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Verbatim de la Coordination Nationale de l’Education - 27 janvier 2018

lundi 29 janvier 2018

- Quatre tables rondes : conséquences sociales et politiques de ParcourSup, conditions de travail des personnels, interventions d’élus politiques, rapport Mathiot. Puis interventions de la salle, avant le vote de l’appel.

Synthèse des interventions et des débats

Environ 70 personnes à 13h30 ; 100 à 14h20.
14h50 : environ 150 personnes. Ça tourne un peu.

PREMIERE TABLE RONDE

En grande partie manquée par le scribe de SLU.

Représentant du SNESUP
Il appelle à informer en direction des parents d’élèves et des élèves, à réussir la manif du 1er février et la journée dans l’enseignement secondaire le 6. Pas une défense corporatiste mais un choix de société.

Représentant étudiant
Pour nombre de filières qui n’étaient pas en tension, le Plan étudiant va les mettre en tension. Il va concerner tout le monde, y compris ceux qui sont déjà étudiants, notamment tous ceux qui voudraient se réorienter. Il n’y aura pas assez de places. Le gouvernement a promis que tous les bacheliers auraient une place dans le supérieur, ce ne sera pas le cas. Même les 22 000 places promises, dont on ne sait comment elles pourront être créées, sont insuffisantes. En outre, le plan crée une discrimination sociale. La volonté du gouvernement est de revenir sur l’arrêté licence précédent. Des établissements universitaires pourront devenir des grands établissements qui définissent eux-mêmes leur offre de formation et leurs droits d’inscription.

TABLE RONDE : LES CONSEQUENCES SOCIALES ET POLITIQUES

Romain Pudal, ASES
Des collègues se sont emparés de cette réforme pour mettre en place une sélection, ce qui se voit dans Parcoursup par des attendus dont le contenu renforcé par rapport aux attendus nationaux va vers la censure et pousse à l’autocensure des bacheliers qui se sentent exclus de la culture qui s’y étale ou des critères qui y sont mis.
Les prises de parole publiques autour du rapport Mathiot affirment clairement qu’il ne s’agit pas de lutter contre les discriminations existantes mais de prendre acte qu’elles existent et d’organiser le système selon les inégalités – et en les renforçant.

Jean-Louis Fournel, SLU
Insiste sur la cohérence. C’est une nouvelle étape après celle initiée par Pécresse il y a 10 ans. Pas une politique singulière de Vidal mais assumée par un groupe de personnes assez limité qui joue aux chaises musicales entre différentes fonctions hors-sol par rapport à l’ESR. Une technostructure qui gouverne l’université publique dont l’objectif social et politique est la destruction de l’université publique et la concentration des moyens dans un nombre restreint de lieux, de labos. Une politique de ségrégation systématique se met en place. C’est la remise en cause d’un pacte qui existe dans la nation depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, entre les citoyens et les gouvernements successifs, pour une politique d’élévation du niveau général d’éducation de tous les citoyens.
Lien fondamental entre la réforme de l’entrée à l’université et celle du bac. Là encore, cela ne date pas d’hier, avec l’idée du bloc -3/+3. La conséquence logique est que ce premier bloc ne sera plus assuré par des enseignants chercheurs mais par des enseignants à temps plein, coupés de la recherche.

TABLE RONDE : LES CONDITIONS DE TRAVAIL DES PERSONNELS

Représentant du SNASUB
Précarité dans l’ESR : 40% des BIATS et 30% EC mais en fait 130 000 contractuels EC ne sont pas pris en compte. En conséquence, il n’y plus aucune stabilité des équipes professionnelles.
La réforme va avoir un impact sur les équipes pédagogiques mais aussi sur les équipes scolarité et sans doute sur les équipes informatique. Elle vient après des vagues de suppressions de postes dans les fonctions scolarité durant les dernières années. Combien de dossiers à traiter ? Pour Nanterre, avec APB, il y avait environ 100 000 dossiers pour environ 9 000 étudiants en L1. La réforme aura donc un Impact majeur sur les conditions de travail, d’autant qu’elle se fait dans une précipitation et un flou catastrophiques. Des pics d’activité majeurs qui n’existaient pas avant vont apparaître et créer de la désorganisation dans toutes les équipes.

