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 Lettre de la CPU n° 57 - 10 novembre 2010
				
				jeudi 11 novembre 2010, par
Edito
La « fuite » d’une « note » de l’IGAENR sur la mise en œuvre du plan pour la 
réussite en licence (PLR) a suscité quelques titres de presse critiques 
à l’égard des universités, auxquels nous n’avons pas souhaité répondre 
immédiatement, ni en détail.
Il ne nous paraît en effet pas nécessaire de cautionner de telles 
pratiques ni d’entretenir des polémiques sans rapport avec la gravité du 
sujet.
L’effort pour améliorer la pédagogie et augmenter le taux de réussite en 
licence, sans pour autant recourir à la sélection qui fait le succès et 
l’attractivité des BTS, des DUT et des classes préparatoires, est une 
vraie course de fond. Son succès ne peut donc se mesurer au bout de deux 
ans et encore moins en isolant les mesures financées par les crédits du 
plan licence de l’ensemble des moyens récurrents que les universités y 
consacrent, à travers leurs emplois permanents en particulier.
A l’heure des RCE et de la globalisation des crédits, ce sont l’ensemble 
des changements induits sur le moyen et le long terme grâce à la 
mobilisation de l’ensemble de nos moyens, qu’il faut apprécier. Et, 
comme le dit la note elle-même, ces changements peuvent être aussi 
qualitatifs que quantitatifs. Ce qui n’est pas un problème. Sauf à 
confondre expertise pédagogique et bilan comptable.
Cette note d’étape est d’ailleurs loin d’être aussi critique que ce que 
les articles de presse laissaient croire. Ses conclusions soulignent la 
"véritable volonté d’améliorer la réussite des étudiants en L1", la 
"mise en mouvement, diverse, inégale, mais  réelle" ainsi que la "réelle 
acceptabilité sociale". Cette note était sans doute vouée à devenir un 
rapport plus fourni et à monter en généralité et en complexité 
méthodologique.
Même aussi peu aboutie, elle n’en fournit pas moins quelques pistes de 
réflexion intéressantes :
 sur la diversité pédagogique : à l’heure où l’Education Nationale 
commence à renoncer à tout régenter depuis la rue de Grenelle, il serait 
surprenant que la rue Descartes attende une mise en œuvre uniforme du 
PLR sur tout le territoire français, quels que soient les publics et 
les secteurs disciplinaires.
 sur les tensions entre les exigences de la recherche, particulièrement 
fortes en ces temps de ranking et de Grand Emprunt, et les exigences de 
la pédagogie, au moins aussi dévoreuses de temps.
 sur la nécessité d’insérer le plan licence dans une stratégie globale 
d’établissement fondée sur la durée et la patience et assortie de 
véritables outils de suivi et de cadrage.
L’IUF a 20 ans et plus de 1000 lauréats
"Reconnaître et encourager la qualité de l’investissement scientifique 
des enseignants-chercheurs au sein même de leurs universités et de leurs 
équipes d’appartenance" Marie-Claude Maurel, administratrice de 
l’Institut Universitaire de France (IUF), revient pour CPU-Infos sur les 
20 ans de l’IUF et annonce les modifications prévues pour le calendrier 
de la campagne 2011.
Bientôt 20 ans pour IUF : qu’est ce que cela vous évoque ?
L’IUF a été créé en 1991 pour permettre que l’activité scientifique 
d’enseignants chercheurs de haut niveau soit reconnue et encouragée au 
sein même de leurs universités et de leurs équipes d’appartenance. Les 
enseignants chercheurs, sélectionnés pour 5 ans, bénéficient donc d’une 
décharge des deux tiers de leur service d’enseignement, de la prime 
d’excellence scientifique et de crédits de recherche fléchés sur leur 
projet. A la différence de ce qui se passe avec les délégations CNRS, 
l’enseignant chercheur continue à donner un enseignement dans son 
établissement. Ce principe et les conditions offertes à l’enseignant 
chercheur rapprochent l’IUF de la chaire d’excellence, mais la 
différence est que l’IUF vient saluer l’investissement d’une personne 
déjà en fonction quand la chaire d’excellence vise à attirer un nouvel 
enseignant chercheur junior.
L’enjeu principal de l’IUF est de rendre l’enseignement supérieur 
attractif aux chercheurs les plus créatifs et de faire face à une 
compétition amplifiée par l’internationalisation.
Le nombre de postes ouvert chaque année, fixé à l’origine à 40, a été 
régulièrement augmenté depuis 2006. Pour l’année 2010, il a été fixé à 
150. Ce qui aboutira à terme, en 2015, à un effectif total de 750 
membres "en situation". Aujourd’hui, plus de 1000 enseignants chercheurs 
ont bénéficié ou bénéficient du statut de membre de l’IUF.
