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Syrota et Trautmann dialoguent à l’Assemblée nationale - Sylvestre Huet, LIbéblog "Sciences²", 24 novembre 2010

mercredi 24 novembre 2010

Hier matin, un échange assez vif s’est déroulé dans un sous-sol de l’Assemblée nationale. A l’occasion d’une journée d’audition de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, il a opposé André Syrota et Alain Trautmann. Un échange vif mais courtois.

Le premier, André Syrota, était invité comme président de l’Aviesan (Alliance pour les sciences de la vie et de la santé). Comme d’autres présidents d’Alliances - les nouvelles structures destinées à "coordonner" la recherche publique - il devait plancher devant l’OPECST, présidé par le député Claude Birraux sur la mise en place de ces dernières. Le second, Alain Trautmann, est membre élu du Conseil Scientifique du Cnrs. Il avait demandé, et obtenu, de s’exprimer dans une réunion où, initialement, seules les directions des organismes de recherche et agence de financement (ANR) avaient été invitées.

André Syrota a présenté l’action de l’Aviesan comme un moyen de simplifier un "paysage trop diversifié", de la recherche publique en sciences de la vie et de la santé. Avec l’Inserm, le Cnrs, l’INRA, l’IRD, l’Institut Pasteur, divers instituts (Inca, ANRS...), génopole, cancéropoles, RTRA... la liste à la Prévert fait effectivement sourire. André Syrota, qui est également PDG de l’INSERM, présente l’Aviesan comme une « non structure », « c’est 15 à 20 experts pour chacun des dix instituts thématiques multi-organismes (ITMO) », explique t-il. Ce qu’ils font semble assez impressionnant : « ils font de l’expertise scientifique pour donner une cohérence à la recherche, ont une connaissance intime des laboratoires afin de définir des politiques territoriales avec les collectivités, les universités et les organismes de recherche, valorisent les résultats, harmonisent et simplifient les procédures des laboratoires, proposent une programmation à l’Agence nationale de la recherche, discutent d’accords internationaux ». Et d’évoquer « une réunion tous les 15 jours avec la direction du Cnrs ». Voir aussi ici, sur le site web de l’Aviesan.

Alain Trautmann, s’il souligne que « tout le monde est pour la coordination », s’interroge alors. « Où est la simplification annoncée ? Pour les chercheurs, la recherche... de crédits est plus compliquée que jamais. L’Aviesan n’a en aucun cas simplifié notre vie. Elle n’est pas non plus une simple structure de coordination ». Il a rappelé une déclaration de Nicolas Sarkozy sur l’Aviesan : « elle a vocation à être une agence de programmation et doit aller vers une gouvernance opérationnelle intégrée ». Et affirmé : « L’Aviesan est de fait contrôlée par l’Inserm. » Le biologiste a donc ironisé sur la « non structure » que serait, selon André Syrota. Et affirmer craindre un démantèlement futur du Cnrs, dont les laboratoires de biologie vont « voir leur pouvoir d’achat diminuer d’environ 10% en 2011, réduisant leur capacité à conduire une politique scientifique. »

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