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Violences contre les étudiants (màj 28 mai 2018)

lundi 28 mai 2018

  1. Montpellier (Màj 28 mai)
  2. Toulouse Le Mirail (Màj 9 mai)
  3. Grenoble (Màj 7 mai)
  4. Rennes
  5. Tours. Au tour des lycéens (MàJ 15 avril)
  6. Nanterre, (MàJ 13 avril)
  7. Tolbiac. (8 avril)
  8. Nantes.
  9. Lille.
  10. Montpellier. (MàJ 15 avril)
  11. Strasbourg. (MàJ 4 avril)
  12. Dijon.
  13. Bordeaux.
  14. Caen.
  15. Grenoble.
  16. Paris Lycée autogéré. (MàJ 28 mars)

    Et « en même temps », que dit le ministre de l’intérieur ?

    Face aux casseurs, sortie de route pour Gérard Collomb
    « Si on veut garder demain le droit de manifester, qui est une liberté fondamentale, il faut que les personnes qui veulent exprimer leur opinion puissent s’opposer aux casseurs et ne pas, par leur passivité, être complices de ce qui se passe. » Dans une République, en marche ou pas, il est ahurissant d’entendre un ministre de l’Intérieur mettre un tel chantage sur la table et pointer une passivité supposément coupable des manifestants face aux casseurs. A fortiori quand les forces de l’ordre elles-mêmes restent le plus souvent à distance, privilégiant la destruction de biens matériels à une confrontation risquée sur le plan humain. Il faut avoir du culot quand on est en charge du maintien de l’ordre et de la sécurité de ses concitoyens pour appeler tacitement les organisations syndicales à sortir leurs gros bras et leurs manches de pioches pour effectuer cette mission régalienne, elles qui n’ont historiquement la charge que de l’intérieur de leur cortège.[…]
    Si on prend Collomb au pied de la lettre, ce serait donc aux manifestants d’agir par eux-mêmes pour empêcher les casseurs de casser. Au-delà du caractère irresponsable des propos du ministre, il faut imaginer des civils se tapant avec d’autres civils sous l’œil passif des forces de l’ordre et le regard gourmand des caméras de télé. L’Etat de droit en prendrait pour son grade. Si on était aussi grossier que Gérard Collomb, on parlerait d’une logique milicienne.
    Lire le billet de Jonathan Bouchet-Petersen — 27 mai 2018, Libération

    Montpellier

    Violences à la fac de droit de Montpellier : un rapport d’enquête charge l’ex-doyen.

    (Libération, citant le JDD, 28 mai)
    La responsabilité de l’ancien doyen, « en donnant l’ordre de libérer le passage, d’ouvrir le portillon d’accès au parking et en effectuant plusieurs allées et venues entre le parking et le hall, s’avère pleinement engagée dans l’intrusion du commando cagoulé », estiment les inspecteurs responsables de l’enquête administrative. Le JDD relate aussi que les enquêteurs ont pointé un « manque de discernement » de la part du président de l’université, Philippe Augé. Ils confirment également que Jean-Luc Coronel de Boissezon, un professeur de droit, a accueilli « le commando sur le parking et [participé] à l’expulsion violente ».
    Le rapport d’enquête préconise « d’entamer des mesures disciplinaires à l’encontre du doyen et de l’enseignant mis en cause ».

Toulouse Le Mirail (Jean Jaurès)

