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A Rennes, même des enseignants de l’enseignement privé catholique ont manifesté, LibéRennes, 23 mars 2010

mercredi 24 mars 2010

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"Pour les problèmes sociaux, il n’y a pas d’abstention !"

Employés de l’industrie automobile, de la confection, fonctionnaires de l’éducation ou des caisses primaires d’assurance maladie, entre 5500 et 10 000 manifestants selon les sources ont défilé mardi matin à Rennes pour défendre emploi, conditions de travail et pouvoir d’achat. Une mobilisation à laquelle ne s’attendaient pas forcément les syndicats. Lire la suite...
“Quand on cible les vrais problèmes des gens, il n’y a pas d’abstention. Les vrais enjeux ils sont là !”, s’est réjoui Patrice Forgeou, secrétaire adjoint de l’union départementale CFDT en Ille et Vilaine. En tête de cortège, des employés de l’usine de lingerie “8 Diffusion” (120 salariés), en redressement judiciaire, craignent de perdre leur emploi et déploient des banderolles ornées de soutien-gorges et de petites culottes.

Pas loin derrière, arborant des drapeaux de la fédération de l’enseignement privé catholique (FEP), des enseignants déplorent leurs conditions de travail.

“Avec les suppressions de postes, nous sommes obligés de faire des heures supplémentaires et il y a de moins en moins de dédoublements de classes, en langues, en sciences physiques, alors que les classes comptent 35 à 40 élèves”, dénonce Anne Ramel, professeur d’anglais au Lycée Sainte Geneviève, où douze postes doivent disparaitre l’an prochain.

“Le personnel non-enseignant est toujours en train de courrir après le Smic et les directeurs sont de plus en plus mégalos, ils ne respectent plus les instances représentatives comme le CE”, ajoute Louisette Feron, employée à la vie scolaire dans le même établissement.

Jean-Pierre, délégué syndical à la CPAM, fustige également la baisse des effectifs. “Il y a de plus en plus d’allocataires, de gens en difficulté et de moins en moins de personnes pour s’en occuper”, constate t-il.

Des contrôleurs de l’inspection du travail, regroupés sous une banderolle syndicale, décrivent aussi les conséquences des suppressions de postes et des fusions de services sur leur activité.

“Il y a une centaine d’agents de contrôle en Bretagne, un pour 35000 salariés, explique Philippe, 45 ans. On est déjà surbookés et il y a des secrétariats qui disparaissent, des compétences qui se perdent, il faut limiter les contrôles. Le patronat va pouvoir faire ce qu’il veut, bafouer les textes, licencier comme il veut.”

Philippe, qui évoque la complexité des procédures, avec des enquêtes contradictoires, les “huit livres” du code du travail, ne cache pas sa colère. “On appauvri volontairement les outils de protection des salariés pour laisser encore plus de liberté aux patrons. Il y a de moins en moins de service public”.

Dans sa robe noire, un manifestant a sa pancarte épinglée dans le dos : “greffier : espèce en voie de disparition”.

Entre 3000 et 5000 manifestants ont également défilé à Saint Brieuc, Lorient, Quimper, mais aussi plus de 1000 à Vannes, Lannion, Morlaix, ou encore plusieurs centaines à Redon, Pontivy, Guingamp...

Pierre-Henri ALLAIN