présidentielles : la lutte des places. (3/4) "Nel mezzo del cammin (...)

Élections présidentielles : la lutte des places. (3/4) "Nel mezzo del cammin di nostra vita" - Groupe Jean-Pierre Vernant, 19 mai 2017

vendredi 19 mai 2017, par Laurence

Pour lire ce texte sur le blog du groupe Jean-Pierre Vernant

Les gens qui ne pensent qu’aux aspects de fond, ce sont de belles âmes, mais comme ils ne gagnent pas, on en a un peu rien à foutre ". Edouard Philippe [1]

La colère des classes moyennes se poursuit, délaissant, dédaigneuse, les deux grands partis de gouvernement, en cours de dislocation. Si M. Fillon a conservé, lors de l’élection récente, une assise honorable, il ne le doit qu’aux plus de 65 ans, statistiquement conservateurs et électeurs assidus. Le populisme de M. Macron a optimalement fonctionné et offre au néolibéralisme une adhésion qui a pratiquement doublé, puisqu’elle atteint maintenant 10% du corps électoral [2]. Ainsi, le vieux monde s’offre un peu de répit en prolongeant pour quelque temps son règne avec, pour tout navire amiral, un canot de sauvetage.
Georges Vriz, La divine comédie Enfer 1, 1-3

Pour notre part, nous inscrivons nos réflexions dans une autre temporalité. Loin de nous limiter à mettre au jour le programme bien caché de M. Macron, nous entamons une exploration des groupes d’influence du supérieur. La publication en ligne des documents de travail de l’équipe de campagne de M. Macron apporte soudainement nombre d’éléments factuels qui nous faisaient défaut. Malgré la présence de deux experts en sécurité informatique envoyés par l’Elysée, cinq proches de M. Macron ont livré leurs mots de passe lors d’une opération d’hameçonnage (phishing) baptisée MacronLeaks, qui s’ajoute à la longue liste des manœuvres nauséabondes de la campagne électorale. Il n’est évidemment pas question de reproduire ici des échanges à caractère privé mais de proposer une analyse motivée par l’intérêt général qui consiste à éclairer la nature des relations que des groupes d’influence entretiennent avec le pouvoir.

La start-up En Marche a, selon les préceptes du centralisme technocratique, une gouvernance resserrée structurée en cercles concentriques. M. Macron (appelé “EM” ou “le chef” ou “le boss”) est au centre, entouré d’un premier cercle, très restreint, qui a le pouvoir d’arbitrage. M. Kohler est le bras droit de M. Macron. M. Pisani-Ferry assure la coordination du programme, et il est secondé par un jeune économiste, M. Amiel. Les autres personnages du premier cercle sont des communicants ou des stratèges politiques, comme M. Emelien : l’objet de la campagne n’est pas de produire des idées politiques publiques mais des éléments de langage calibrés pour des segments électoraux. Le deuxième cercle complète le premier : des managers de pôles thématiques, M. Bigorgne, M. Casas, M. Cazenave, M. Piechaczyk, qui sont chargés de chapeauter des chefs de groupe et de consolider [sic] les documents programmatiques. L’enseignement supérieur et la recherche sont rattachés au pôle “société”, dont M. Bigorgne est en charge. Après avoir été formé par M. Descoings, dont il était le bras droit, M. Bigorgne est devenu directeur de l’Institut Montaigne [3], président d’Agir pour l’Ecole et vice-président de Teach for France [4]. Toutes ces officines partagent, par des moyens d’action distincts, un même objectif : introduire du marché dans le système scolaire, promouvoir le principe du chèque éducation, l’enseignement privé et les charter schools (écoles publiques déléguées à des groupes privés manageant, à la manière d’Easy-Jet, des enseignants précarisés, non formés, dépossédés de tout : le nom décrit bien l’ambition) et, dans l’intervalle, promouvoir une organisation managériale des établissements scolaires. Le travail de sape de ces machines de guerre contre l’école républicaine est passé, dans les derniers temps, par la construction de chevaux de Troie se travestissant en promotion des pédagogies émancipatrices. La plus grande réussite, symptomatique, est sans conteste la promotion de l’imposture de Mme Alvarez, une “enseignante très temporaire [5], avec la complicité de M. Blanquer [6], alors DGESCO dans le ministère de L. Chatel — on a les intellectuels organiques qu’on mérite — faite de bidonnage (en particulier sur les moyens), de communication, de gadgets marchands, de mise en oeuvre d’un enseignement si individualiste qu’il en renonce à sa fonction de socialisation, sur fond d’obscurantisme confinant à un usage religieux des neurosciences et prétendant tirer des conclusions d’une expérience limitée à une classe, tout en mobilisant les ressorts d’un véritable matraquage médiatique. S’y testait déjà l’enrobage ésotérique — tendance “indie mystique”— sur la libération d’“énergies” qui a fait le succès de M. Macron. L’imposture de M. Aberkane [7], conçue sur le même principe et promue par le même réseau, connaît une fortune plus diverse. Notons que l’Institut Montaigne de M. Bigorgne a également coproduit le programme de M. Fillon, par l’entremise de M. de Castries [8] et celui de M. Juppé par l’entremise de M. Blanquer. L’air de famille entre les trois programmes s’explique de fait, une proximité qui facilite les nominations gouvernementales en forme d’ouverture (à la société civile ou à LR), mais qui ne font qu’assurer des continuités.

