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Précarité des enseignants : la réponse du ministère - VousNousIls, 11 juin 2010
lundi 14 juin 2010
L’Éducation nationale évalue à environ 20.000 le nombre d’enseignants non titulaires qui exercent du primaire au lycée.
Josette Théophile est la Directrice des ressources humaines du ministère. Elle répond aux critiques, interrogations ou craintes exprimées dans les précédents articles.
La précarité constitue-t-elle, à vos yeux, un sujet préoccupant dans l’Éducation nationale ?
C’est bien sûr un thème qui nous préoccupe et qui fait l’objet d’un travail de notre part. En même temps, la précarité demeure relativement marginale, de manière quantitative. Nous avons, en effet, besoin de recourir à des personnels non titulaires, en particulier pour occuper un certain nombre de postes qui peuvent devenir vacants en cours d’année. Certaines disciplines, notamment dans l’enseignement professionnel, nous imposent également de faire appel à l’expérience de spécialistes qui ne sont pas susceptibles d’intégrer l’Éducation nationale. Mais leur volume reste, en proportion, très faible par rapport au nombre d’enseignants : nous comptons au total 20.000(1) contractuels, dont 15.000 en CDD, rapportés à 850.000 enseignants. Il y a, par ailleurs, une notion assez relative de la précarité : peut-on vraiment considérer qu’elle commence quand on n’est pas fonctionnaire ? Si tel est le cas, il y a beaucoup de précaires en France…
Des enseignants doivent tout de même se déplacer parfois loin de chez eux, sur plusieurs établissements… Vous les considérez donc comme des cas marginaux ?
Non. Ce que je vous dis, c’est que leur volume est marginal. Je n’ignore évidemment pas les situations individuelles. Quand il faut faire face à une absence dans un établissement éloigné, les gens doivent parfois accepter de se déplacer et de répartir leur service sur plusieurs établissements. Je n’élude pas la question pour les personnes concernées.
Les syndicats réclament des épreuves allégées dans les concours internes, afin que les enseignants qui ont déjà prouvé leur compétence dans des classes bénéficient d’une forme de validation des acquis. Cela vous semble-t-il envisageable ?
Ce qui peut l’être, c’est effectivement de travailler à une formule comme celle de la Reconnaissance de l’expérience professionnelle (Rep). Ce dispositif est trop récent dans la Fonction publique pour qu’il y ait une possibilité de mise en œuvre immédiate. Mais nous allons certainement proposer aux organisations syndicales d’engager une réflexion à ce sujet, avec pour horizon la rentrée 2011. Par ailleurs, la notion « d’allégée » ne pourrait s’appliquer qu’à la charge de travail, pas aux épreuves elles-mêmes. L’accès au concours, par une voie ou par une autre, doit en effet conserver la même valeur.
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