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Chatel s’accroche au brevet des collèges - Libération, 2 avril 2010

vendredi 2 avril 2010

Un rapport parlementaire propose de remplacer le brevet par des « exercices et mises en situation pratiques ». « Pas question », répond le ministre de l’Education nationale.

« Il n’est pas question de supprimer le brevet des collèges, les Français y sont très attachés ». En déplacement à Lyon jeudi, le ministre de l’Education nationale Luc Chatel a affiché sa fermeté après l’annonce jeudi matin par RTL d’un rapport parlementaire en préparation préconisant la refonte de cet examen.

Le débat sur la pertinence du brevet revient régulièrement sur la table. Parmi les critiques récurrentes, le coût des épreuves : 6,5 millions d’euros pour les quelque 800.000 candidats chaque année.

Jacques Grosperrin, député UMP du Doubs et auteur du rapport, avance un autre argument : « Le niveau des petits Français en fin de troisième est bien en dessous de la moyenne européenne, ce n’est pas acceptable. Il faut donc modifier la manière d’enseigner au collège, et cela passe par une refonte du brevet. » Il propose de troquer le contrôle continu et les épreuves théoriques (français, maths et histoire-géo) par « des exercices et mises en situation pratiques », sur le mode : écrire un mail ou tenir une conversation téléphonique en anglais.

« Aujourd’hui, les enseignements sont trop cloisonnés, il faut qu’on soit plus dans la transversalité pour redonner du sens au collège. C’est d’ailleurs ce que prévoit la loi Fillon de 2005 avec le socle commun de connaissances et de compétences. C’est une bonne loi sauf qu’elle n’est toujours pas appliquée », déplore Jacques Grosperrin. Il préside la mission parlementaire sur l’évaluation de ladite loi qui fixe sept grandes compétences que doivent maîtriser les élèves à la fin de scolarité obligatoire (16 ans). « Tant qu’on ne touchera pas au brevet, le socle commun ne sera pas appliqué, martèle-t-il. Ce qu’aucun ministre jusqu’ici n’a eu le courage de faire ».

Faux, rétorque Erick Roser, conseiller en charge des affaires pédagogiques auprès du ministre Luc Chatel. « Le brevet des collèges est un examen important pour les élèves, leurs familles et l’ensemble de la communauté éducative. Il n’est pas question d’y toucher. Ce qui n’empêche pas de le faire évoluer pour tenir compte du socle commun. Ce que nous faisons. » Exemple : « le B2I », mot barbare désignant le brevet informatique et internet, rempli par les profs à la fin de l’année et attestant des compétences de l’élève en la matière. Et depuis peu, les profs de langues étrangères doivent remplir une évaluation à partir d’un référentiel européen. « Le brevet avec l’examen terminal n’empêche donc pas l’application du socle commun, bien au contraire, c’est un levier », conclut Erick Roser.

Le rapport de Jacques Grosperrin, qui doit être présenté en séance de la commission la semaine prochaine, posera le débat dans l’enceinte parlementaire.


Voir en ligne : http://www.liberation.fr/societe/01...