COMMUNIQUE : GUILHEM GRAVEMENT BLESSE SUITE A L’EVACUATION DU MIRAIL

Suite à l’évacuation de l’université du Mirail, une seconde intervention policière a eu lieu à l’encontre des étudiant.e.s expulsé.e.s, dans le quartier Matabiau.
A cette occasion, Guilhem a été interpellé. Selon les termes de la dépêche du midi une bousculade a suivi durant laquelle « le dispositif de désencerclement du fonctionnaire a explosé accidentellement sur sa tenue ». Les autorités précisant au journal
« L’individu et deux fonctionnaires de police ont été légèrement blessés, ils ont été tous les trois pris en charge par les secours ».
Nous savons que la garde à vue de Guilhem a été levée à 13 heures 20 ce jour, probablement en raison de son état de santé.
Après avoir été pris en charge par les services d’urgence de Purpan, il est actuellement sous surveillance à l’hôpital Larrey et souffrirait d’un hémopneumothorax avec plaies au thorax.
Les policiers blessés seraient, quant à eux, sortis de l’hôpital. Nous, famille et avocates de Guilhem, demandons à ce que toute la lumière soit faite, au besoin par l’ouverture d’une mesure d’instruction judiciaire, sur :
- les conditions d’interpellation de Guilhem,
- les conditions d’intervention des « forces de l’ordre » avec des armes et notamment ce qui pourrait être une grenade de désencerclement.
Nous nous indignons de l’usage d’armes par la police, particulièrement dans le cadre d’un mouvement social et à l’encontre de civils.
Nous rappelons que la grenade de désencerclement a déjà mutilé notamment à Bure et Sivens et qu’une opération de maintien de l’ordre avec des armes a déjà causé la mort d’un manifestant à Sivens.
Nous appelons, face à la gravité de la situation, à garder la tête froide et ne pas perturber les enquêtes à venir par des rumeurs non vérifiées, précision étant faite que Guilhem pourrait toujours être poursuivi.
Maitres Claire DUJARDIN et Sara KHOURY, avocates à la Cour
La famille de Guilhem


Le laitier passe très tôt à Toulouse : 4h du matin, évacuation de l’Université occupée depuis le 6 mars [à la demande de l’UNI]

« On savait que ça allait arriver car il y avait déjà plein d’universités évacuées », […] « Il y a eu des coups de matraque, des coups de pied, des gens sont tombés à terre mais malgré ça, ils ont continué à marcher, à nous évacuer, des gens ont été piétinés »
Les étudiants sont appelés à se réunir en assemblée générale à 12 h 30 à la gare Matabiau. « On va continuer la mobilisation »

GRENOBLE

La galerie des amphis a été bloquée le matin du 7 mai, mais intervention policière sur le campus.. avec gazage et matraque sur les bloqueurs, une personne interpellée (un étudiant en psycho venu passer ses partiels). Une enseignante a pris la parole, pour expliquer qu’en ces conditions, le partiel qu’elle voulait faire passer est annulé !
Bilan humain, 3 personnes à l’hôpital, évacuées par les pompiers, d’autres personnes sont soignées au Centre de Langue Vivante pour des coups sur la tête, des poignets amochés..

La présidence fait une réunion de crise et délocalise les partiels dans d’autres bâtiments du campus ou d’ailleurs que le bâtiment de la galerie des amphis ou ils étaient prévus.

RENNES

Les personnels de Rennes 2 dénoncent les violences policières sur leurs étudiant·e·s, 2 mai 2018.

TOURS

Lycéens gazés, nassés, « désencerclés »

A Tours, ce sont les lycéen.ne.s qui sont majoritairement mobilisé.e.s. Jeudi dernier, ce sont quatre lycées qui ont bloqué (Grandmont, Vaucansson, Balzac, Paul-Louis Courier) avec plus ou moins de résistance de la part de l’administration. Les lycéen.ne.s ont décidé de se rejoindre tous.te.s au sein d’une grande manifestation, les lycéen.ne.s de Vaucansson et Grandmont ont donc envahi trois trams pour se rendre en centre-ville. Deux mille lycéen.ne.s ont manifesté dans les rues de Tours sans heurts. Hier cependant, alors que six lycées ont bloqué (Vaucansson, Paul-Louis Courier, Grandmont, Laloux, Bayet, Jean Monnet) et que 3000 lycéen.ne.s sont descendu.e.s dans la rue pour montrer leur protestation, iels ont dû faire face à une répression policière extrêmement violente.
Témoignage