L’Institut constitue ainsi un réseau continuellement renouvelé de 
l’excellence universitaire.
Pouvez-vous nous parler de votre procédure de sélection et de son 
originalité ?
Tout d’abord, toutes les disciplines ont vocation à être représentées à 
l’IUF, dans le respect d’un équilibre entre les disciplines 
scientifiques et médicales d’une part et les lettres, sciences humaines 
et sociales d’autre part. Ainsi, chaque année, les lauréats représentent 
tous les grands domaines disciplinaires.
Géographiquement aussi nous veillons à l’équilibre puisque sur la 
cinquantaine d’universités en moyenne qui ont des lauréats chaque année, 
1/3 au maximum peuvent être issus d’établissements parisiens intra-muros.
Ensuite, l’IUF a pour ambition d’encourager les jeunes puisque 60% des 
membres nommés chaque année sont des membres juniors âgés de moins de 40 ans.
Enfin, les membres juniors et seniors sont sélectionnés par deux jurys 
pluridisciplinaires distincts, largement internationaux – ils comptent 
au moins 40% de scientifiques étrangers – et qui ne peuvent siéger que 
deux ans.
Le calendrier de la campagne est avancé cette année, pourquoi une telle volonté ?
Nous avons avancé la campagne de candidature pour être en phase avec le calendrier universitaire et répondre à une demande des établissements. 
La campagne débutera le 12 novembre prochain. Il est donc important que 
cette information soit relayée dans les établissements.
Par ailleurs, la procédure de candidature est totalement informatisée et 
nous avons mis en place cette année une nouvelle étape qui demande aux 
candidats de remplir en ligne une déclaration d’intention de candidature 
avant le 8 décembre. Cette disposition doit permettre notamment de 
constituer des jurys plus en adéquation avec les profils des candidats.
Enfin, la cérémonie d’installation aura lieu cette année dans le Grand 
Amphithéâtre de la Sorbonne, un autre symbole du renforcement des liens 
avec les universités que souhaite l’administratrice de l’IUF.
Pour en savoir plus, consultez le site de l’IUF.
Signature d’accords-cadres entre la CPU, l’Inserm et le CNRS
La Conférence des présidents d’université (CPU) a signé, ce jeudi 5 
novembre, deux accords cadres, d’une part avec l’Institut national de la 
santé et de la recherche médicale (INSERM) et d’autre part avec le 
Centre national de la recherche scientifique (CNRS).
Les contenus des deux accords-cadres sont similaires et les 
établissements membres de la CPU pourront s’y référer dans les 
conventions qu’ils concluront avec le CNRS et l’Inserm.
Ils établissent notamment la volonté de participation des organismes aux 
politiques de site universitaire, aux écoles doctorales et aux 
formations de niveau master.
Ils définissent aussi le cadre et l’organisation des unités de 
recherche, qu’ils cherchent à rendre encore plus opérationnelles à 
travers une amélioration des règles de gestion administrative.
Ils se fixent enfin pour objectif de développer les partenariats 
européens et internationaux.
Ces accords cadres participent donc à la mise en place d’un large 
partenariat entre les universités et les organismes de recherche. En 
effet, ils permettent de décloisonner, conformément à l’esprit de la 
réforme du système d’enseignement supérieur et de recherche, les 
relations entre les différents acteurs, en termes de gestion, de 
recrutement, de formation, de valorisation et de programmation conjointe 
de la recherche.
Ces deux accords s’inscrivent dans la continuité des accords déjà signés 
par la CPU depuis 2009 avec l’IRD, l’INRA, l’INRIA, le Cemagref et le CIRAD.
Ces initiatives complètent les politiques de partenariats menées par la 
CPU et les divers acteurs du domaine de la recherche qui se sont 
également traduites par la création de cinq Alliances thématiques de 
recherche.
Pour en savoir plus, consultez l’accord-cadre CPU-CNRS et 
l’accord-cadre CPU-Inserm.
A noter sur vos agendas : Séminaire CPU sur les nouvelles formes d’établissements
La Conférence des Présidents d’Université organise le jeudi 18 novembre 
prochain un séminaire sur le thème « vers de nouvelles formes 
d’établissements ».
Ce séminaire, ouvert aux membres de la CPU, permettra aux participants, 
à partir de l’expérience de quelques sites, d’échanger sur les 
différentes formes de groupements d’établissements et la façon dont 
elles répondent aux situations spécifiques de chacun.
Animé par Louis Vogel, président de la commission du règlement et de la 
législation de la CPU, ce séminaire fera intervenir :
 Michel Lussault pour l’Université de Lyon
 Jean-Pierre Finance pour l’Université de Lorraine
 Alain Beretz pour l’Université de Strasbourg
 Jean-Paul Caverni et Marc Pena pour Aix-Marseille Université
Pour en savoir plus, consultez le programme.
 
