Accueil > Revue de presse > Université. Le néolibéralisme met en place un régime totalitaire - par Marc (...)

Université. Le néolibéralisme met en place un régime totalitaire - par Marc Delepouve, Universitaire, Syndicaliste SNESUP-FSU, L’Humanité, 28 octobre 2011

mardi 8 novembre 2011

La crise financière s’intensifie en Europe. Le désastre social se propage. Le mouvement des Indignés dénonce un effacement de la démocratie réelle « au profit de quelques-uns en ignorant aussi bien la volonté de la majorité que le prix humain et environnemental » [1]. Les gouvernements européens redémontrent chaque jour cet effacement en confirmant leur soumission aux pouvoirs des banques et aux intérêts des plus riches. Dans le même temps, obstinément, la Commission européenne poursuit la mise en place de la société néolibérale où la quasi-totalité des activités humaines est destinée à être soumise au capitalisme et à sa logique.

Le 20 septembre dernier, la Commission européenne publia une communication Soutenir la croissance et l’emploi. Un projet pour la modernisation des systèmes d’enseignement supérieur en Europe . On y apprend que désormais le triangle européen de la connaissance est composé de l’éducation, de la recherche et des entreprises (jusque-là pour l’Union européenne ce troisième sommet du triangle était l’innovation). Ceci implique, selon la Commission, d’«  associer les employeurs à la définition et la réalisation des programmes  » de l’enseignement supérieur, ce qui «  peut aider à favoriser l’aptitude à l’emploi et l’esprit d’entreprise  ». Pour les étudiants qui auraient espéré passer entre les mailles du filet, la Commission précise qu’une «  question stratégique clé pour les États membres et les établissements d’enseignement supérieur est de stimuler le développement des compétences entrepreneuriales… dans toutes les disciplines et dans les trois cycles  ».

Compétence, cette notion fourre-tout gomme les distinctions fondamentales entre les connaissances, la capacité à raisonner, le goût à organiser, animer ou diriger des groupes, le désir d’entreprendre ou encore, et sans être exhaustif, le rapport personnel aux autres et à la société. Il faudrait que les compétences entrepreneuriales avec tout ce qu’elles englobent soient développées chez chaque étudiante et chaque étudiant. Ainsi, il faudrait mettre fin à la diversité qui fonde la richesse et la liberté effective d’une société. Il faudrait combattre les tendances à la rêverie, à la poésie ou à la réflexion philosophique car elles pourraient nuire aux compétences de ladite modernité, voire être incompatibles avec celle de l’entrepreunariat.

Pour lire la suite :


Voir en ligne : http://www.humanite.fr/societe/univ...


[1Extrait de l’appel des Indignés à la mobilisation internationale du 15 octobre 2011.