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Mardi 17 novembre : il y a manif’, place de la Sorbonne, à 15h. Ecrivez à "votre" député.

mardi 17 novembre 2020

A l’appel de… tout le monde ! mardi 17 novembre à 15h, place de la Sorbonne pour obtenir la suspension de la loi de programmation de la recherche

Attestation dérogatoire à ne pas oublier.

En cas d’impossibilité physique ou morale de se déplacer, il y a ceci.

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Ci-contre, un exemple de message envoyé à "son" député : en gras, ce qui est modifiable :
"Madame la députée/ Monsieur le député

Vous allez, aujourd’hui, vous prononcer sur deux propositions de loi importantes : la loi de programmation de la recherche et celle dite "Sécurité globale".

En tant que chargé de recherche au CNRS, historien et citoyen, je vous demande instamment de voter contre ces deux propositions de loi.

La première a suscité l’opposition massive de l’ensemble de la communauté des universitaires et des chercheurs, de l’ensemble des instances représentatives de l’enseignement supérieur et de la recherche. Le Conseil Economique, Social et Environnemental lui même s’est interrogé sur le sens d’une loi qui tenterait de soigner la recherche française avec les mêmes recettes qui ont conduit à son décrochage au cours des quinze dernières années. Fait rarissime, un éditorial de la revue scientifique Nature demandait au gouvernement français de repenser sa politique en matière de recherche à l’aune des études scientifiques qui ont montré, partout dans le monde, les conséquences délétères des choix qui ont été faits depuis trois décennies.

La seconde, par ses dispositions, entraînera une nouvelle restriction des libertés publiques dangereuse pour la démocratie, à l’heure où celle-ci est malmenée de toute part et déjà singulièrement étriquée. Comme historien, je sais comment les sociétés glissent vers des régimes autoritaires. Je sais comment se met en place le cercle vicieux de la défiance conduisant à la violence et à toujours plus de répression et de restriction des libertés. La pente sur laquelle nous sommes est néfaste.

Ces deux propositions de loi suscitent une forte opposition, dans les milieux concernés et bien au-delà. Or, elles viennent après bien d’autres. Si elles sont adoptées, elles contribueront à nourrir le sentiment de plus en plus répandu que gouvernants et élus dirigent le pays contre la volonté du peuple.

Il est grand temps qu’un sursaut de conscience saisisse la représentation nationale. Il faut en finir avec des politiques qui, pour de pures raisons idéologiques ou politiciennes, et sans tenir compte le moins du monde des avis informés et des personnes concernées, détruisent ce qui a fait la force du modèle français et démantèlent l’Etat de droit.

C’est pourquoi je vous fais parvenir cette demande, avec un sentiment d’urgence et de gravité : ne votez pas ces deux lois, appelez vos collègues à faire de même.

En vous remerciant par avance de votre attention, je vous prie d’agréer, Madame/Monsieur, l’expression de ma respectueuse considération."


Si vous n’avez pas encore signé le texte appelant à une autre loi, c’est le moment, nous approchons les 30000 ! http://rogueesr.fr/une_autre_lpr/


Nous reprenons ci-dessous l’analyse de RogueESR

Le Sénat avait apporté un unique progrès au projet de loi : un accroissement du budget de la recherche, quand le texte de loi initial prévoyait au mieux la stagnation, et plus probablement, sa décroissance, du fait de la loi de réforme des retraites :

http://rogueesr.fr/wp-content/uploads/2020/10/Note_programmation_budgetaire.pdf

Pourquoi les sénateurs du groupe Les Républicains, et en particulier Mme Laure Darcos, ont-ils abandonné en Commission Mixte Paritaire leur seul apport positif au texte de loi, contre l’avis des deux députés du même parti ? Pourquoi se sont-ils ralliés à un budget dont ils ont eux-mêmes longuement montré qu’il était insincère ? Le Verbatim, qu’il est important de lire, nous l’apprend, par la bouche de M. Rapin :
http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20201109/cmp.html#toc2

Bercy a promis 100 millions supplémentaires à l’ANR en 2021 pour financer des chercheurs R&D du privé qui seraient accueillis dans les laboratoires publics, ajoutant à ses missions la fonction d’agence d’intérim. Ce type d’accueil n’a à ce jour aucune existence réelle et il est douteux, pendant la crise sanitaire, qu’il se mette en place en 2021. Ces crédits ne seront donc vraisemblablement pas utilisés : non seulement ils seront repris en fin d’année budgétaire, mais Bercy exigera des réformes structurelles de l’ANR pour permettre une meilleure utilisation des fonds de recherche publics détournés vers le privé. On ne peut que constater à nouveau que la recherche scientifique et l’Université n’intéressent pas l’écrasante majorité des parlementaires. L’accroissement du budget de la recherche aurait enfin pu conduire à une création de postes statutaires. La Commission Mixte Paritaire, par 10 voix contre 4, a décidé d’accélérer le décrochage scientifique français, et de poursuivre le sacrifice d’une génération de jeunes chercheurs.