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Educ : Petits arrangements avec la laïcité - Véronique Soulé, Libéblog "C’est classe !",10 juillet 2011

lundi 11 juillet 2011

Stricte lorsqu’il s’agit d’interdire à une mère portant le foulard d’accompagner des sorties scolaires, la laïcité sait parfois se montrer plus souple. Ainsi, pour le bac puis pour le brevet, des profs se sont retrouvés à corriger des copies a côté d’une soeur en voilette dans un lycée public. Sans que cela choque en haut lieu.

Le premier incident est survenu le 20 juin au lycée Carnot à Paris, lors d’une réunion de concertation sur les résultats de philo du bac. "Une examinatrice de la discipline, moniale, y participait revêtue des habits de son ordre, porteuse de signes religieux ostentatoires (une grosse croix sur la poitrine, ndlr)", rapporte le Snes-FSU.

Dans un communiqué, le syndicat dénonce une atteinte à la laïcité : "en tant que membre d’un jury du baccalauréat, elle (la moniale) incarne l’autorité de l’Etat et se doit de respecter l’obligation de réserve inhérente à toute mission de service public, a fortiori dans l’Education nationale". Or, "elle a participé à la réunion sans qu’il lui soit fait la moindre observation ni de l’Inspection de philosophie, ni de la direction de l’établissement".

En face, la direction du lycée Carnot, soutenue par le Rectorat de Paris, explique qu’elle n’a aucune base légale pour s’y opposer. La loi du 15 mars 2004, dont l’application a été précisée par une circulaire du ministère de l’Education en mai 2004, interdit le port de signes religieux ostentatoires aux élèves dans le public. Au nom "du strict devoir de neutralité", les personnels y sont aussi soumis. Les parents d’élèves, eux, en sont exclus.

"Une mère de famille voilée peut entrer dans l’établissement pour assister à un conseil de classe, une religieuse aussi, a indiqué le proviseur de Carnot ausite rue 89, la loi de 2004 s’applique aux élèves et aux fonctionnaire. Or étant dans le privé, cette religieuse n’est pas fonctionnaire. Elle peut donc pénétrer dans l’enceinte de l’établissement".

Le SNPDEN-Unsa, syndicat majoritaire des chefs d’établissement, a aussi réagi. Il rappelle qu’il a été un partisan de la première heure de la loi de 2004. Mais il dénonce depuis les zones d’incertitude de la loi et ses difficultés d’application au quotidien.

"La provocation de cette professeure", écrit le syndicat, souligne la nécessité de préciser toutes les conséquences de cette loi, notamment "les incidences de l’exercice d’une mission de service public par des personnels de l’enseignement privé religieux".

Le second incident a été révélé le 5 juillet par le quotidien de la Vienne Centre Presse. Le 1er juillet, des enseignants ont corrigé des copies d’histoire-géo du brevet aux côtés d’une religieuse en habit au collège Saint Exupéry de Jaunay-Clan (Vienne).

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