Représentant de la FERC-CGT
D’accord avec son camarade précédent. La situation des personnels est déjà dure avec les fusions qui ont eu lieu qui ont signifié mobilités forcées, stress, burn-out… Mais la réalité est très éclatée et il est très difficile d’avoir une vision globale de l’université française. 7 ou 8 millions de dossiers potentiels à traiter. Dans les filières en tension, ça va être compliqué, et dans celles qui ne l’étaient pas, cela va représenter un travail inutile. Une catastrophe est prévisible en mai-juin (et sans doute le traitement des dossiers s’étalera jusqu’en décembre), d’autant que c’est la période des examens qui est déjà un pic d’activité. Il est inacceptable que 15, 20 ou 30% des bacheliers soient refusés dans le supérieur. C’est un vrai basculement de société qu’il faut empêcher, car derrière les diplômes, ce sont aussi les carrières (avec les classifications salariales) qui sont en jeu. Devaquet est mort, il est temps d’enterrer ses idées.

Représentant de SUD
Chaque lycéen doit rédiger un projet de formation motivé en expliquant en quoi ses compétences correspondent à son projet, le tout en 1500 signes… Un encadrement important des collègues est nécessaire. C’est très discriminant en fonction des lycées et des conditions sociales des élèves. Chaque lycéen a en outre une fiche avenir à rédiger, avec les 10 vœux et pour chaque vœu une explication de la cohérence de celui-ci par rapport au projet de formation et de la capacité de réussite de l’élève. C’est une charge de travail importante. On demande aux collègues d’être les agents de la sélection. Des syndicats appellent à refuser l’application de cette réforme qui, pour l’instant, n’est pas votée. Les conseils de classe sont régis par des textes qui ne prévoient pas du tout ce travail.
En outre, qui va lire les dossiers dans les universités ? Le rapport Mathiot tire à boulet rouge sur le bac trop complexe alors qu’en même temps, on met en place une usine à gaz délirante. La mobilisation et la grève sont les seuls moyens de mettre en échec ces réformes.

INTERVENTIONS D’ÉLUS POLITIQUES

Sabine Rubin, députée de Seine-Saint-Denis
A voté contre cette loi au parlement. Elle souhaite donner un point de vue politique sur cette loi dont les rouages techniques sont compliqués à comprendre et à mettre en place. Il faut bien informer les enseignants et les lycéens de ce qui les attend. Or les réformes sont noyées dans un jargon policé qui fait croire que tout va bien. Il faut donc décrypter et dénoncer la duplicité du discours gouvernemental qui masque un projet de société ancien d’une grande brutalité : la libéralisation et la marchandisation de l’éducation pour produire des salariés ou des self-made-men au service du marché.
Les valeurs de la République mises en avant par le gouvernement ne sont que des slogans. Le débat politique sur la société que nous voulons et l’éducation que nous voulons n’existe pas au Parlement. Nombre des parlementaires n’ont même pas la conscience d’être dans une idéologie et un système de valeurs. Dans ces conditions, les opposants à l’Assemblée ne se font pas comprendre et l’hémicycle ressemble à un conseil d’administration. D’où l’importance de porter ce débat en dehors du Parlement. La réforme du bac et du lycée se fera par voie règlementaire. On fait comme si les deux réformes étaient techniques et séparées sous prétexte des chiffres de l’échec toujours mis en avant et toujours les mêmes depuis 1968… On sait qu’ils sont faux. Le problème du tirage au sort est faux lui aussi : la solution est d’ouvrir des places dans le supérieur.
Les élèves vont s’inscrire dès la seconde dans un parcours qui devra être optimum. Avec le -3/=3, on n’a plus le droit à l’erreur, plus le droit de choisir son université, plus le droit de se réorienter. Où est la liberté individuelle lorsque le chemin est bordé politiquement et socialement à ce point ? Cette réforme organise une société à deux vitesses. Derrière les diplômes, ce sont en effet les emplois. Il faut dire les fondements idéologiques de ce projet qui est un projet de société.

