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Les perles : ils et elles (ceux que Shanghaï nous envie) ont dit…

dimanche 25 mai 2014, par PCS (Puissante Cellule Site !)

Business as usual

« Le principe de la recherche est consubstantiel à celui de l’entrepreneuriat : dans les deux cas, on bâtit. Les chercheurs sont face à un problème inédit qu’il faut résoudre, les entrepreneurs sont face à un marché nouveau qu’ils doivent conquérir : la démarche intellectuelle est donc identique. Seules diffèrent la finalité et les modalités d’exercice. L’enjeu est de les faire travailler ensemble. »

... et plus loin : « Le coût d’un étudiant oscille entre 10 000 et 20 000 euros. A qui revient le devoir de l’assumer ? Finalement, que le financement soit ponctionné directement dans le budget des familles ou qu’il soit redistribué via l’impôt, ne change guère à ce qu’il faut payer. »

Jean-Loup Salzmann dans "Acteurs de l’économie" (La Tribune) du 15 mai 2014.

Déjà vu

« Il vaut mieux quelqu’un qui travaille dans l’entreprise avec un salaire un peu moins élevé que le Smic, de façon temporaire et transitoire, plutôt que de le laisser au chômage. »

Pierre Gattaz, 341ème fortune de France en 2013 (125 millions d’euros de patrimoine), patron du MEDEF, 15 avril 2014

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Very bad trip

« Aujourd’hui, à un moment où nous nous trouvons devant un appareil productif ravagé, avec des territoires économiques transformés en "pages blanches", le renouveau ne peut en effet venir que de mavericks, c’est-à-dire de chiens fous qui sortent des sentiers battus pour explorer les nouvelles frontières entrepreneuriales que leur ouvre la science [...] Les jeunes créateurs d’entreprise de Sorbonne Universités, et bien d’autres, sont les éclaireurs d’une nouvelle France. Ils déchirent la chape d’un ordre social confit dans son pessimisme, sa complaisance et son narcissisme et qui étouffe notre économie. Ce sont eux qui vont réinventer et sauver notre pays. [...] Ces innovateurs vont nous bousculer, nous dépoussiérer. Tant mieux ! Ils sont la vie ; ils sont l’espoir. »

Nicolas Crespelle dans Le Monde du 30 janvier 2014.

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Pertes et profits

« La plupart des universités n’ont pas la culture d’un centre de coûts. Or, si on est autonome, si on gère son budget, on est un centre de coûts et un centre de profits. Il faut qu’elles acquièrent cette culture. [...] Il faut savoir formater une offre et faire payer les factures. Et ne pas considérer que, lorsqu’on fait une prestation pour l’hôpital ou le CNRS, elle doit être gratuite parce qu’on fait partie du service public ! »

Geneviève Fioraso dans un article des Echos du 23 janvier 2014.

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Fonctions reaganiennes

« Le temps est venu de régler le principal problème de la France : sa production. […] C’est donc sur l’offre qu’il faut agir. Sur l’offre ! Ce n’est pas contradictoire avec la demande. L’offre crée même la demande. »

François Hollande, conférence de presse du 14 janvier 2014.

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La fabrication du consentement

« A l’époque du passage à l’autonomie, le ministère nous encourageait à recruter des personnels spécialistes, ou encore à augmenter les primes des collègues afin que ces derniers remarquent les effets bénéfiques de l’autonomie. »

Jean-Loup Salzmann (président de la CPU) dans un article d’EducPros du 5 décembre 2013.

