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Sur l’école, François Hollande a parfaitement raison - Gérard Courtois, Le Monde, 22 septembre 2011

jeudi 22 septembre 2011

L’affaire paraît entendue : François Hollande est un dangereux démagogue ! Doublé d’un tacticien à la petite semaine, prêt aux promesses les plus extravagantes pour séduire la grande famille de l’éducation nationale, réputée fournir de gros bataillons d’électeurs à la "primaire citoyenne" des 9 et 16 octobre.

Alors qu’il prônait le plus grand sérieux budgétaire, le candidat socialiste ne vient-il pas de tomber le masque en annonçant que, président de la République demain, il recréerait en cinq ans 60 000 postes d’enseignants, soit à peu près autant qu’il en a été supprimé depuis 2007 ?

"Irresponsable !", "irréaliste !", s’est empressé de dénoncer l’actuel ministre de l’éducation nationale, Luc Chatel. Bon à jeter "à la poubelle", a ajouté son collègue de l’économie, François Baroin. "Une drôle d’idée", a commenté, un brin méprisant, le premier ministre. Le chef de l’Etat lui-même a ironisé : "Ce n’est pas "Qui veut gagner des millions ?", c’est "Qui veut dépenser plus ?"" ... Quant à la principale concurrente de M. Hollande, Martine Aubry, surprise et agacée d’être ainsi doublée sur sa gauche, elle a déclaré : "Remettre des enseignants, oui, mais en priorité là où il y en a besoin. La réponse est donc un peu plus complexe."

Pourtant, au risque de se voir affublé des mêmes quolibets ou de recevoir les mêmes leçons, disons-le tout net : François Hollande a parfaitement raison.

Sa proposition est simplificatrice ? Oui, et c’est son mérite de ne pas tourner autour du pot, de mettre - simplement autant que symboliquement - le doigt sur la dégradation du système éducatif français et sur l’une de ses causes centrales : l’affaiblissement des moyens que la République lui consacre, au point qu’il n’apparaît plus comme un investissement essentiel pour le pays, mais comme un fardeau qu’il faudrait à tout prix alléger.

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