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La triche, les portables et la RGPP (Le Café pédagogique, éditorial du 9 juin 2011, F. Jarraud)

jeudi 9 juin 2011

L’incident survenu lors du BTS NRC est généralement présenté dans les médias sous l’angle moral ou sous celui de l’influence perverse des nouvelles technologies, deux marronniers du mois de juin. Aller plus loin peut interroger le système éducatif.

Pourtant il faut se demander comment on peut tricher dans une épreuve d’étude de cas qui, a priori, s’y prête mal ? Les collègues qui enseignent en NRC nous ont expliqué qu’une faible partie des points seulement relève de la mémorisation pure ou de calculs. Ce n’est pas en se connectant avec leur smartphone sur Internet que les candidats peuvent obtenir un avantage important. La triche qui s’est déroulée à Villepinte lors de cette épreuve n’a rien à voir avec le progrès technologique. Les témoignages donnés aux correcteurs font état d’usurpation d’identité, de transmission de copies, d’utilisation ouverte du manuel, d’une queue pour accéder aux toilettes installée au milieu des candidats et de chahut empêchant les candidats de travailler. C’est bien l’organisation de l’épreuve qui est interrogée dans cette affaire et en premier lieu le choix d’un grand hall et de surveillants en nombre insuffisants et fournis par une société d’interim. Toutes décisions qui renvoient aux réflexions menées par le ministère dans le cadre de la "modernisation de l’Etat" où la " réflexion sur l’organisation des examens" est un des 8 projets ministériels. En cherchant à économiser sur l’organisation du BTS NRC, le ministère a semble-t-il créé la situation qui a permis le chahut. Le responsable de la triche ne serait-ce pas la RGPP ?

Mais la triche est souvent nourrie par la nature même des épreuves.

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