Pierre Ozoulias
La CNE donne l’image d’un mouvement naissant plein d’espoir. Il revient sur l’actualité de la loi telle qu’elle est discutée au Sénat en ce moment. Il y a eu examen par la Commission des affaires culturelles la semaine dernière. Plusieurs amendements déposés par la droite entendent obliger la ministre à assumer la sélection et à renforcer le projet de loi en ce sens. La droite a voté pour le projet, le PS s’est abstenu. Seuls les 15 sénateurs du groupe Communiste républicain citoyen et écologiste ont voté contre. Ces derniers considèrent que le texte n’est pas conforme à la Constitution. Ils ont présenté une quarantaine d’amendements mais il y a évidemment peu d’espoir qu’ils soient votés. La ministre a une majorité large en hémicycle.
Sur l’actualité juridique : nous déposerons un recours suspensif devant le Conseil d’État mardi ou mercredi. L’argumentaire juridique sera mis à disposition pour faire de même devant le Conseil administratif contre les CA des universités. Le recours suspensif a une chance de réussir contre l’arrêté. Le but, pour l’instant, c’est de revenir à APB sans tirage au sort. Il y a des raisons d’espérer. Du point de vue constitutionnel, ce qui se passe est grave. Il faut stopper la première vague parce qu’il va y en avoir d’autres, la deuxième étant déjà là avec la réforme du bac. Il y a une dérive autoritaire de ce pouvoir. L’objectif de ces réformes est de mettre en place une sélection dans l’éducation de plus en plus précoce. Et l’attribution dans des cases se fera selon des critères sociaux. C’est un projet insupportable. Nous défendons la liberté d’apprendre, de transmettre le savoir, d’enseigner autre chose que des connaissances utilitaristes, de changer de filières, de se tromper… Nous sommes le mouvement de la liberté.

Bénédicte Monville, conseillère régionale Île-de-France
On parle peu de ce que Pécresse fait dans les lycées d’Île-de-France. Il y 470 lycées publics, 500 000 lycéens environ. La dotation générale a baissé de 11 euros par élève depuis que Pécresse est aux manettes. Elle baisse encore cette année alors que les effectifs sont en hausse. Cela concerne par exemple la suppression des budgets participatifs, l’introduction du critère du mérite pour l’attribution des bourses aux lycéens voulant entrer dans le supérieur, le mauvais entretien des établissements… En revanche, des crédits ont été donnés pour trois constructions de lycées en partenariat public-privé, dont on connaît tous les problèmes… De même, des aides non obligatoires aux lycées privés ont en été rétablies, par exemple l’aide à la sécurisation, la participation à leur équipement depuis 2018... Des budgets d’autonomie ont été alloués dans les lycées publics (avec une logique de privatisation derrière) qui renforcent la concurrence entre les établissements publics avec des critères d’attribution complètement opaques. De même le programme d’aide contre le décrochage scolaire revient en fait à payer des entreprises privées pour repérer les décrocheurs et leur téléphoner… Des caméras de surveillance sont installées à l’intérieur des établissements. Il y a là tous les éléments d’un projet de libéralisation de l’enseignement secondaire avec un réel risque de relégation de l’enseignement public asphyxié, mis en concurrence et accusé de ne pas remplir ses missions.

TABLE RONDE : LE RAPPORT MATHIOT

Vice-président de la FCPE
Sur Parcoursup, la FCPE rejette la sélection qui va être introduite par la réforme. Il faut d’ailleurs préciser que des algorithmes sont mis en place de manière opaque dans les universités.
Le rapport Mathiot (ensemble de préconisations qui seront remises d’ici le 14 février) propose des pistes qui sont très inquiétantes. Le parcours de majeure/mineure ne fait que remettre en place les filières avec des orientations scientifiques, littéraires, etc. Le grand oublié du rapport Mathiot est le lycée professionnel. Il est très orienté Sciences Po. Pour la FCPE, la prise de parole publique est importante et les lycéens français n’y sont pas préparés. Mais le « grand oral » tel qu’il est conçu risque de renforces les discriminations sociales. Sur le contrôle continu, la FCPE l’a toujours défendu mais à travers un cadrage national. La piste du rapport est intéressante là-dessus. Enfin la FCPE est pour l’interdisciplinarité, sans doute une pierre d’achoppement avec le collectif d’aujoud’hui.
La FCPE soutient le mouvement. Nous allons examiner en interne si on ne soutiendra pas le recours suspensif devant le conseil d’État.