Le troisième cercle comprend ceux qui ont contribué directement au programme. Il est constitué de M. Coulhon [9], chef du groupe En Marche pour l’enseignement supérieur et la recherche, de M. Aghion, théoricien des politiques menées depuis 10 ans [10], de M. Lichtenberger [11], du groupe Marc Bloch et de Terra Nova [12] pour aligner En Marche sur la proposition de la France Insoumise serait retenue ? A n’en pas douter, l’innovation de la start-up césariste En Marche procède d’une économie de la promesse [13]… Du sixième cercle émergent des initiatives de soutien masqué : questionnaire “a-partisan” de l’Ecole Normale Supérieure [14], tribunes “a-partisanes” assimilant la gauche à l’extrême droite, tribunes “a-partisanes” appelant cette même gauche à participer au “front républicain”, etc. Les mêmes écrivent périodiquement des tribunes alarmistes —nécessairement “a-partisanes”— sur l’avenir sombre de la recherche fondamentale, sur le sacrifice d’une génération de jeunes chercheurs, sur les budgets en berne. Ils en sont dorénavant les complices impuissants. Notons toutefois que les plus chanceux se sont vus remercier d’une invitation à la pendaison de crémaillère de l’Elysée, soirée qualifiée de “platonicienne, où l’on retrouve la réunion, et même l’union, entre le Beau, le Bien et le Vrai” par les frères Bogdanoff [15].

Le septième cercle est celui des “marcheurs” devenus tels par une adhésion effectuée en un clic. Contrairement à l’affichage, aucun de ces trois cercles extérieurs n’a eu la moindre incidence sur le programme.

Le quatrième cercle, dont nous connaissons désormais exactement les pratiques, est de loin le plus intéressant : il s’agit du cercle des courtisans, un mixte de présidents et vice-présidents d’université et d’établissement, directeurs d’instituts et de centres de recherche, recteurs, dirigeants de syndicats étudiants, tous ceux qui sont pris dans l’irréversibilité de l’engagement dans les strates bureaucratiques s’empressent, à l’heure de la curée, tentant d’anticiper ce que le “boss” attend. Ceux-là pensent avoir compris comment prospérer sous un régime d’économie de la promesse : ils se vivent en stratèges dans l’accompagnement de la politique de la terre brûlée. Dans le quatrième cercle, on tient donc des discours exaltés appelant à augmenter la part des familles dans le financement des universités, à développer le crédit aux étudiants — quand dans le même temps, la dette étudiante a passé les 1300 milliards $ aux Etats-Unis — et le crédit aux universités, à autoriser les présidents d’université à embaucher qui ils veulent, sur les contrats qu’ils souhaitent - hors fonction publique, cela va sans dire [16]. La peur du déclassement incite ceux dont l’établissement reçoit encore des dotations lui permettant de survivre, à exiger la mise à mort de ceux qui ont déjà lâché prise. C’est tout le sens des propositions de la Coordination des universités de recherche intensive françaises (CURIF) co-signées par Mme Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), à télécharger ici et .
La gravité et l’urgence de la situation à laquelle les universités sont confrontées a poussé ce groupuscule gestionnaire à demander qu’on organise la course des moribonds : que chaque université se mette en marche, épouse le statut d’auto-entrepreneur et fasse preuve de bravoure en libérant ce qui leur reste d’énergie dans une ultime bataille ; si toutes seront frappées, elles ne mourront pas toutes ; si certaines trébuchent, qu’elles se fassent écraser ; si certaines sont blessées, qu’on prenne leur part de vivres ; est-ce notre faute si celles qui sont mieux dotées dès le départ sont seules in fine à franchir la ligne d’arrivée ?