Le mouvement lycéen à Tours a surpris tout le monde, et d’abord les étudiants, un peu débordés jeudi, davantage préparés vendredi. Répression policière totalement disproportionnée (particulièrement vendredi : « dispersion » au gaz dans une rue étroite alors que les lycéens ne bloquaient rien, pas même le tram). Fortes pressions sur les lycéens (administrations bien sûr, mais aussi l’UNI qui relève la tête et se sent investie de mission). Semaine prochaine décisive : une AG mardi dans l’un des lycées du centre ville pour discuter de la loi. Et surtout manif prévue jeudi (appel départemental de CGT, FSU, Solidaires). À l’université : les motions de départements qui refusent de siéger dans les commissions pleuvent (socio, lettres, espagnol, sciences du langage, géo, droit-langues, liste non exhaustive). Signe que même si les collègues ne sont pas (encore ?) dans la rue, ils rejettent vraiment la loi.
Le CAC a voté une motion (jugée timorée par les étudiants, mais c’est une motion de CAC, dans lequel les élus syndicaux sont minoritaires, donc c’est un bel exploit, ils en ont convaincu d’autres). Le CA se tient demain et nos élus espèrent faire voter une autre motion.
L’AG des personnels a voté mardi dernier une motion qui soutient les lycéens et condamne la répression policière. La section SNESUP a adressé vendredi midi aux organisations syndicales du second degré une proposition de communiqué sur les mêmes questions et qui appelle à amplifier les mobilisations.


Pétition "La démocratie doit revenir dans les lieux d’étude"
Déjà 35 000 signatures (le 28 mars à minuit)


Nanterre

12 avril
Communiqué de la FERC-SUP CGT (pdf ci-dessous)

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Communiqué CGT Nanterre

On ne pardonne pas à un président d’université qui ouvre les portes de son campus aux forces de police

10 avril
Communiqué du SNESUP-FSU
Le campus de Nanterre témoin à son tour de violences policières.

Questions au gouvernement. Assemblée nationale
1. à 15h40, réponse de F. Vidal [1], 2. à 15h51 Question d’Elsa Faucillon (Gauche démocrate et républicaine PCF), puis réponse de sa ministre.

Verbatim :
M. Buon Tan. […]Madame la ministre, ma question est simple : quelles mesures envisagez-vous pour arrêter ces violences et revenir au calme, afin de permettre à chaque étudiant d’étudier ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM. – M. Jean-Luc Warsmann applaudit aussi.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.

Mme Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Monsieur le député, vous l’avez constaté dans les conditions que vous venez d’exposer, ce qui s’exprime à Tolbiac aujourd’hui, ce n’est pas une mobilisation étudiante : c’est un petit groupe radical, qui profite du moment pour se donner une tribune. (« Eh oui ! » sur les bancs du groupe LaREM.)

M. Éric Coquerel. Vous parlez de l’extrême droite ?

Mme Frédérique Vidal, ministre. C’est la réalité car, à Tolbiac, en ce moment, mesdames et messieurs les députés, nous assistons au retour d’une certaine extrême gauche (Exclamations sur les bancs des groupes FI et GDR) et d’une certaine extrême droite (Exclamations sur certains bancs) qui cherchent à en découdre. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.)

Le résultat, ce sont les échauffourées que nous avons vues vendredi, qui heureusement ont été calmées par l’arrivée des forces de police, qui sont intervenues rapidement.[…]
Elles ont procédé à des interpellations, devant la faculté. Je salue leur réactivité.

Devant vous, je veux aussi avoir une pensée pour l’équipe du Centre Pierre-Mendès-France qui, depuis plusieurs jours maintenant, travaille dans des conditions extrêmement difficiles pour mettre chacun en sécurité, occupants comme non occupants, étudiants comme non étudiants. Un membre du personnel a d’ailleurs été blessé.

Je condamne évidemment l’ensemble de ces violences car il n’est pas acceptable que nos universités soient ainsi instrumentalisées, pour devenir le théâtre d’affrontements entre extrêmes. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.)