Représentant FO
La réforme du lycée contenue dans rapport Mathiot et Parcoursup font partie d’une même offensive. Le rapport Mathiot est l’adaptation du lycée à la réforme Vidal. Il n’y a plus besoin de bac comme diplôme national à partir du moment où chaque université définit ses critères localement. Le rapport prévoit une part conséquente de contrôle continu (40%). Les séries disparaissent pour laisser place à des parcours. Les CA de chaque lycée pourront proposer leurs propres majeures : il y aura donc autant de bacs que de lycées. Le bac disparaît bien en tant que diplôme national et la part des épreuves disciplinaires diminue. Il y aura donc suppressions de formations et de postes, ces dernières ayant déjà été annoncées pour les recrutements du secondaire. C’est cohérent. La valeur du bac dépendra désormais de la réputation du lycée où il aura été passé, avec une mise en concurrence entre tous les lycées. Le « grand oral » se ferait devant un jury de trois personnes : un enseignant du lycée du candidat (ce qui était jusque-là impossible pour éviter toute interconnaissance et tout arbitraire), un enseignant d’un autre lycée et un non-enseignant. Les parcours individuels découleront de la fiche avenir qui inclut les avis des enseignants. Le vrai bac, désormais, ce sera la fiche avenir.
Face à cela, il n’y a rien à discuter. Ces projets doivent être abandonnés. Un rapport de force est nécessaire. Il y a une unité de plusieurs organisations autour de la demande de l’abandon du Plan étudiant, et de la défense du bac comme premier grade universitaire et diplôme national. L’urgence, c’est la mobilisation. Elle commence le 1er février. Appel à amplifier partout les AG, dans les facs et dans les lycées. Diffuser en direction des lycéens qui sont les premiers concernés.

Représentante SNES-FSU
Ce qui se met en place dans le second degré est une catastrophe. Grande inquiétude sur tout ce qu’a dit la conseillère régionale Île-de-France. Elle ajoute que la région finance du coaching privé auprès des lycéens.
Une réforme du lycée serait une bonne chose si elle avait deux objectifs : mieux préparer à la réussite dans le supérieur et améliorer les conditions de travail. Les classes à 35 sont devenues la norme dans les lycées. Les conditions de travail se sont dégradées. Individualiser, pour les enseignants, cela signifie pouvoir passer un peu de temps auprès de chaque lycéen selon ses besoins spécifiques.
Pour le SNES, les notes du bac devraient entrer dans la procédure d’affectation, ce qui suppose que la procédure d’affectation soit tardive. Le SNES est contre le contrôle continu au bac pour ne pas que la réputation des lycées entre dans la valeur du diplôme. Enfin, la cohérence des parcours est indispensable pour l’égalité scolaire et c’est à l’État d’en prendre la responsabilité, et non à chaque lycéen d’être renvoyé à sa propre responsabilité.

Représentante de l’UNL
L’UNL est en conseil national pour préparer la mobilisation. D’énormes inégalités territoriales seront créées avec l’application du rapport Mathiot. La volonté est d’empêcher certains d’accéder au bac. Nous allons nous mobiliser le 1er février.

LA SALLE. ETAT DES LIEUX DES MOBILISATIONS

A Strasbourg, choix de la présidence a été celui d’une grande visibilité internationale contre la licence, avec des conséquences concrètes en matière de suppressions de moyens et de diminution de la réussite des étudiants. La sélection permet de ne pas remettre de moyens en licence et de ne garder que les meilleurs. En CA, on dit explicitement que les étudiants qui ne veulent faire qu’une licence n’ont qu’à aller à Mulhouse ou à Metz… Les attendus ont été votés par le CA contre le vote de la CFVU.

A Toulouse, 500 personnes en AG la semaine dernière avec lien entre deux mobilisations, la sélection et la fusion des universités. Vote contre les deux.

A Versailles, qui fait partie de la fusion Paris-Saclay, il y a déjà un établissement sélectif et un établissement non-sélectif prévus. Les deux questions de la fusion et de la sélection sont donc en effet indissociables. La poursuite d’études en Master sera donc beaucoup moins facile dans ce cadre.

