Accueil > Revue de presse > Les étudiants d’Avignon attendent du candidat socialiste des réponses (...)

Les étudiants d’Avignon attendent du candidat socialiste des réponses concrètes, Isabelle Rey-Lefebvre, Le Monde, 16 avril 2012

mercredi 18 avril 2012

Pour lire cette brève sur le site du Monde

Les étudiants d’Avignon attendent du candidat socialiste des réponses concrètes
Aurélie Filippetti, député (PS) de Moselle et Vincent Peillon, député (PS) européen, chargés, respectivement, des questions de culture et d’éducation dans l’équipe du candidat socialiste François Hollande, ont, ce vendredi 13 avril, fait le déplacement à l’université d’Avignon, pour rencontrer des étudiants et des universitaires. Le débat, dans le cadre tout indiqué de la Cité des Papes, qui accueille chaque été le Festival de Théâtre, et du superbe bâtiment du 17ème siècle qui héberge l’université, devait porter sur l’accès des jeunes et des étudiants à la culture.
Face à un amphi bien rempli de plus d’une centaine d’étudiants, les députés ont dû, dès la première question, répondre à des interrogations fort concrètes sur la vie étudiante et l’allocation d’autonomie envisagée par le programme du candidat Hollande : « Je suis venu parler culture, mais on rentre tout de suite dans les sujets de la vie réelle et on parle d’argent », a répliqué, en souriant, M. Peillon. « Nous devons, en effet, remettre à plat le système des bourses, car la condition des étudiants se dégrade. Ici, à Avignon, près de 70% d’entre eux sont obligés de travailler. Notre objectif, si la Gauche est élue, est de créer une allocation de 800 à 900 euros par mois, sur 10 mois par an, pour suivre ses études sans cette contrainte, mais elle serait, bien sûr, attribuée sous conditions de ressources : celles de l’étudiant ? Celles de la famille ? C’est à débattre avec les syndicats étudiants, au cours de l’été, pour une application à la rentrée 2013. Il faudra aussi des contreparties de réussite dans les études », a-t-il précisé. « Cette allocation sera-t-elle la même pour tous ou échelonnée ? », s’enquiert une étudiante. « Oui, il faut donner plus à ceux qui ont le plus besoin, et, pour rester dans un coût global acceptable, entre 500 millions et un milliard d’euros, l’allocation se substituera aux autres aides, bourses, allocation logement ou demi-part fiscale, ce qui suppose qu’elle soit acceptée par les français qui, d’ailleurs, mesurent mal la paupérisation des étudiants », a plaidé Vincent Peillon.

Campus à l’américaine contre campus à la française

« Pourquoi n’avons-nous pas, en France, de campus à l’américaine, avec des logements étudiants sur place et de plus marges plages horaires d’ouverture des équipements ? », demande un étudiant. « Il faut s’appuyer sur ce que l’on a et nos campus sont en ville, où les étudiants vivent au milieu des autres habitants. Nous devons d’ailleurs mobiliser plus de logements pour eux », estime M. Peillon, qui « souhaite, d’ailleurs, plus de brassage entre les jeunes, les étudiants à l’université et des grandes écoles ».

Supprimer les grandes écoles ???

« A-t-on vraiment besoin des grandes écoles qui reproduisent les élites ? », s’enhardit un étudiant en master « développement culturel ». «  Oui, ainsi que des autres filières sélectives, sections de technicien supérieur, institut universitaire de technologie, qui offrent des qualités de professionnalisation et d’encadrement. Mais la belle idée, a résumé le député socialiste, c’est de rassembler les étudiants et toutes ces formations, de donner plus de moyens aux universités, et de repenser le premier cycle de licence, ce qui est la priorité, avec de nouveaux outils pédagogiques, du tutorat, et en créant des passerelles vers les classes préparatoires ou les écoles ».

Ce discours a trouvé de l’écho dans cette petite université plutôt populaire, de 7500 étudiants dont 45% de boursiers, un des plus fort taux de France.

Isabelle Rey-Lefebvre