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Motion du comité SLU de Marne-la-Vallée (16 décembre 2008)

vendredi 2 janvier 2009, par Laurence

Le comité Sauvons l’Université de l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée réuni le 16/12/2008 réaffirme son opposition catégorique au projet de mastérisation des concours et demande le retrait de ce projet néfaste, comme un très grand nombre d’universités françaises et de sociétés savantes. Non seulement la mastérisation des concours affaiblit la formation professionnelle des futurs enseignants, non seulement elle porte atteinte à la recherche et aux champs disciplinaires qui s’en nourrissent, mais elle s’insère dans un projet global de remise en cause du modèle républicain français en enterrant définitivement les diplômes nationaux, les concours nationaux et la sécurité de l’emploi dans l’enseignement public.

Il appelle ses collègues de toutes les UFR de l’Université de Marne-la-Vallée et des universités de l’académie de Créteil à ne pas renvoyer les maquettes, ainsi que l’ont décidé courageusement les université de Montpellier 3, Rennes 2, Paris 8, Paris 4 et Paris 10. Seul un blocage massif et une solidarité entre les universités peut garantir que cette réforme ne passera pas. Contre la division sur laquelle ce gouvernement s’efforce de s’appuyer, la seule réponse est collective.

En ce qui concerne le décret en préparation sur le statut des enseignants-chercheurs, nous jugeons inadmissible une réforme qui consiste à établir une concurrence entre les enseignants, à faire de l’enseignement une punition infligée aux « mauvais » chercheurs, et sombre dans le localisme le plus pur, en confiant aux seuls présidents et conseils d’université les recrutements, les rémunérations, les avancements, dans un contexte de rigueur budgétaire et de suppression de postes. Les dotations annoncées la semaine dernière indiquent que les Présidents d’université devront alourdir la charge de presque tous les enseignants-chercheurs, et que le recours à des enseignants précaires sous-payés va se généraliser. L’autonomie tant vantée est un marché de dupes.

Nous sommes loin de penser que le système éducatif français n’a pas besoin d’être réformé mais la réforme ne vaut que si elle associe tous ceux qu’elle concerne. Après la réforme LMD, la LRU, le plan réussite en licence, on nous demande de concevoir des maquettes dans la précipitation, un revolver sur la tempe. Nous ne ferons de propositions de réforme que lorsque le projet actuel aura été retiré et une vaste concertation nationale organisée.

Le gouvernement a reculé sur la réforme des lycées, il peut et doit reculer sur la réforme de l’université. Face à sa surdité et à son arrogance, nous appelons donc nos collègues :

- à refuser de renvoyer des maquettes de master au ministère

- à refuser le projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs

- à mettre en place dès la rentrée une grève administrative en pratiquant la rétention de notes et en n’organisant pas de jurys d’examens

- à informer largement les étudiants et les parents des menaces qui pèsent sur la communauté éducative et à les associer à nos démarches

- à rejoindre le collectif « Sauvons l’Université » ou à s’organiser pour réfléchir à une autre réforme de l’université et maintenir la pression sous toutes les formes possibles.

Nous demandons au gouvernement :

- Un moratoire sur les mesures en cours : mastérisation, démantèlement du CNRS et des EPST, réforme du statut des enseignants chercheurs, chaires CNRS/Universités.

- La création de postes et pour le moins, le rétablissement de tous les postes supprimés aux concours 2009 (chercheurs, enseignants-chercheurs, ITA et IATOS).

- La mise en place d’un débat et d’une négociation sur la base des instances existantes (comité national, CNU, conseils universitaires et conseils d’organismes, syndicats, etc.) avec un calendrier suffisant pour permettre de véritables discussions.

Nous demandons enfin à aux trois Conseils de l’université de se prononcer sur ces demandes.