A Paris I, un comité de mobilisation. Blocage de la remontée des attendus lors de la CFVU. La présidence de Paris I a voulu contourner ce vote. Un comité de mobilisation s’est réuni face à cela avec invasion du CA pour empêcher un vote passant outre l’avis de la CFVU. Une AG jeudi dernier. + de 400 personnes. Objectif = être nombreux dans la rue le 1er février.

IUT Paris Sud. Les IUT sont déjà sélectifs. Tous les enseignants de tous les départements passent 4 jours entiers à faire cette sélection après moulinage par un algorithme. Les enseignants d’IUT ont appris incidemment que le passage du DUT de 2 à 3 ans est prévu. La volonté explicite du patronat est que de plus en plus d’étudiants sortent des études en licence et ne poursuivent par leurs études pour limiter les salaires. Il faut réussir les 1er et 6 février et proposer une date réunissant les deux pour montrer que c’est la même réforme, les mêmes enjeux.

Dans le Maine-et-Loire, des mobilisations calées sur la date nationale. Blocages de lycées avec info en amont. Réunions publiques et tentative pour expliquer aux lycéens ce qui se passe.


A Nanterre
, une présidence qui lance une grande commémoration de mai 68 qui coûtera entre 90 et 95 000 euros alors qu’en parallèle, elle met en place une réforme qui avait lancé 68. Des attendus qui ont été remontés avant les votes. Une AG jeudi prochain avec volonté de réussir manif ensuite et de défendre la perspective de grève. Le lien avec les lycéens est essentiel. C’est ce qu’on essaye de faire dans le 92.

A Paris I, par rapport à la mobilisation précédente de la loi travail, la présence des enseignants et des BIATS est un point très positif. La banalisation du 1er février a été obtenue en histoire. Une AG interfacs à l’issue du 1er février est proposée par Paris I. Se coordonner dès le 1er février. Tout le monde en AG était pour continuer au-delà du 1er et du 6 février.

Parent d’élève. Comment on gère fin de l’année scolaire ? Si le retrait de la loi est obtenu, comment on fait ? Deux solutions se dessinent dans les interventions. La première : on garde APB sans tirage au sort. Mais APB suscite quelques réserves. Dans les algorithmes, il y a des choses pas très transparentes. Et quid des filières en tension ? La seconde solution : alors accepter Parcoursup en enlevant tout ce qui est hors scolaire. Quelle solution de sortie de crise ?

Paris Sorbonne Université. CFVU bloqué mais cela n’a servi à rien puisque la présidence a décidé de mettre les attendus en ligne. Une AG la semaine dernière avec 80 personnes. Un tract intersyndical.

UNL, région parisienne. Au 1er semestre, la mobilisation a été empêchée par la répression. En ce début du 2e semestre, les gens commencent à découvrir l’injustice de Parcoursup, particulièrement en banlieue. Un moins bon avenir juste parce qu’on n’est pas né au bon endroit, avec des moyens bien moindres.

Paris VIII. 31 janvier, une AG à midi, avec une cinquantaine d’EC mobilisés. Des départements qui refusent de remonter les attendus. Que se passera-t-il pour les étudiants étrangers inscrits via Campus France qui, jusque-là, étaient acceptés en dérogation jusqu’en novembre-décembre ? Ce ne sera plus possible. On ne sait pas si les attendus seront appliqués sur Campus France ou pas. Le gouvernement ne répond pas à cela.

Paris V. La question de la fusion avec Paris VII et l’Institut de Physique du Globe est forte, en lien avec la loi qui doit être votée. Le CA a été bloqué pour empêcher l’envoi de la demande d’Idex en vue de cette fusion. Mais elle a été envoyée sans être votée. Ils ont cependant oublié de remonter les attendus. Des suppressions de postes cette année, des filières en tension. Tract local pour le 1er février.

Paris III. Sur la fusion, on a gagné. Une première victoire. La mobilisation à Paris III a commencé tardivement. Un collectif s’est mis en place, une AG est prévue le 1er février. La CFVU a voté contre les attendus. Le CS a voté une motion. Mais selon l’ordre du jour du CA, tout suit son cours. Il faut donner une perspective au mouvement. Il faut appeler à une date. Le 6 février, on peut ajouter nos propres revendications.

