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Education : le mouvement de renvoi des Palmes académiques s’amplifie - Nabil Wakim, Le Monde, 1er mars 2011

mardi 1er mars 2011

L’"appel des 47" a suscité des vocations. Dans une lettre au ministre de l’éducation nationale, rendue publique mi-février par Charlie Hebdo, 47 titulaires des Palmes académiques annonçaient qu’ils renvoyaient à Luc Chatel cette décoration pour protester contre les suppressions de postes et la politique d’éducation menée par le gouvernement.

"L’éducation nationale souffre de plus en plus d’une politique où la logique comptable et la notion de rendement ont pris le pas sur toute réflexion pédagogique et sociale", écrivaient les signataires. L’initiative a fait des émules, et quatre-vingts autres personnels de l’éducation ont également renvoyé cette distinction. La liste des 128 signataires sera publiée, mercredi 2 mars, sur le site de Charlie Hebdo, qui a centralisé les signatures.

Le site de l’hebdomadaire doit publier des lettres d’enseignants qui expliquent leur démarche, que Le Monde.fr a pu consulter. Comme les premières, elles émanent aussi bien d’enseignants que de documentalistes ou de proviseurs, de retraités que de personnels en activité. Parmi elles, plusieurs lettres venues l’étranger, de Madrid ou de Madagascar, de personnels de l’enseignement qui s’opposent à la politique actuelle en terme d’éducation. "Les conditions de travail dans lesquelles vous placez les professeurs sont si difficiles que vous les dégoutez de leur métier", écrit ainsi un professeur agrégé de lettres au lycée français de Madagascar, chevalier des palmes académiques.

"J’ai aimé mon métier passionnément", écrit une directrice d’école du Gers aujourd’hui retraitée, également chevalier, pour qui "moins de moyens [pour l’éducation], c’est sacrifier des enfants, semblable à celle que j’étais". Dans ce département, plusieurs titulaires des Palmes académiques se sont organisés pour renvoyer ensemble leurs distinctions, comme l’a raconté le quotidien régional Sud-Ouest.

Après la publication du premier appel, Luc Chatel avait réagi en assurant refuser "qu’on instrumentalise un ordre républicain aussi ancien (...). C’est un comportement qui n’est pas très digne vis-à-vis des dizaines de milliers de nos concitoyens dont on a reconnu le mérite."


Voir en ligne : http://www.lemonde.fr/