Ainsi, la Coordination des universités de recherche intensive françaises (CURIF) — et donc notre ministre de tutelle — demande en toute discrétion l’assentiment de l’Etat pour pouvoir procéder au dépeçage en règle des acteurs et des moyens de l’enseignement supérieur et de la recherche. Dans ce programme, la règle du “chacun selon ses moyens” — l’égalité des chances — naturalise les “différences” entre les pauvres et les riches et fait de leur différence de “performance” la conséquence de la bonne préparation des uns et de l’insuffisant effort des autres. On a là les prémisses d’une explosion du monde universitaire, d’une sorte de privatisation exacerbée, de la guerre de tous contre tous, sachant que, dès le départ, les uns ont des lance-pierres et les autres des drones, le tout sous couvert de défense d’un service public “pluriel”. S’il est pluriel, il n’est plus un service public, puisqu’il entérine les disparités de ressources, de moyens, de publics, etc, selon le hasard de l’histoire du développement de chaque site. La différenciation est au contraire le dispositif nécessaire à la création d’un marché. Le néolibéralisme s’est libéré des racines naturalistes du libéralisme, faisant des mécanismes économiques le fruit d’un “penchant naturel de l’Homme pour l’échange” [17]. Le néolibéralisme nie toute naturalité au marché : pour qu’il existe, il faut le produire par une intervention gouvernementale énorme destinée à promouvoir un régime d’inégalité. Si le néolibéralisme produit médiocrité et bureaucratie sans limite, c’est qu’il est par essence une méthode de gouvernement qui repose sur la production illimitée de dispositifs de mise en concurrence.

Dans le cercle des courtisans apparaissent naturellement des dirigeants de syndicats étudiants. Leur problème est avant tout d’assurer leur position d’intercesseur avec l’appareil d’Etat. Si l’ancien président de la Fage a intégré l’équipe de campagne de M. Valls, M. Hamon est naturellement entouré d’anciens membres de l’UNEF et M. Fillon de membres de l’UNI. Aussi, la question centrale posée par la FAGE est-elle : “EM participera-t-il au congrès de l’UNEF ?”. Et de proposer l’organisation de deux rencontres pour faire “de belles images pour EM” et “mesurer l’engagement d’EM vis à vis de notre réseau”. L’échange témoigne de l’âpreté de la négociation : “Si nous arrivons à créer une relation de confiance avec EM ces prochaines semaines, (...) nous ne commencerons pas le rapport de forces nécessaire pour faire valoir nos positions avant la présidentielle (malheureusement et/ou heureusement les allumettes s’enflamment vite quand il s’agit des étudiants et de la jeunesse). Qui sait par ailleurs si vous n’aurez pas besoin de la FAGE rapidement pour allumer des contre-feux si la polémique vient de l’UNEF ?” Et de fait l’argument porte et l’on s’efforce dans le troisième cercle de faire remonter la demande jusqu’au “grand chef à plumes” avec cette insistance : “c’est important : on s’en félicitera au moment où on aura besoin d’eux pour passer les réformes”. Nous voilà prévenus.

Dans le quatrième et dernier billet, nous reviendrons à nouveau sur le cercle des courtisans en nous penchant sur la mutation en cours du néolibéralisme, du règne de l’Expert à celui du Grotesque.