Université de Grenoble fusionnée. Avoir la liste des universités non parisiennes dans la salle. Fusion a désorganisé profondément l’université et on a beaucoup de mal à savoir qui décide quoi. La direction en profite. La décision des capacités d’accueil a été indiquée aux personnels comme si ce n’était rien. Les conseils centraux n’ont pas été consultés. Cela a permis aux opposants de durcir le ton, d’autant que le président pratique un double discours, disant qu’il n’y aura pas de sélection et qu’il ne remontera pas les attendus, alors que ces derniers sont déjà en ligne sur la plateforme Parcoursup. Un courrier type à renvoyer individuellement au président a été lancé. Invasion de la CFVU il y a deux jours. Vote des attendus retiré de l’ordre du jour. Ceux qui sont sur la plateforme sont donc illégaux. Chez des collègues, un tabou levé et certains sont pour la sélection. Mais la situation meilleure qu’en 2009 parce que l’enjeu du bac touche toute la population et est compris.

Un membre de l’UNEF. La réforme organise la casse de l’Arrêté licence avec le droit au rattrapage, à la compensation et au redoublement (remis en cause dans certaines filières comme en médecine). Ilm faut multiplier les initiatives pour nous retrouver de manière unitaire, enseignants, personnels, étudiants, lycéens…

Pierre Ozoulias. Pour répondre à l’interrogation du parent d’élève. Depuis 10 ans, le budget moyen des universités baisse. Il faut un milliard par an pendant 5 ans pour compenser. Il y a un vrai risque de chaos généralisé avec Parcoursup. Tout le monde le dit au Sénat. Si l’on obtient l’abandon de la réforme, il y aura toujours une solution technique. La vraie victoire, ce sera par la mobilisation, pas par le Sénat.

Université Technique de Compiègne. Une université sélective (mentions bien ou TB peuvent y entrer seulement) et le principe de modularisation y existe déjà. Cela signifie des jurys en janvier et en juin, les étudiants pouvant être éjectés durant les deux jurys. L’ancien président est actuellement dans les ministères.

A Tours. Rapport de force en train de se construire. Risque de création d’inégalité au sein même des établissements. UFR Arts et Sciences Humaines a refusé de remonter les attendus alors qu’UFR de droit les a remontés. Tout se passe hors conseils centraux. Le prochain CA aura lieu en mars seulement. Aucune concertation. Quelques mobilisations, notamment une motion en sociologie reprise par le conseil de l’UFR Arts et Sciences Humaines. Les capacités d’accueil arrêtées par le rectorat sont nettement supérieures aux effectifs actuels, y compris dans filières en tension.

Jean Malifaud, SNESUP tendance "école émancipée. Ampleur du tsunami. Des filières entières risquent d’être privatisées + hausse des droits d’inscription. Il y a toujours eu une tension entre demande éducation et ce que veut la classe dominante. Cette fois, il faut mettre un coup d’arrêt à la dégradation du rapport de force. L’ambition ne peut pas être seulement APB sans tirage au sort. Il faut dans toutes les AG débattre de la possibilité d’arrêter l’université et organiser la jonction avec le lycée, essentielle.

Secrétaire national CGT INRA. Son syndicat appelle l’ensemble des personnels de l’INRA à participer au mouvement le 1er février. Cela nous intéresse tous, comme parents d’élèves mais aussi parce que les instituts de recherche seront cassés par le remodelage du paysage de l’ESR. C’est le cadre national de ce paysage qui est attaqué. Les instituts nationaux, les statuts nationaux seront donc fragilisés par une réforme qui est un élément de dislocation du système.

Annelise Nef, Paris I. Ils ont menti dans toutes les universités pour faire peur et obliger à la remontée des attendus. Nous ne pouvons pas appliquer, comme fonctionnaires, une loi qui n’est pas votée. C’est contraire à notre statut. Banalisation du 1er février pour les étudiants est un point important. Mai 2018, ça commence en mars !

Un EC de Paris I. Des réponses concrètes sont nécessaires pour les parents d’élèves. Qu’il y ait un mot sur ce sujet à destination de la FCPE. Stupéfaction qu’il y ait deux dates, 1er et 6 février. Qu’on sorte avec un appel clair à l’unité le 6 février et grève dans le supérieur.