Mme Marie-George Buffet. Magnifique !
Mme Frédérique Vidal, ministre. Oui, un théâtre car, vous l’avez rappelé, monsieur le député, la très grande majorité des 1,6 million étudiants qui étudient dans les universités ne participent ni à une assemblée générale, ni à une manifestation. La très grande majorité des enseignants, des enseignants-chercheurs et des personnels des universités travaillent à accompagner les étudiants au jour le jour.[…]

***

Mme Elsa Faucillon. Monsieur le Premier ministre, « Faire de l’université un lieu purement utilitariste et producteur d’immédiateté ne peut conduire qu’à des sociétés faibles, soumises et tendues  » : c’est la crainte exprimée par un maître de conférences, qui illustre le sentiment de nombre d’étudiants et professeurs mobilisés depuis plusieurs semaines contre votre loi de sélection à l’université.

Hier, étudiants et personnel de l’université de Nanterre ont été les victimes ou les témoins sidérés de violences policières choquantes. Alors que se tenait une assemblée générale étudiante, les services de police, sur ordre de la présidence de l’université, sont venus déloger les étudiants à coups de matraque et de gaz lacrymogène. Vingt heures plus tard, Victor, Andréas et quatre autres sont toujours en garde à vue et leur avenir demeure incertain quant aux poursuites judiciaires. Ils doivent être libérés.

Cette utilisation de la force démesurée, lors d’une assemblée générale, est totalement inédite au sein d’une université, lieu de savoir et de démocratie. Ainsi, la présidence de l’université commémore mai 1968 d’une main et dégaine la matraque de l’autre. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et FI. – M. Christian Hutin applaudit également.)

Mais ce n’est pas le premier événement de ce type. Il illustre tout un climat qui s’installe dans une suite d’événements : nous l’avons vu à Lille ; nous l’avons vu hier, lors de l’expulsion d’une brutalité inouïe à Notre-Dame-des-Landes ;… nous l’avons vu à Tolbiac et à Montpellier lors des attaques de groupuscules d’extrême-droite – qui, eux, madame la ministre de l’enseignement supérieur, n’ont souffert d’aucune poursuite judiciaire.

Quel modèle de société proposez-vous donc à notre jeunesse ? Des policiers dans les écoles ? Des CRS pour les partiels ? Des étudiants en garde à vue ? (Exclamations sur les bancs du groupe LaREM.) Une société se juge pourtant à la fougue de sa jeunesse et ce mouvement étudiant s’inscrit, que vous le vouliez ou non, dans le mouvement social actuel qui voit cheminots, personnel de santé, retraités et fonctionnaires remettre en question votre modèle de société.

Comme le notait Jacques Higelin, on ne peut pas régler tous les problèmes à coups de CRS : comptez-vous régler tous les vôtres ainsi, monsieur le Premier ministre ?

9 avril
Les CRS sont intervenus à la faculté de Nanterre le lundi 9 avril à la demande de la présidence de l’université. L’intervention a eu lieu lors d’une assemblée générale organisée par des étudiants occupant un bâtiment de l’université, qui a été fermée pour la journée. Une 7 personne(s) a (ont) été interpellée(s) pour « rébellion ». Nos médias
Voir aussi AFP-Video

Lire aussi 2 lettres, un témoignage, un communiqué.

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Nanterre, 9 avril.pdf

Tolbiac (Paris1)

8 avril  : Six personnes ont été mises en garde à vue
7 avril  : la justice rejette une requête déposée par l’UNI exigeant l’intervention des forces de l’ordre et la levée du blocage.
Nuit du 6 au 7 avril
Lire l’article de Charlotte Cieslinski, journaliste présente sur les lieux.
Il faut noter que la vingtaine de fascistes ayant attaqué l’Université occupée était venue avec son propre cameraman [2]


Nantes

Attaque sur les personnels sécurité d’AGP dans la nuit du 4 avril. Communiqué de l’AG étudiante de Nantes

Nous sommes choqué.e.s et consterné.e.s d’apprendre qu’un personnel de sécurité de l’ AGP a été tabassé à coup de batte de base-ball par des individus cagoulés en groupe cette nuit vers 3h du matin. Cette personne est actuellement blessé au visage.