[245% des électeurs de M.Macron (8656346 sur 47582183) disent avoir opté pour un “vote utile” et 54% pour un vote d’adhésion.
https://www.lesechos.fr/elections/emmanuel-macron/0212008570700-le-vote-utile-a-joue-a-plein-pour-le-leader-den-marche-2082108.php

[3Le budget de l’Institut Montaigne est de 3,8 millions € provenant de mécénat, mécénat qui ouvre droit à des réductions d’impôts.

[4Teach For France est, avec Ashoka, une officine où se croise nombre d’influenceurs proches de M.Bigorgne. Mme Marik-Descoings en est déléguée générale. Lire à ce propos :
http://www.humanite.fr/teach-france-un-danger-pour-lecole-publique-613350
M.Davidenkoff en assure la promotion régulière dans les pages du journal Le Monde.

[5Mme Alvarez a mené une expérience pédagogique dans une école primaire dont elle a tiré un livre à succès “Les lois naturelles de l’enfant”. Lire à ce propos l’enquête de Laurence de Cock, “Céline Alvarez, le business pédagogique“, dans la revue du crieur n°6, et l’article de François Jarraud

[6On se reportera au portrait de M.Blanquer, nouveau ministre l’éducation nationale, dressé dans un précédent billet. On se souvient que M. Blanquer a conçu le programme pour l’école de M.Juppé, à partir d’un livre, l’Ecole de demain, réalisé avec l’Institut Montaigne.
On trouvera ici une analyse de ce programme

[7Sur l’imposture Aberkane, on peut lire ceci.
Un exemple de publireportage.
Sur son rôle dans la promotion de la démolition innovante de l’école républicaine, on peut lire

[9Il s’agit ici de Thierry Coulhon, actuel président de PSL University, et non de Raphaël Coulhon, trésorier d’En Marche. On se reportera au portrait de M.Coulhon dressé dans un précédent billet

[10On se reportera au portrait de M.Aghion dressé dans un précédent billet

ainsi qu’au passage consacré à sa théorie de l’autonomie

[11On se reportera au portrait de M.Lichtenberger dressé dans un précédent billet

[12M.Lichtenberger est bien présent dans le troisième cercle en temps que tête de pont de Terra Nova, comme l’atteste la préparation de ses notes par Mme Paradeise-Thoenig, comme à l’accoutumée. M. Andler a suppléé à M.Lichtenberger pour donner à M. Macron les éléments de langage (EDL) utilisés dans l’entrevue accordée à Science et Avenir, dont nous recommandons le visionnage] et de M. Korolitski, qui met en œuvre les programmes IDEX/ISITE, LABEX, EQUIPEX, IDEFI, Instituts Convergences, formations numériques, ainsi que ceux du PIA3 au Commissariat général à l’investissement — il avait auparavant œuvré onze ans au ministère, notamment pour concevoir et déployer le système LMD. Est-ce l’usure que suscite une trop longue participation à la machine bureaucratique ? Ce groupe d’épuisés s’est assuré les services de sherpas. L’un, X-Mines, est allé pantoufler chez Axa avant de procéder à un rétro-pantouflage à l’Inspection Générale des Finances ; une autre, ENA-Conseil d’État, est en attente de pouvoir pantoufler ; un troisième a été recruté maître de conférence pour, instantanément, être absorbé dans la technostructure de son université comme lobbyiste auprès des institutions européennes ; la quatrième (ENS-Sciences Po) a fait ses armes comme plume au cabinet du premier ministre. Les sherpas compilent — avec une efficacité remarquable — des rapports pour produire des notes programmatiques sans relief ni pensée qu’annotent, en marge, les seniors du groupe. Pour donner un aperçu de l’enfilage de perles que constituent ces notes, le pitch politique (sic) commence par cette sentence : “l’enseignement supérieur, c’est le lycée du 21ème siècle”. Le rôle de M. Coulhon a été d’œuvrer à l’euphémisation pour que rien ne soit dit clairement du programme réel : abaissement des coûts par la sélection et raccourcissement de la durée des études, suppression du CNU pour permettre un recrutement par les présidences d’université, hors de la fonction publique, différenciation des statuts des universitaires, différenciation des statuts et des ressources des établissements au résultat, budget en berne, etc.