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Pourquoi élire des députés ? C’est vrai, quoi…

« Si on légifère, on risque de faire n’importe quoi, c’est à dire de rentrer (sic) dans un débat de lutte des classes qui n’a pas beaucoup de sens. Laissons notre économie respirer, mais faisons en sorte qu’on n’arrive pas à ces excès. »

Christian Jacob (président du groupe UMP à l’assemblée, à propos d’une retraite-chapeau scandaleuse)
Le 28 novembre 2013 sur france-info, 8h30 (à ±2’10)

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Sur un hypothétique mur des..., celle-ci postule à une place de choix



« La principale question est celle du temps de latence, de galère diront certains, d’indécision, qui sépare l’obtention de la thèse de l’entrée dans le métier. La qualification est l’un des dispositifs qui participent de ce retard. »

(Jacques Fontanille, directeur de cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche lors de l’introduction du débat « la procédure de recrutement des enseignants-chercheurs en France : enjeux et perspectives », organisé par les sénatrices écologistes Marie-Christine Blandin et Corinne Bouchoux, le 8 novembre 2013.) D’après AEF.

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Ministre du cheval à phynances

La scène se passe en France, à l’assemblée nationale, c’est-à-dire nulle part.

La parole est à la Mère UBU.

"Mère Ubu, ministre.
Il s’agit de soutenir les communes pour l’acquisition de gilets pare-balles destinés à équiper les polices municipales.

Il est donc proposé d’élargir les missions du fonds d’amorçage pour l’équipement des communes au titre du procès-verbal électronique institué l’année dernière et doté de 7,5 millions d’euros.

On pourrait aussi procurer au policier municipal un parapluie et un grand caban qui lui tomberait sur les talons.

M. Jean-Pierre Brard. Quel rapport entre le procès-verbal électronique et les gilets pareballes ? Le parapluie et le grand caban ?

Mère Ubu. Cette dotation sera complétée par 2 millions d’euros prélevés sur les excédents du fonds d’aide au relogement d’urgence.

(À part) Oh ! De par ma chandelle verte ! Il commence à m’énerver, ce bougrelas ! (Haut) Ainsi, les SDF resteront gueux comme des rats. Cela vous défrise-t-il cher capitaine Bordure ?
[…]

M. Gilles Carrez, rapporteur général. Je ne suis pas favorable à cet amendement, Mère Ubu. On financerait ces gilets pare-balles en prélevant 2 millions d’euros sur le fonds pour le relogement d’urgence. Franchement, ce n’est pas possible.
[…]

Mère Ubu. Monsieur le capitaine Bordure, pour moi, en tant que ministre du budget, chaque euro doit être dépensé. Voilà, c’est tout.

Oh ! Jarnicotonbleu ! Vous vous souvenez bien, Monsieur, de notre noble et infortuné cheval à Phynances, qui, n’étant pas nourri depuis trois mois, a dû faire la campagne entière traîné par la bride à travers l’Ukraine. Aussi est-il mort à la tâche, la pauvre bête !
[…]

M. Jean-Pierre Brard. Cette proposition est invraisemblable. Je ne sais pas lequel de vos conseillers a eu cette idée, Mère Ubu, mais si nous décernions comme le Canard enchaîné des « Noix d’honneur », il y aurait droit ! Vis-à-vis de l’opinion, vis-à-vis des associations, troquer des crédits destinés au relogement d’urgence contre des gilets pareballes…

Si encore, Mère Ubu, vous aviez proposé, compte tenu de la situation dramatique des SDF, de troquer une partie des crédits pour le relogement d’urgence contre des couvertures chauffantes, j’aurais compris. Mais contre des gilets pare-balles, non ! Le ridicule a ses limites, même si je sais comme vous tous que, depuis Mme de Sévigné, il ne tue plus, hélas !

Mère Ubu. Ne m’interrompez pas ou je me tais et c’en sera fait de votre giborgne !

Alfred Jarry, (Extrait du) Compte rendu plus qu’intégral de la deuxième séance du vendredi 2 décembre 2011 de l’assemblée nationale

Ref : http://www.assemblee-nationale.fr/13/cri/2011-2012/20120076.asp#P5692_0803

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Ministre de l’irresponsabilité supérieure

Dans notre grande série "Qui a dit ?", voici la phrase du jour : "Si jamais, quand vous tombez malade, cela n’a aucun impact sur votre indemnité et votre salaire, ce n’est pas très responsabilisant. Du coup, on a un peu l’impression que la sécurité sociale est quelque chose sur lequel on peut tirer sans qu’il y ait un impact." Laurent Wauquiez, interview sur BFM TV-RMC, 16 novembre 2011.