L’Assemblée Générale Etudiante lui apporte tout son soutien, dénonce et condamne cette agression. Lors de l’agression les étudiant.e.s occupant.e.s les amphi D et E, s’étaient nfermé.e.s, barricadé.e.s de l’intérieur après avoir vu des individus masqués suspects qui rodaient autour du lieu d’occupation.

Nous tenons à préciser que le personnel d’AGP est présent sur le campus pour assurer notre sécurité depuis l’occupation du Château du tertre et de censive. Ils avaient apporté leur soutien et avaient protégé les occupants quand une attaque fasciste avait eu lieu au château en décembre dernier. Nous avons toujours entretenu des relations de solidarités avec eux.elles.

Les étudiant.e.s en lutte n’ont aucun intérêt à attaquer le personnel de sécurité, en revanche tout le monde a conscience qu’un geste comme celui décrédibiliserait et mettrait en péril l’occupation. Ce modus operandi est typique des agressions de groupes d’extrême-droite. Mardi dernier, alors que la faculté de Tolbiac venait d’être occupée, le local de l’UEJF – Union des Etudiants Juifs de France – a été saccagé et recouvert de messages. Pour lire la suite


Lille

Des étudiants de Lille 2 agressés par des militants d’extrême droite après une Assemblée Générale. France-info, 27 mars
Sur Twitter également, le député (FI) Adrien Quatennens a évoqué une "ambiance suffocante hier soir à la fac de Lille 2, où des étudiants qui participaient à une Assemblée Générale ont été violemment agressés."


Montpellier

14 avril :
Montpellier  : Interpellations ultra-violentes des CRS et de la BAC alors que le cortège rejoignait l’université Paul Valéry pour organiser la Coordination Nationale des Luttes. Plusieurs personnes sont traînées au sol inanimées. De nombreuses autres blessures (visage, abdomen, bras, jambes). Au moins 2 ambulances appelées sur place. 51 interpellations au total (selon les medias de masse). Des bus sont affrétés par la TAM pour transporter les interpellés à l’hôtel de police.

Le Canard Enchaîné, 28 mars
Paris

Montpellier


3 avril
Un témoin clé menacé en audition par un policier (Mediapart, Antton Rouget)
Un témoin central de l’enquête sur les violences à la faculté de droit de Montpellier vient de saisir l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour dénoncer les conditions de son audition. Selon notre enquête, il a été l’objet de « pressions » par le policier qui l’a entendu, la semaine dernière, dans les locaux du commissariat de police.

Un professeur mis en examen attaque le préfet

Cette affaire dans l’affaire s’inscrit dans un contexte local particulièrement sensible. Ce lundi 2 avril, Jean-Luc Coronel de Boissezon, professeur d’histoire du droit mis en examen pour complicité d’intrusion et violences en récidive (en raison d’une condamnation datant de 2013) a lourdement mis en cause les pouvoirs publics, en se considérant comme une « victime expiatoire » qui aurait été « sacrifiée » par le gouvernement.

« Notre mise au pilori [avec le doyen Philippe Pétel – ndlr] permet d’évacuer la question de la responsabilité du préfet de l’Hérault, qui a refusé de faire intervenir les forces de l’ordre, dont le doyen Pétel n’avait cessé de demander instamment l’intervention tout au long de la soirée », a protesté M. Coronel de Boissezon


30 mars 2018
Philippe Pétel a été mis en examen pour complicité d’intrusion, et Jean-Luc Coronel pour complicité d’intrusion et violences en récidive, en raison d’une condamnation datant de 2013. Tous les deux ont été placés sous contrôle judiciaire (Le Monde)

29 mars 2018 : le doyen et un professeur de droit suspendus (France-info, 12h)

28 mars 2018 : le doyen et un professeur de droit placés en GàV (Le Parisien)

27 mars 2018 : billet de Charline Vanhoenacker sur France Inter (pas mal de choses bien vues… à l’exception de l’idée que les CRS ne feraient pas, eux, de mal aux étudiants en 2018.

26 mars 2018 : Début de l’enquête administrative. La fac de droit de Montpellier est fermée pour le moment.

