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Parcoursup : les organisations syndicales saisissent le Défenseur des droits - Mediapart, Faïza Zerouala, 17 juillet 2018

mercredi 18 juillet 2018, par Mariannick

Plusieurs syndicats espèrent prouver le caractère discriminatoire de la procédure Parcoursup et obtenir la publication des « algorithmes locaux » utilisés par les universités pour trier les dossiers des lycéens.

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Après l’échec des manifestations, le recours juridique. Des organisations syndicales, lycéennes et étudiantes, ont décidé de s’attaquer au versant judiciaire de Parcoursup. L’Unef, la FCPE (fédération de parents d’élèves), les Ferc-CGT et SNESUP-FSU (syndicats d’enseignants du supérieur), l’Union nationale lycéenne (UNL) et le SAF (syndicat des avocats de France) ont annoncé mardi 17 juillet vouloir saisir le Défenseur des droits sous 48 heures.

L’enjeu de cette nouvelle procédure judiciaire est de prouver le caractère discriminatoire du tri des candidatures et d’obtenir la publication des « algorithmes locaux » qui ont permis de les sélectionner.

Les plaignants espèrent lever le voile sur « la grande opacité » dans laquelle a été conçu tout le processus de Parcoursup. Leurs griefs portent en particulier sur « les algorithmes locaux ». Au printemps, les différentes filières ont dû opérer un tri entre les candidats. Des enseignants-chercheurs ont purement et simplement boycotté l’opération. D’autres y ont participé à reculons. Beaucoup ont dénoncé leur incapacité matérielle à lire correctement les lettres de motivation et curriculum vitae produits par les candidats.

Certains ont tenu à élaborer les critères les moins discriminants possibles pour ne pas pénaliser les lycéens les plus fragiles et leur barrer l’accès à l’enseignement supérieur. D’autres, débordés par l’afflux de candidatures, n’ont eu d’autre choix que de s’en remettre à un « outil d’aide à la décision » paramétré en fonction de différents critères propres à chaque filière, comme le leur a demandé le ministère. Souvent, les enseignants-chercheurs ont utilisé un simple tableau Excel, pour lequel ils n’ont pas l’obligation de dévoiler les critères utilisés.

Au mois de mai, le ministère de l’enseignement supérieur avait publié un algorithme national dévoilant des critères d’acceptation, mais tous les observateurs ont jugé que cette transparence ne présente que peu d’intérêt, puisque ces données ne permettent pas de comprendre comment est réalisé le tri en amont.

« Certaines universités disent qu’elles n’ont pas mis en place d’algorithmes locaux, d’autres ne veulent pas les publier. Sur quels critères s’appuie-t-on ? Le type de bac (général, techno, pro), la série (ES, L ou S pour le bac général), les notes de première et de terminale, le lycée d’où vient le candidat ? La lettre de motivation ? Le parcours extrascolaire ?  », s’est interrogé Juan Prosper, du SAF, lors d’une conférence de presse au siège de l’Unef mardi 17 juillet. L’enseignant-chercheur Vincent Martin, syndiqué à la Ferc-CGT, a plaidé pour que soit ouverte « la boîte noire » de Parcoursup.

À suivre…