Moralité : les études d’histoire, même réussies (rappelons que notre cher ministre est agrégé d’histoire), ne vaccinent ni contre le dévoiement de la pensée, ni contre l’irresponsabilité politique.

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Ministre de la Nachionol Edukecheun

"Le ministère de l’Éducation nationale est passionnant mais difficile. J’avais à conduire un certain nombre de chantiers. J’ai travaillé. Je n’aime pas le show off. J’avance step by step. On entre dans une séquence politique intéressante. Ma seule préoccupation est la réélection du président de la République." (Luc Chatel, interview au Figaro, 10 novembre 2011).

"Cher Luc" est quand même formidable. En quatre petites phrases, il parvient à prôner l’enseignement de l’anglais et celui de l’Instruction civique tout en montrant son goût prononcé pour le ministère qu’il occupe...

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Ben voyons !

Qui a dit : "Ensuite, j’investis en modifiant la gouvernance des secteurs où j’investis, pour gagner en efficacité. Par exemple, il ne s’agit pas juste de donner de l’argent à l’école, mais aussi de repenser la manière dont l’école doit être réorganisée.

S’il faut conserver le caractère centralisé des programmes scolaires et de la formation des professeurs, on peut en revanche octroyer davantage d’autonomie aux établissements, notamment dans la gestion de leur personnel."

Vous avez répondu Valérie Pécresse ? Perdu ! Il s’agit de Philippe Aghion, professeur d’économie à l’université de Harvard et l’un des principaux conseillers de François Hollande, dans une interview donnée à Mediapart le 19 octobre 2011.

***

Luc Chatel a du mal avec la proportionnalité

Le 6 juin 2011, "Cher Luc" est interrogé sur RMC par le journaliste Jean-Jacques Bourdin sur le problème suivant, issu d’un cahier d’évaluation de CM2 : "Dix objets identiques coûtent 22 euros. Combien coûtent quinze de ces objets ?". Après avoir tergiversé un petit peu, notre ministre finit par répondre :"16,50 euros."

Bon, c’est pas ça. Alors, comme un peu de connivence ne fait jamais de mal à la communication gouvernementale, plutôt que de recourir d’urgence à l’aide personnalisée destinée aux élèves en difficulté, il ajoute : "Mais, Jean-Jacques, vous me sécherez toujours sur une question comme ça. Ça montre qu’on peut être ministre et qu’on peut se tromper. J’assume pleinement".

Il est vrai qu’on aurait pu poser le problème autrement. 16 000 professeurs sont recrutés à la rentrée prochaine qui feront chacun 18 heures (ou environ). Comme il y a deux ans, ils n’en assuraient que 6, combien de postes a gagné l’Éducation Nationale en faisant suer le burnous des stagiaires ? Vous tiendrez pour négligeable le nombre des démissions, c’est le programme de sixième.

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SLU se lance dans le quizz.

Si l’on vous dit “hélicoptère, loupe, miroir, levier, clé de voûte, porte-voix”, vous pensez à quoi ?
Attention ! Le temps file, le champignon rouge en plastique attend que vous l’écrasiez de vos mains désormais moites de stress.
Et voilà ! Encore loupé ! Rimbaud n’a jamais écrit de poème avec un hélicoptère. Et Lacan n’aurait pas eu le mauvais goût de rapprocher un miroir et un porte-voix.
Allez, une petite citation pour vous aider : “Hélicoptère, loupe, miroir, levier, clé de voûte, porte-voix, voilà tout ce que doit être l’AERES au sein du dispositif français de recherche et d’enseignement supérieur.Didier Houssin (audition Sénat, mercredi 4 mai 2011).
Une petite dernière question de rattrapage : quelle est l’autre métaphore, organique cette fois, utilisée par l’impétrant ?
Vous séchez ?
Allez donc relire son audition pour votre punition.