24 mars 2018. Le doyen de la faculté de droit de Montpellier, Philippe Pétel, a démissionné, vendredi 23 mars au soir, a annoncé dans un communiqué le président de l’université, Philippe Augé [3], confirmant une information donnée au Monde. M. Augé a nommé un administrateur provisoire à compter de samedi[/rouge].

- Communiqué de presse du préfet de l’Hérault et de la rectrice de l’académie de Montpellier

- Communiqué des personnels mobilisés d’Aix-Marseille

- COMMUNIQUÉ INTERSYNDICAL CGT (SNTRS, Université, INRA, FERC), SNPREES-FO, FSU (SNESUP, SNCS), Solidaires (Sud éducation, Sud Recherche EPST, Solidaires étudiantEs), CEI. Montpellier, le 23 mars 2018.

Les organisations syndicales réunies ce jour ont appris avec consternation
l’intervention d’un groupe de nervis cagoulés contre des étudiants occupant un amphithéâtre de l’UFR de droit et science politique, dans le cadre de la mobilisation contre la sélection à l’Université et la réforme du bac, pour le retrait de la loi ORE.
Plusieurs étudiants ont été blessés, des insultes à caractères racistes et homophobes ont été proférées. Cette violence appelle une condamnation nette et sans appel de la part de toute la communauté universitaire.
Nos organisations demandent à ce que des poursuites soient engagées contre les auteurs, ainsi que leur commanditaire.

Des témoignages attestent que le doyen de l’UFR de Droit était présent aux côtés des individus encagoulés.

Nous demandons à ce que le Président de l’UM, dès aujourd’hui, condamne publiquement ces agissements et engage les poursuites nécessaires.

Nous réaffirmons que nos organisations ne reculeront pas, elles poursuivront jusqu’au bout le combat pour exiger le retrait de la loi ORE, aux côtés des étudiants, dans l’unité, comme c’est le cas depuis maintenant 3 mois. Nous appelons à un rassemblement aujourd’hui à 13h00 devant l’UFR Droit.

- Communiqué du SNESUP : Montpellier : Une agression fasciste inadmissible qui témoigne du retour des briseurs de grève ; Paris, le 23 mars 2018

Dans la nuit de jeudi à vendredi, un groupe d’individus cagoulés et armés s’est introduit dans l’Université de Montpellier agressant des étudiant.es qui occupaient un amphithéâtre de l’UFR de droit et science politique, dans le cadre de la mobilisation contre la sélection à l’Université et la réforme du bac, pour le retrait de la loi ORE. Plusieurs étudiant.es ont été gravement blessé.es et des insultes à caractère raciste et homophobe ont été proférées.

Le SNASUB-FSU, le SNCS-FSU et le SNESUP-FSU condamnent ces violences fascistes avec la plus grande fermeté et demandent à ce que la justice soit saisie et que leurs auteurs, ainsi que les complices qui ont favorisé leur intrusion dans les locaux, fassent l’objet de poursuites judiciaires. Ils appellent les victimes à porter plainte et demandent à la ministre Frédérique Vidal de diligenter toute enquête utile à l’établissement des faits.

Ils apportent leur soutien le plus appuyé aux étudiant.es et aux collègues mobilisé.es de l’Université de Montpellier et appellent tous les membres de la communauté universitaire à témoigner de leur solidarité avec les victimes de ces brutalités.

À l’université, le fascisme et les briseurs de grève ne passeront pas.

Montpellier, dans la nuit du 22 mars 2018

Des hommes cagoulés et armés de matraques ont délogé les lycéen-ne-s et étudiant-e-s mobilisé-e-s contre le Plan Étudiants et son monde qui occupaient un amphi. Les étudiants accusent le doyen de la fac de droit de leur avoir envoyé sa milice fasciste (dans une très pure tradition d’intervention "commando").

