Accueil > Actualités et humeurs > En grève et solidaires - Ludivine Bantigny, 4 décembre 2019
En grève et solidaires - Ludivine Bantigny, 4 décembre 2019
mercredi 4 décembre 2019, par
Leur puissance est immense ; leur violence aussi. Celles et ceux qui sont au pouvoir entendent bien détruire méthodiquement tout ce qui a été conquis depuis des décennies, et réprimer nos révoltes face à cette casse. Comme une machine aveugle et implacable, leurs contre-réformes atteignent une à une ce qui a été construit pour tenter une vie bonne, collectivement : la protection sociale, le droit du travail, les services publics et donc aussi la solidarité et la dignité…
Si nous nous lançons dans la grève à compter du 5 décembre, c’est d’abord pour défendre tout cela, pour arrêter la machine, leur spirale infernale. En combattant la contre-réforme des retraites, c’est la solidarité que nous entendons protéger. Nous refusons par là de nous faire dévorer à petit feu par la logique du toujours-plus, de la compétition, par le grand vaudou du profit et du marché.
Ne leur donnons pas les moyens d’augmenter encore leur puissance. Rappelons que le droit de grève est nécessaire et qu’il faut le préserver par tous les moyens, sans tomber dans les pièges tendus pour le mettre en cause et l’abîmer. Nous n’avons pas à nous déclarer en grève : c’est l’employeur qui doit en faire la preuve. Toutes les tentatives pour recenser les grévistes en amont, toutes les pressions des directions incitant à se déclarer en grève sont illégales.
La grève est un moyen de lutte salutaire pour inverser le rapport de forces qui nous est en général si défavorable. Il sert à bloquer la marche inflexible de la production et des flux permanents. Il sert à prendre le temps de nous trouver, de nous retrouver – à l’avoir enfin, ce temps des discussions, des échanges, des partages et des actions. La grève n’est pas un sacrifice mais un moment d’intense solidarité. Si nos jours de grève ne sont pas retenus sur nos fiches de paie, n’en ayons aucun scrupule car la retenue sur salaire est une forme de répression. Cet argent de la lutte a toute sa place ailleurs que dans les caisses des employeurs. Il a toute sa place dans les caisses de solidarité.
Liens vers des caisses de grève
• Caisse de grève initiée par Info’Com-CGT et cogérée à ce jour avec la CGT Goodyear et SUD-Poste 92
• Caisse de solidarité pour les cheminots organisée par la fédération SUD-Rail