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Ah ! La réussite du quinquennat

Jean-Christophe Cambadélis, à bout de souffle, dans la dernière question d’un entretien accordé au JDD sur la très passionnante voiture Porsche qui a eu l’honneur de transporter DSK (7 mai 2011)

"Nicolas Sarkozy fête ses 4 ans à l’Élysée, y a-t-il quelque chose que vous lui reconnaissez ?

L’autonomie des universités et le changement de pied sur l’investissement dans la recherche peut-être. Mais sinon, ce bilan est contesté par tous les Français. L’échec de Sarkozy est économique, social, sécuritaire, international. Et je suis très étonné que le Premier ministre, les ministres utilisent les fonds publics pour vanter le bilan de Nicolas Sarkozy."

Apparemment, l’investissement des fonds publics a un bon rendement lorsqu’il s’agit d’évaluer le bilan éducatif et scientifique du président actuel. A combien le cours du "peut-être" ?
Source JDD

***

À qui doit-on cette brillante synthèse ?

"L’autonomie des universités, les réformes des retraites et le crédit d’impôt-recherche. L’autonomie des universités est une véritable révolution qui aurait dû intervenir il y a sans doute déjà plusieurs décennies et qui devrait permettre d’enrayer le déclin de notre système universitaire, dans la mesure où l’on donne à nos universités le moyen de cette autonomie, ce qui est le cas avec le plan Campus et avec le grand emprunt, qui permet de les doter d’un capital."


À Henri Guaino, conseiller spécial du président de la République, répondant pour "Le Monde" à la question "Quelles sont les trois réformes les plus importantes du quinquennat Sarkozy, selon vous ?" (chat du 29 avril 2011)

***

Toujours d’actualité

- Valérie Pécresse en Seine-Saint-Denis le 16 mars 2011 avant le premier tour des cantonales :

"Vous savez que je suis ministre des universités"

Et elle le prouve :

"Vous savez que le département a augmenté les impôts de 30% dans le dernier mandat. Et bien la région, elle, c’est 58%...
Alors vous comprenez bien que, quand vous êtes en Seine-Saint-Denis, c’est la double peine. La région à gauche, le département à gauche. Pof ! 88% d’augmentation d’impôt en 5 ans !
"

- "Aux côtés des grands organismes de recherche comme le CNRS, la CPU représente l’autre pilier de la recherche française"
Journal du CNRS, n°250, novembre 2010, p. 18

- "Les projets devront être déposés avant le 17 décembre 2010. Après une phase de pré-sélection sur la base d’un pré-projet, les premières
initiatives d’excellence seront sélectionnées avant l’été 2011.
"
Site du MESR. Lancement de l’appel à projets "Initiatives d’avenir"

- "Enfin, les réformes en cours et notamment le passage à l’autonomie des universités nécessitent de renforcer la capacité du ministère et des organismes de contrôle à piloter les activités de l’ensemble des acteurs autonomes d’enseignement et de recherche". Une occasion de lire/ relire le dernier rapport sur la RGPP !

- "La concurrence présente des vertus. En premier lieu, c’est un moyen de diffuser l’innovation, dans un processus de création destructrice (...)".

Jacques Attali préside la Commission pour la libération des nains de jardin - euh, non, de la croissance française - qui a pondu cette phrase remarquable dans son pré-rapport (confidentiel, paraît-il), intitulé Quelle croissance pour la France de 2010 à 2020 ?.

- "Il faudrait également adopter et adapter une sorte de conception néoconfucéenne, dans les carrières d’administration publique et les professions comportant une mission civique (enseignants, médecins), c’est-à-dire promouvoir un mode de recrutement tenant compte des valeurs morales du candidat, de ses aptitudes à la "bienveillance" (attention à autrui), à la compassion, de son dévouement au bien public, de son souci de justice et d’équité."

