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Education nationale, pour un plan d’urgence dans le Val de Marne (Communiqué du Front de gauche 94) - l’Humanité, 24 juin 2012

dimanche 24 juin 2012

Depuis plusieurs années, et notamment depuis la loi Fillon de 2005, les attaques contre l’école maternelle et primaire, le collège, le lycée et les universités, contre les enseignants et les postes, ont été nombreuses et récurrentes.

Remise en cause de la scolarité des 2-3 ans avec la mise en place de jardins d’éveil à la charge des collectivités et des contribuables ; réduction drastique des subventions aux associations d’éducation populaire et aux mouvements d’éducation nouvelle ; Criminalisation du traitement de la violence à l’école et plus généralement de la jeunesse ; réduction de l’éducation prioritaire à un repérage des « élèves à risque » ; fichage des élèves et dénaturation de la statistique scolaire ; sabordage de la formation des enseignants ; renforcement de l’autonomie et de la concurrence des établissements scolaires sur le modèle du management néo-libéral ; dérégulation de la carte scolaire, privilèges et préférences donnés à l’enseignement privé ; attaques contre le savoir et la pédagogie, suppressions de postes, développement de la précarité …

Tout au long de ces années, et en soutien à la communauté éducative qui s’indignait à juste titre de la casse organisée du service public d’éducation, notre groupe n’a eu de cesse de dénoncer les unes après les autres les politiques de droite tout en exigeant du gouvernement qu’il replace l’école publique au cœur des enjeux sociaux et la dote des moyens nécessaires à la réussite de tous.

Aujourd’hui que la majorité présidentielle est passée à gauche et qu’elle laisse espérer un changement réel pour notre peuple, c’est avec satisfaction que nous prenons acte de l’annonce dès la rentrée prochaine de la création de 1000 postes dont 80 attribués à l’Académie de Créteil pour le premier degré. De même, nous approuvons la nécessité formulée par le Ministre de l’Education de réformer les rythmes scolaires au bénéfice des enfants et des jeunes.

Mais le compte n’y est pas.

Les décisions de fermetures pour le premier degré à la rentrée 2012 sont toujours opérantes, en particulier dans le Val-de-Marne où la situation est déjà particulièrement dégradée. Ce ne sont pas moins de 126 suppressions de classes et de postes annoncées pour le premier degré. Les lycées professionnels et les collèges les plus en difficultés, ne sont pas non plus épargnés par la baisse des moyens d’enseignement.

Les besoins éducatifs et pédagogiques sont loin d’être assurés, le nombre de postes Rased est insuffisant, ainsi que pour le soutien en lecture et en langue. Il faut des médecins et du personnel de santé scolaire. L’Education Nationale manque cruellement des moyens permettant d’assurer l’accompagnement de qualité des élèves en situation de handicap… L’école publique est toujours et encore l’otage des politiques d’austérité.

Nous considérons au contraire que l’heure est venue de passer à la construction d’un projet éducatif qui soit à la hauteur de la situation et qui affirme la capacité de tous les élèves à apprendre.

C’est pourquoi nous continuerons à nous battre au côté de la communauté éducative soucieuse du devenir de l’école de l’égalité. C’est à dire une école humaniste et progressiste, laïque, indépendante des logiques de marché et de l’utilitarisme économique. Une école qui renoue avec la culture, la connaissance et les idéaux collectifs… qui permette à tous les élèves, scolarisés de 3 à 18 ans, d’acquérir une culture commune, une qualification reconnue et de s’émanciper, où pas un jeune ne sort sans une qualification car elle affirme la capacité de tous les élèves à apprendre.

Cela passe par l’adoption dès l’automne d’un collectif budgétaire permettant de définir un plan pluriannuel de recrutement et de formation des enseignants et par l’association systématique de l’équipe éducative, des jeunes, des parents ainsi que des élus locaux dans la construction d’un projet éducatif permettant de lutter contre les inégalités sur tout le territoire en offrant à chaque jeune les moyens de son émancipation et de son accomplissement dans la société de demain.

Groupe des conseillers généraux du Val de Marne (PCF, Parti de gauche, citoyen)

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