A Strasbourg. Un travail fait depuis le début avec la FCPE. 1re AG à près de 300 personnes. Une seconde avec le même nombre de personnes. C’est au niveau des parents et grâce à la FCPE que commence à se faire une action. Les journées universitaires sont le lieu où se retrouvent lycéens, parents, enseignants du secondaire et enseignant du supérieur : on a focalisé sur ces deux journées (1er et 2 février à Strasbourg).

Christophe Pébarthe, Bordeaux-Montaigne. Des motions, un comité de mobilisation avec étudiants et EC. Argumentaire efficace = destruction programmée de la licence, c’est-à-dire de son caractère national, avec une orientation forcée dès la fin de la troisième. C’est un véritable tri social qui est prévu. Une régression sans précédent sur le projet d’éducation pour tous. Rappeler les principes qui nous rassemblent : droit à l’éducation pour tous et droit inaliénable à l’émancipation humaine pour chacune et chacun.

Paris I, membre du SNASUB. Surveiller nos organisations qui ne mobilisent pas forcément et dispersent les énergies. Sélection fait son chemin dans les têtes. Certains collègues administratifs peuvent croire qu’ils auront moins de travail alors que ce sera un surcroît de travail colossal. Message ne passe pas forcément facilement.

Enseignante en lycée. Par rapport inquiétudes parents d’élèves. Grande inquiétude pour ses élèves. Les conseils du second trimestre sont déterminants. Mettre systématiquement un avis favorable à tous les vœux. Mais cela n’empêche pas le problème de places. En Seine et Marne, une intersyndicale enseignement secondaire appelle d’abord au 1er février. La date du 6 février sera évidemment plus suivie. Appel à ce que le supérieur se mobilise aussi le 6.

A Lille, des difficultés à mobiliser les collègues, voire une appétence de certains en sciences qui mettent déjà en place des filières de remédiation. Mais grand succès des tracts au salon de l’étudiant. Tractage prévu lors des journées portes ouvertes la semaine prochaine.

CGT Lycée. Une partie de la jeunesse se voit définitivement fermer l’accès à l’université. Lycées de banlieue sont les premiers visés. Les lycéens commencent à réaliser, leurs enseignants aussi.

Vice président FCPE. Précise la position de la FCPE. Elle soutient le mouvement du 1er février, dénonce la sélection Parcoursup. Sur le rapport Mathiot rendu ce jour, qui doit être arbitré d’ici le 14 février, nous ne désespérons pas de faire entendre notre voix. Un CA le weekend prochain où nous discuterons de la suite à donner, notamment pour le rapport Mathiot. Donc aujourd’hui, il ne votera pas sur un texte d’appel parce qu’il n’a pas un mandat pour cela. Mais l’appel à la manifestation du 1er février, lui, est acquis.
Durant la fin des débats, un groupe de travail avec un représentant de chacune des organisations ayant appelé à la tenue de la CNE est constitué pour présenter un texte d’appel. Après quelques amendements, ce dernier est voté en fin d’après-midi à l’unanimité moins une voix.

Appel de la première Coordination nationale de l’éducation : pour le retrait du Plan étudiant, de la plateforme Parcoursup, et des projets de réforme du bac et du lycée (Le 27 janvier 2018)

Considérant que le projet de loi relatif à l’orientation des étudiants – dont l’application est à ce stade illégale et fait l’objet de recours en Conseil d’État –, les projets de réforme du Bac et du lycée font système et doivent être retirés, les membres de la CNE réunis ce 27 janvier appellent :

- les lycéens, les étudiants, les parents d’élèves et les personnels de l’éducation et de l’enseignement supérieur et de la recherche à se mettre en grève et à participer massivement à la journée nationale de mobilisation du 1er février, sous toutes les formes décidées collectivement ;

- à la mobilisation pour la journée d’action du 6 février ;

- à banaliser les journées du 1er et du 6 février dans les établissements d’enseignement supérieur ;

- à la tenue d’AG dans tous les lycées et établissements supérieur en vue d’amplifier la mobilisation et de définir de nouvelles modalités s’action ;

- à participer à massivement à la Coordination nationale le 8 février.

Abst : 0
Contre : 1
Pour : tout le reste