- Reportage France 3

Particulièrement remarquable la réponse [4] du doyen de la faculté de Droit, Philippe Pétel  : « Je suis assez fier de mes étudiants [les factieux, bien sûr], je les approuve totalement » [5]

Et sans coupe, (puisque Pétel a dit qu’on l’avait mal compris, qu’il était fatigué), cela donne la phrase complète suivante (publiée par FR3) :
Le doyen a alors demandé l’intervention de la police pour les déloger. Devant le refus de la préfecture, il est soupçonné par les enquêteurs d’avoir fait appel à son propre service d’ordre.
Réponse de Philippe Pétel :

C’est ce qui se passe quand l’Etat démissionne. Y a des gens qui se prennent en charge et moi je suis assez fier de mes étudiants. Je les approuve totalement.


Jusqu’à la violence ? demande notre journaliste.

Écoutez, il faut ce qu’il faut. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Il fallait absolument évacuer cet amphi, si l’on voulait que l’activité de la faculté puisse reprendre.

Compilations de témoignages, vidéos et articles :
- http://www.revolutionpermanente.fr/Attaque-de-l-extreme-droite-a-la-fac-de-Montpellier-J-ai-vu-l-administration-applaudir-face-au-sang
- https://fr-fr.facebook.com/RevolutionPermanente.fr/videos/1664704600277988/
- [https://www.facebook.com/Nantes.Revoltee/videos/1636381373064696/]
- Article Métropolitain
- reportage France Bleu
- article de Midi libre
- Article LIbération
- Article du Monde

Dans un communiqué, la ligue des Droits de l’Homme de l’Hérault demande des explications et l’ouverture d’une enquête.

« Cette agression a eu lieu sous le regard, selon les témoins, du doyen de la faculté et avec l’aide, tel qu’il ressort des vidéos, des vigiles de la faculté. Au regard de la violence des images, la LDH de l’Hérault demande au procureur de la République l’ouverture d’une enquête concernant la mise en place d’une milice privée, intervenant de façon coordonnée, avec armes et violences afin d’effectuer une expulsion illicite. Il ressort des vidéos des voies de fait et des violences volontaires au sein de l’établissement universitaire.

Nous demandons au président de l’Université de Montpellier d’effectuer une enquête interne et de prendre les mesures qui s’imposent. Ces violences sont inadmissibles et ne peuvent rester dans un État de droit, impunies. »

- https://www.facebook.com/lena.rosada/videos/1701305809948247/
- https://www.facebook.com/etudiantes.montpellierains.contre.laSelection/videos/1772601142759962/
- https://www.facebook.com/etudiantes.montpellierains.contre.laSelection/videos/1772615832758493/
- https://www.facebook.com/leah.jgt/videos/pcb.10211472570640319/10211472569320286/


Strasbourg, 22 mars

Assemblée générale des étudiants le mercredi 4 avril à 12h au Palais Universitaire salle 19

Communiqué de l’intersyndicale ci-après.

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IS Strasbourg

- 29 mars : tabassage de six étudiants par un groupe d’extrême droite sur le Campus.
Libération : "A Strasbourg, « courez bande de gauchistes sinon on vous bute »"

CR d’un enseignant-chercheur : "Je me suis rendu à 16h45 au Palais universitaire suite à l’information selon laquelle les étudiants, qui sont autorisés à occuper une grande salle (ils sont une centaine de présents en moyenne), avaient pris la décision de se rendre au local fasciste de l’Arcadia 29 rue Vauban. J’étais présent sur place avec les responsables syndicaux de FO et de la CNT.

Les étudiants, une bonne cinquantaine, sont partis vers 17h30, ont stationné devant le local pendant 15 mn en scandant des slogans antifa et anti-FN, puis, lorsqu’une camionnette de la Police nationale est arrivée avec quelques RG, ils ont pris la direction en cortège du centre commercial de l’Esplanade, l’ont traversé et sont rentrés sur le campus au niveau de la Fac de droit. Les policiers et RG qui étaient à pieds à l’arrière du cortège sont restés à l’extérieur du campus. Mais la camionnette a contourné le campus et y a pénétré par l’arrière du bâtiment Le Bel pour stationner à hauteur du bâtiment de Math-Info.
Les étudiants ont pris la direction de la camionnette et celle-ci s’est déplacée vers le parking de l’université : un plot resté ouvert a permis à la camionnette
de sortir. J’ai pris alors la décision d’aller interroger les policiers présents dans cette camionnette. Je me suis présenté et j’ai demandé au policier s’ils disposaient
d’une autorisation de la présidence de l’université pour pénétrer sur le campus. Il a bien compris le sens de ma question. Sa réponse a été formelle : « Négatif »
."