Quel est ce brillant lecteur de Confucius ? Edgar Morin, le Monde, "Ce que serait "ma" gauche", 22 mai 2010.

- Dans un long compte-rendu d’une audience du SNPI-FSU avec la DGRH du MEN (envoyé sur prepa-coord), on trouve ceci :

"La Directrice n’exclut pas la possibilité de désigner un professeur contractuel comme tuteur d’un stagiaire." [la directrice est Josette Théophile]

Et plus loin :

"Le fait de demander à des contractuels en situation d’emploi précaire d’assurer le tutorat des fonctionnaires stagiaires en vue de leur titularisation ne lui semble pas présenter un problème particulier ni sur le plan psychologique ni sur le plan didactique."

- Nicolas Sarkozy, 25 janvier

« La situation des contractuels dans la fonction publique est tout à fait anormale. Je suis tout à fait prêt à envisager la titularisation des contractuels »

Et dès qu’il est à TF1, hop !

La "maladie de la France, c’est la maladie du concours".

François Fillon, 4 décembre 2009, discours de clôture au colloque de l’Institut Montaigne "Qu’est-ce qu’être français ?"

«  Le fait est que, dans la tempête des invasions barbares, il n’y a guère que le petit peuple franc qui ait surnagé. Sans doute parce qu’en contrepoids d’un caractère belliqueux, incontestable, la légitimité et le droit étaient déjà deux obsessions françaises. »

Nicolas Sarkozy dans son programme présidentiel :

"Je vous associerai au choix des réformes. Je crois que l’on prend de meilleures décisions si l’on prend le temps d’écouter ceux qui sont concernés sur le terrain, et que les réformes sont mieux appliquées si chacun a pu au préalable les comprendre et les accepter."

et

Le projet de loi de finances 2010

"Les réformes mises en oeuvre suite à la révision générale des politiques publiques (« mastérisation » de la formation des enseignants, restructuration de la fonction militaire) permettent de moderniser l’administration et de réaliser des gains de productivité tout en améliorant la qualité des services publics rendus à l’usager." (p.14)
(http://www.assemblee-nationale.fr/13/projets/pl1946.asp)

Et aussi

- Henri Guaino, France Inter, 7-10, le 2 décembre 2009

Retour de la guichetière et de la PdeC. "C’était une boutade. Je ne vois pas ce que vient faire ce livre dans un concours administratif. Je doute d’ailleurs que la plupart des professeurs de français soient capables de l’expliquer."

- Jean-Charles Pomerol, président de Paris 6, dans une réponse au texte de "Réinventer l’université contre les primes : "La vérité sur les primes".
"On peut, comme « Réinventer l’université », demander à répartir
également entre tous les agents le budget prévu, mais cela ne sert ni
la justice, ni la transparence puisque l’expérience et l’histoire
prouvent qu’on passe vite de l’utopie égalitaire aux arrangements
entre amis de la nomenklatura.
"

Le président de la République, le 13 octobre : la création du lycée en 1802 signifie « la fin des privilèges de la naissance ». Et d’insister : « Cela voulait dire : désormais, ce qui compte en France pour réussir, ce n’est plus d’être bien né, c’est d’avoir travaillé dur et d’avoir fait la preuve par ses études de sa valeur. »

Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (qui s’y connaît), 12 septembre 2009

"Une polémique très calculée par la gauche (…) J’ai travaillé avec Brice Hortefeux, c’est un vrai républicain."

Laurent Batsch, Président de Paris Dauphine, dans Le Monde du 3 octobre 2009

" Les personnalités extérieures (...) devraient participer à l’élection du président (...) Allons plus loin : le CA pourrait élire son président parmi les personnalités extérieures."

