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Hommage : Xavier Darcos touche enfin à l’immortalité - V. Soulé, Blog "C’est classe", 18 juin 2013

mercredi 3 juillet 2013

Les voix des Immortels sont impénétrables. Entre Antoine Compagnon, professeur au Collège de France, spécialiste de Montaigne et de Proust, et Xavier Darcos, ex-ministre zélé de Nicolas Sarkozy, spécialiste d’Ovide et de Mérimée, les académiciens ont préféré le second. Rendons donc l’hommage qu’il mérite au nouvel occupant du fauteuil 40 de feu Pierre-Jean Rémy.

On lui doit, parmi d’autres, trois choses :

- la semaine des 4 jours en primaire, généralisée à la rentrée 2008. Un beau matin, le ministre décréta qu’on allait supprimer la demie journée de classe du samedi et qu’on ne la remplacerait par rien. Une partie, minoritaire, des écoles fonctionnait déjà sur 4 jours mais avec des vacances raccourcies. Là, rien. Moins d’heures de cours signifie moins de postes d’enseignants, moins de remplaçants, moins de Rased (maîtres spécialisés dans la difficulté scolaire), etc. Et vogue la RGPP...
Le ministre avance alors plusieurs arguments. Les enfants français ont trop d’heures de cours par rapport à leurs petits camaradess européens, en plus avec des résultats en berne. Ca va en outre arranger les familles décomposées qui vont pouvoir se recomposer durant tout un week-end.

Devant le tollé, le ministre confie qu’il a, personnellement, une préférence pour les quatre jours et demi avec le mercredi matin. Et que pour ceux qui veulent, des dérogations sont possibles.

- on lui doit aussi les "nouveaux" programmes du primaire de 2008 qui fleurent bon la naphtaline. La récitation, le par-cœur et, en histoire, la chronologie sont remis au goût du jour. Les bonnes vieilles maximes écrites au tableau noir sont conseillées pour enseigner la morale - "la liberté de l’un s’arrête où commence celle d’autrui"....

- mais Xavier Darcos a vraiment connu son heure de gloire lorsqu’il se lâche devant le Sénat le 3 juillet 2008. Justifiant la diminution de la scolarisation des 2 ans - encore une économie -, il a ce cri du cœur :

"Est-ce qu’il est vraiment logique, alors que nous sommes si soucieux de la bonne utilisation des crédits délégués par l’État, que nous fassions passer des concours bac+5 à des personnes dont la fonction va être essentiellement de faire faire des siestes à des enfants ou de leur changer les couches ?".

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