- 22 mars : L’entrée des CRS dans le Palais universitaire occupé par les étudiants s’est faite par les portes principales avec un gazage et par des portes latérales. Les étudiants se sont rassemblés dans l’aula Marc Bloch. Après 5 mn de résistance passive, ils ont choisi de sortir d’eux-même, de manière groupée. Bousculade lors de l’évacuation, totalement gratuite de la part des CRS. Trois vidéos sur le compte Viméo de Pascal Maillard :
- l’interview d’un étudiant filmé par France 3
- l’entrée des CRS et le rassemblement des étudiants au milieu de l’aula, avec le moment ironique d’un CRS qui s’est gazé lui-même et se fait
rincer les yeux par un de ses collègues avec une bouteille d’eau des étudiants.
- l’évacuation proprement dite

En complément le reportage de France 3 (présente sur place).

- Lire aussi dans Rue89Strasbourg
Selon le doyen de la faculté d’Histoire, des « dégradations » provoquées lors de cette occupation ont justifié la fermeture du Palais Universitaire jusqu’au 25 mars, indique-t-il dans un e-mail le 23 mars.
Mais le 26 mars, Jean-Yves Marc envoie un second e-mail dans lequel il assure finalement : « Aucune dégradation n’a été commise au Palais universitaire jeudi après midi. »


Dijon 16 mars 2018

Visite de la ministre à Dijon. Quelques étudiants et précaires, une trentaine, dans une cage d’escalier de l’université de Dijon pour protester contre la sélection et la réforme des licences, lorsque les policiers les ont pris en chasse dans les couloirs distribuant au passage quelques coups de matraque.
La manifestation a donc tourné court mais en faisant du bruit dans les bâtiments concernés.

- Article Révolution permanente


Bordeaux, 6 mars

- Dossier ici
- Article « La belle endormie n’a pas sommeil » dans Lundimatin


Caen,

Récit de "résistances Caen"


Grenoble

Lettre-pétition au doyen de la fac de droit, au président de l’université, à la ministre (23 mars 2018)

Le 22 mars, des manifestant.e.s ont perturbé le colloque sur Frontex à l’Universite de Grenoble, pour protester contre la présence « d’acteurs de la militarisation des frontières  ». Patrick Lévy, président de l’UGrenoble Alpes a invité les CRS sur le campus : charge sans sommation et au moins 4 blessé.e.s en sang.

- Article Révolution permanente
- Article place Grenet (précis sur les raisons de la contestation étudiante et où l’on apprend que la préfecture de l’Isère a démenti la présidence de l’université, clamant qu’elle n’était pour rien dans l’intervention de la police).
- Communiqué CGT FERC Sup


Paris, 16 mars 2018, Lycée autogéré

Lire l’article des Inrocks ici.
Cible d’une attaque en règle de militants du Groupe Union Défense (GUD). Deux élèves ont été légèrement blessés, des insultes ont été proférées et des saluts nazis effectués. L’établissement a porté plainte.


[1Qui, une fois de plus, renvoie dos à dos les bloqueurs et leurs assaillants d’extrême droite

[2On ne met pas de liens, on ne va pas leur faire des vues en plus sur youtube !

[3Qui avait auparavant déclaré au Monde "Les vidéos de la scène sont surprenantes" ; il est prof d’euphémisme, pas de droit !

[4Ambiguë dit le journaliste ! il parle sûrement du fait d’avoir commandité ou non les nervis

[5Un commentaire sur tweeter : « Et lui, il n’est pas suspendu par le ministère ? »