Valérie Pecresse, France Info, 3 septembre 2009 : Chabadabada…

"Il y a encore une réforme en cours, la réforme des maîtres, des professeurs des écoles comme des professeurs des lycées. C’est une réforme que nous poursuivrons la main dans la main avec Luc Chatel. Et d’ores et déjà la concertation est lancée, et pour l’instant ça se passe bien."

Xavier Darcos, 6 mai 2009 : voir Ouest France

"Je ne sais même pas ce qu’ils veulent. Ces gens-là creusent leur tombe. A la Sorbonne, les inscriptions sont en chute de 20%. On leur offre l’autonomie ; on les couvre de milliards... Pour une minorité, c’est une vraie névrose autodestructrice. Je serais prof du premier degré, je serais sans doute parmi les mecs qui gueulent. Mais, dans le supérieur, plus je plonge dans le dossier, moins j’arrive à comprendre."

Nicolas Sarkozy, 15 avril 2009, au cours d’un déjeuner avec des parlementaires :

« L’important dans la démocratie, c’est d’être réélu. Regardez Berlusconi, il a été réélu trois fois. » Tout le reste sur le site de Libération.

Nicolas Sarkozy, 31 mars 2009, sur Europe 1 :

« Sur les enseignants- chercheurs quel est le problème ? J’ai dit qu’on n’évaluait pas assez leurs travaux et que ces évaluations devaient être internationales car on ne peut pas s’évaluer soi-même. Les Français en ont plus qu’assez des réponses convenues et de la pensée unique. J’ai été élu pour changer. Les universités françaises chutaient dans les classements internationaux, c’est un fait ».

Nicolas Sarkozy, 17 mars 2009 : devant les salariés d’Alstom à Ornans, Sarkozy se demande « à quoi ont servi toutes ces années d’études pour avoir autant de mauvais sens ? ». Voir la vidéo sur le site de Rue 89.

Valérie Pécresse, 15 février 2009 (Le Figaro), à propos du projet de décret sur le statut d’enseignant-chercheur.

"À partir du moment où il est remis sur le métier, il est remis sur le métier. Il n’est pas caduc car il n’existait pas".

Souvenir de Valérie Pécresse le 29 septembre 2009

"La recherche en sciences de l’érudition constitue l’un des piliers de l’excellence française" (voir en document joint son courrier du 29 septembre 2008).

Valérie Pécresse, débat à l’Assemblée Nationale, 10 février 2009

«  Il n’y a pas d’amour sans preuves d’amour et des preuves à la communauté universitaire , nous en donnons tous les jours »

Le Figaro Magazine, 07 févier 2009

"Le Match Grandes écoles - universités", p. 43

"LES UNIVERSITÉS
LEURS INCONVÉNIENTS
(...)
- LES GRÈVES : toujours décrétées par une minorité d’étudiants, elles se traduisent souvent par le blocage total de bâtiments et par l’annulation de nombreux cours.

- LES DÉBOUCHÉS : les universités se distinguent par le peu d’intérêt qu’elles accordent à l’employabilité (filières sans issue) et à l’insertion professionnelle (aide à la recherche d’emplois) de leurs étudiants.

- L’OPACITÉ : elles communiquent également très peu sur leurs performances, qu’il est pourtant essentiel de connaître pour le devenir professionnel des étudiants qui s’y inscrivent."

Christophe Barbier, LCI, 3 février 2009 (une grosse perle : on ne la taille pas)

Journaliste (Jean-François) : Les enseignants-chercheurs sont appelés à
faire grève dans leur fac et à manifester jeudi et mardi prochain. Pourquoi
ce coup de colère ?