Le troisième cercle pratique, comme il se doit, l’auto-évaluation : “On ne dit rien sur les grandes écoles, d’ailleurs elles n’existent pas. Rien sur l’innovation, pas de rapport entre l’enseignement supérieur et l’économie, vu le profil de notre candidat, c’est dommage. L’évaluation : on réinvente l’eau tiède. [...] Et la recherche ? Et l’excellence ? Et sur les initiatives d’excellence, on régresse par rapport à Sarko et Hollande ? [...] Recrutement local mais avec normes nationales et procédures nationales ? On avance ou on recule ? [...] Sur le budget, finalement, rien de rien. Finalement, si c’est du Hamon sans fric et avec un peu plus d’autonomie mais pas autant que chez Fillon, ça ne va pas faire rêver…”. Sur la présentation par M. Hetzel du programme de M.Fillon : “Honnêtement, il n’y a pas grand chose à redire. [...] On pourrait reprendre l’intégralité de l’interview sauf peut-être les poncifs sur les ComUE et le top-down”. L’évaluation du programme pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche à l’intérieur du premier cercle d’En Marche est plus cruelle encore : “C’est une liste (courte) de voeux pieux : développer les filières courtes qualifiantes, lesquelles ? Renforcer le rôle des universités dans la formation professionnelle, pourquoi ? Renforcer la visibilité internationale, comment ? Même les moyens ne sont pas précis, à part pour demander 2 milliards où là c’est clair, renforcer l’autonomie pour faire quoi concrètement ? Je trouve que pour un truc qui utilise la typo de l’IGF, c’est très décevant, franchement.” L’arbitrage sur la demande de moyens tombe sèchement, lui aussi, du premier cercle : “Ok sur les objectifs mais je n’ai pas les 2 milliards”.

Sautons temporairement le quatrième cercle pour passer au cinquième cercle, qui se compose des candidats aux législatives, recrutés par des méthodes inspirées du secteur privé, conformément à la stratégie de marketing politique qui a assuré l’élection du produit de l’année. Il s’agit d’obtenir l’adhésion à une division fonctionnelle du travail politique qui cantonne les parlementaires dans le rôle de simples exécutants (subordinate). À cette fin, l’investiture de la “République en marche” est soumise à la signature d’un "contrat avec la nation" qui engage les candidats sélectionnés à voter sans délibération les projets présentés par le futur gouvernement — en violation de l’article 27 de la constitution qui interdit le mandat impératif.

Le sixième cercle se compose des adhérents d’En Marche structurés en groupes (sub-nation). Le groupe Enseignement Supérieur et Recherche d’En Marche comprend des universitaires et des chercheurs, qui dialoguent par messagerie électronique ou lors de réunions. L’un deux décrit “les bavardages sans fin autour de vieilles lunes, l’évitement systématique des vrais problèmes et le nombrilisme alternativement geignard et auto-satisfait qui y règnent”. Ce groupe, qualifié de “fan club” dans le troisième cercle, apparaît comme étant un jeu de dupes, destiné à créer de l’adhésion mais certainement pas à déterminer des politiques publiques. Comment les universitaires et chercheurs du sixième cercle ont-ils pu être crédules au point de penser que leur proposition d’augmenter le budget de 4 milliards € [[Le groupe de travail a proposé 2 millions € par an d’augmentation du budget de l’état et 2 millions € par an d’augmentation des frais d’inscription. In fine, le programme d’En Marche propose, selon nos estimations, de baisser de 2 millions € par an les programmes budgétaires destinés à l’université et à la recherche publique.

[13Economica politica della promessa, sous la direction de Marco Bascetta, Manifestolibri, Rome, 2015.

[14Cela explique les questions méprisantes pour l’Université du type “Un statut unique régit actuellement les universités, ignorant la diversité de leurs missions. Faut-il développer des universités de recherche, véritablement autonomes, compétitives et attractives internationalement, et simultanément un tissu local d’universités au plus près des bassins d’emploi ? Si oui, combien d’Universités de recherche faut-il envisager ?” dans ce questionnaire

[16Nous avons particulièrement apprécié la note de M. Gary-Bobo, jugée “plus décoiffante que du Juppé” dans le troisième cercle

[17Michel Foucault. Naissance de la biopolitique. Cours au Collège de France (1978-1979). Leçon du 14 février 1979.