C. Barbier : C’est une colère des plus injustifiées, quand on est ouvrier
dans l’automobile on comprend que les ouvriers aillent manifester, mais
quand on voit les enseignants-chercheurs se mobiliser c’est totalement
injustifié. Ils refusent d’abord d’avoir un patron, c’est-à-dire que le
président de l’université, que le conseil d’administration de l’université
ben décident un peu de leur carrière, décident d’une organisation des
enseignants-chercheurs et décident aussi de récompenser en fonction de ceux
qui auront obtenu des bons résultats, bref ils refusent que les universités
désormais autonomes, aient une véritable stratégie, aient une véritable
politique de développement, ils refusent, eux, chaque e-c d’avoir une sorte
de responsabilité dans le collectif et ça c’est inacceptable ! Ils refusent
également d’être véritablement contrôlés, évalués, ils refusent qu’il y ait
dans leur carrière et bien un véritable retour sur investissement,
l’université parie sur eux, elle demande en retour évidement que
l’université progresse grâce à leur travail. Et puis au fond du fond les e-c
ne veulent pas qu’on mette le nez dans leur tambouille, dans leur cuisine,
dans l’organisation de leur emploi du temps. Attention ! Ils travaillent
beaucoup, l’idée que ce soit des fainéants est totalement fausse ! les e-c
sont dévoués, ils travaillent beaucoup, et ils sont de bonne qualité,
simplement ils refusent qu’on mette un tout petit peu d’organisation dans
cela, c’est-à-dire qu’en fait, ils refusent le bon sens ils refusent le
droit commun.

Journaliste (Jean-François) : Et un changement de culture hein ? du public
au privé, en fait, hein ?

C. Barbier : Oui bien sûr, bien sûr, ils refusent un changement de culture,
tout simplement la troisième république est finie, Pasteur est mort ! Lénine
aussi d’ailleurs au passage, je voudrais qu’ils le comprennent ! Il faut
organiser la recherche, et là il y a du travail, il faut la budgéter, Ca va
mieux, il y a eu des efforts fait, ça va mieux, sous tous les gouvernements,
notamment celui-ci, il faut la hiérarchiser, définir des priorités, une
stratégie, des chefs de mission, des chefs de files, et évidemment évaluer,
mesurer, si ces priorités ont été atteintes.
La seule raison qu’ont les enseignants-chercheurs actuellement de vraiment
s’inquiéter, d’ailleurs certains se mobilisent notamment les historiens,
c’est qu’en effet on a peur que dans les disciplines, le contenu des
connaissances maîtrisées par les futurs enseignants, formés en faculté,
diminuent, qu’on ait de moins bons enseignants demain, maîtrisant demain
moins bien leur discipline. Là ils pourraient s’inquiéter, parce que c’est
l’avenir de l’université française qui est en cause. En revanche sur le
statut des enseignants chercheurs, ce décret a beaucoup de bon,
expérimentons-le ! De quoi ont-ils peur les e-c ? D’eux-mêmes ! Ils ont peur
de se regarder eux-mêmes, de s’évaluer eux-mêmes ! Donnons-leur un conseil !
Qu’ils se fassent élire dans les conseils d’administration, qu’ils
deviennent présidents des universités, ils détermineront leur stratégie et
ils piloteront le bateau !

Est-ce que le mouvement peut s’étendre dans les facs et puis à d’autres
mouvements hors des facs ?

C. Barbier : Alors oui ! Il y a aussi un projet politique et le fait que
l’UNEF rejoigne le mouvement l’indique ! Il faut profiter du mouvement
social actuel pour essayer d’affaiblir le gouvernement sur tous les fronts !
Attention !!! Attention !!! Si d’un côté ça aboutit à mal former les
étudiants des promotions 2009, bravo ! Pour la France, quand elle sortira
de la crise, c’est un bon service à rendre au pays, deuxièmement à force de
combattre tout ce qui peut les différencier, tout ce qui peut mettre de la
dynamique de l’évaluation, de la performance, de la récompense et de la
sanction dans l’université et ben les enseignants-chercheurs vont aboutir à
un bon résultat, ils seront tous moins bons, ah ils seront égaux ! Mais
égaux dans la médiocrité, je sais pas où ça va les mener !!!

Journaliste (Jean-François) : Est-ce que Valérie Pécresse qui avait réussi
jusque là un sans faute, est affaiblie par cette affaire ?

C. Barbier : Oui bien sûr, un ministre ça commence fort et puis ça s’use au
fur et à mesure de son activité. Elle a bien fait Valérie Pécresse de faire
passer l’autonomie des universités tout de suite ! en 2007, dès l’arrivée de
Nicolas Sarkozy, elle n’y arriverait plus maintenant. Alors elle est
affaiblie parce qu’elle a un combat politique, la primaire pour les
régionales avec Roger Carucci, premier débat ce soir, donc évidemment avec
des blocages, des rumeurs de grève, elle apparaît comme un peu moins
brillante, et puis elle est affaiblie parce que son crédit ministériel
diminue tout doucement. Bon ben soit, elle sera tête de liste pour les
régionales pour l’UMP, elle part pour un combat francilien, elle retrouvera
d’ailleurs de nombreuses facs sur ce territoire, soit en juin, et bien le
président serait bienvenue de lui donner un autre ministère et de nommer
quelqu’un à l’énergie toute neuve pour continuer ces réformes, dont la
plupart sont une planche de SALUT pour l’université française.

Journaliste (Jean-François) : On reparle de tout cela avec votre invité à
huit heure et quart, il s’agit d’Hervé Morin, ministre de la défense et élu
du nouveau centre. Merci Christophe.

En complément d’information :

Nicolas Sarkozy, 5 février 2009

"L’autonomie de l’université, c’est choisir ses étudiants."

Nicolas Sarkozy, Nouvelobs.com (20 janvier 2009)

« J’écoute, mais je ne tiens pas compte »

Valérie Pécresse, France Inter (11 janvier 2009)

« Moratoire, c’est un mot savant pour dire que rien ne doit changer »

Jean-François Dhainault (président de l’AERES), conférence du 8 janvier 2009

Interpellé sur la faible quantité d’expertes par rapport au nombre d’experts, il répond : « Les femmes en plus de leur métier doivent s’occuper de la maison, des enfants. Elles n’ont donc pas de temps à consacrer à l’AERES ».

En réponse à une question sur la faible représentativité des chercheurs
de rang B et des femmes dans les comités d’évaluation, JFD a répondu
"La présence de personnel de rang B est délicate, une majorité d’entre
eux refusent de jouer le rôle d’expert parce qu’ils n’ont pas
l’habitude des positions de domination (sic !). Quant aux femmes, la
plupart refuse pour ... raisons familiales (resic !)"

« Les chercheurs français produisent moins », Les Échos, 8 janvier 2009

« Le chercheur public français produit entre 30 % et 50 % de moins de savoirs que son homologue allemand ou britannique (…). Cette baisse de régime est vérifiée depuis une dizaine d’années. Pour certains observateurs, il est la conséquence de la léthargie des chercheurs hexagonaux anesthésiés par le doux oreiller du fonctionnariat. Pour d’autres, et notamment les représentants des chercheurs, ce thermomètre bibliométrique, concocté par des revues anglo-saxonnes, n’est pas adapté à l’esprit gaulois. »

Tableau des postes 2008/2009 par universités fourni par le MSER (conférence de presse 15 décembre 2008)

Montpellier I : 1465 - 1462 = + 4 postes (sic)
Aix-Marseille III : 1330 - 1327 = + 4 postes (sic)
Orléans : 1587 - 1594 = - 6 postes (sic)

…but the winner is :

Nicolas Sarkozy à des fonctionnaires (Lyon, 23 février 2006) :

« La Princesse de Clèves ! Voilà ce que donne l’Éducation nationale pour épreuve d’examen ! Étonnez-vous que ça aille si mal. Si c’est ce qu’on enseigne à nos enfants. (…) L’autre jour, je m’amusais, on s’amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d’attaché d’administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d’interroger les concurrents sur La Princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu’elle pensait de La Princesse de Clèves… Imaginez un peu le spectacle ! »