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De la maternelle à l’université : non aux contre-réformes Darcos/Pécresse !

mardi 24 février 2009, par Laurence

Ce texte est la version modifiée d’un appel à un mouvement "de la maternelle à
l’université" initialement proposé par des collègues de Paris 3 et de SLU à la
coordination de Paris 8 et qui n’a, faute de temps, pas pu y être présenté et
discuté.

Nous l’avons repris, adapté et nous le publions parce qu’il nous semble un complément
intéressant à la motion votée vendredi 20 février à Nanterre, fournissant un argumentaire plus
détaillé que ce que peut être une motion de coordination.

Nous soumettons ce texte à la communauté en espérant qu’il puisse être utile
au mouvement. Il est donc à diffuser, reprendre, communiquer voire adopter dans
vos réunions, AG, etc. sans modération !

La communauté universitaire tout entière a commencé et continue avec encore plus de détermination à lutter contre la précarisation de masse que vont favoriser les nouveaux concours de recrutement, contre les possibles dérives autoritaires de l’administration des établissements et des rectorats recruteurs, contre le sous-financement chronique de l’enseignement et de la recherche, contre la remise en question d’une formation disciplinaire et professionnelle de qualité, contre les suppressions de postes à tous les niveaux et dans tous les corps de l’éducation nationale.

Il est de plus en plus clair qu’un projet cohérent est mis en place de la maternelle à l’université : il promeut dans les programmes un modèle réducteur de transmission des savoirs, il organise la défonctionnarisation des personnels de l’éducation nationale, il soumet aux seuls impératifs budgétaires les décisions pédagogiques et scientifiques, il recrée à tous les niveaux de petites ou grandes féodalités fondées sur la concentration du pouvoir dans les mains de quelques-uns, il transpose tels quels les modes d’administration du secteur privé dans le secteur public malgré les ravages qu’ils causent chez les salariés du privé.

Le secteur public ne peut et ne doit pas répondre aux mêmes critères que le privé car l’enseignement ni la recherche ne sauraient être considérés comme des marchandises.

Les réformes actuellement en cours dans l’université et dans les grands organismes participent aussi d’une attaque globale contre les services publics. Dans le contexte actuel de crise économique et alors que la politique du gouvernement consiste essentiellement à mettre les moyens de l’Etat à disposition des intérêts privés, cette politique est particulièrement insupportable et appelle une réponse globale.
− la destruction de nos statuts : le décret réformant le statut des enseignants chercheurs n’est que la dernière en date des réformes qui attaquent les statuts de toutes les catégories de personnels de la fonction publique : individualisation des rémunérations et des carrières pour les personnels administratifs et techniques, bientôt rémunération au mérite des professeurs des écoles... Le projet de réforme de la formation et du recrutement des enseignants (dite mastérisation des concours) participe de la même logique d’accroissement des inégalités et de fragilisation des personnels. Elle signifie la suppression de fait de la formation pédagogique des enseignants du secondaire et du primaire par la disparition de l’année de stage rémunéré qui suit l’obtention du concours. A terme, elle risque de déboucher sur la suppression même des concours.
les suppressions de postes et les restrictions budgétaires : 1 090 suppressions de postes cette année dans le secteur enseignement supérieur/recherche, 13 500 dans le secondaire, 30 000 annoncées pour l’ensemble de la fonction publique. C’est un plan social de grande ampleur que le gouvernement met en œuvre, alors même que l’augmentation dramatique du chômage sur le dernier trimestre et la crise économique rendent l’accomplissement de nos missions tout à la fois plus difficile et plus indispensable que jamais et exigeraient au contraire un plan ambitieux de création de postes. Le nombre de fonctionnaires ne peut devenir une variable d’adaptation du budget de l’état.
− L’extension de la précarité et de l’externalisation des fonctions : dans l’enseignement supérieur, ce sont 1/3 des personnels enseignants ou BIATOSS qui sont en statuts précaires. La mastérisation des concours pousse au recrutement d’enseignants de plus en plus précaires par la mise en place d’un volant de reçus au master et collés au concours. L’externalisation forcée d’une part croissante de nos tâches et la disparition annoncée des catégories C conduisent à une situation qui allie le gâchis des deniers publics ainsi distribués au privé, l’aggravation des conditions de travail et la dégradation des services publics.

Tout le monde est d’accord pour proclamer que l’éducation, l’enseignement supérieur et la recherche sont des priorités nationales. Mais le gouvernement le dit sans rien faire pour traduire en actes ces priorités. Il en va pourtant de la responsabilité et de la solidarité entre générations. Pour rappeler le gouvernement à ses devoirs, faisons monter tous ensemble une même voix des écoles, des collèges, des lycées, des laboratoires et des universités, une voix qu’il devra entendre.

La communauté universitaire tout entière, enseignants-chercheurs, personnels administratifs et techniques, étudiants est entrée en lutte contre cette politique. Nous invitons nos collègues de l’enseignement primaire et secondaire, de la fonction publique et au-delà tous les citoyens à débattre de l’opportunité et des moyens à mettre en œuvre pour mener ensemble ce combat indispensable à la survie d’un service public digne de ce nom.

Nous invitons toute la communauté universitaire mobilisée à agir pour créer les conditions de ce débat en allant dès la rentrée scolaire massivement à la rencontre de nos collègues dans les écoles, les collèges et les lycées, à organiser partout discussions et actions communes sur le mot d’ordre :

« De la maternelle à l’université : non aux contre-réformes Darcos/Pécresse ».

Alexis Grélois, Université de Rouen, SLU

Alice Béja, Allocataire Monitrice, UFR du monde anglophone, Université Paris 3

Anne Mounic, MCF, UFR monde anglophone, Université Paris 3, SNESup-FSU

Annliese Nef, Université de Paris4, SLU

Aude Leblond, AMN LLFL, Université Paris 3

Christilla Vasserot, MCF, Etudes ibériques et latino-américaines, Université Paris 3

Christine Baron, MCF, LGC, Université Paris 3

Christophe Giudicelli, MCF, Université Paris 3

Christophe Pébarthe, Université de Bordeaux 3, Snesup, SLU

Clément Duyck, ATER, UFR LLFL, Université Paris 3

Denis Ferraris, Prof, UFR Italien, Université Paris III, Snesup-FSU

Elie Haddad, CNRS, SLU

Emilie Née, ATER, SYLED/CLF, Université Paris 3

Evelyne Variéras, MCF, UFR monde anglophone, Université Paris 3, SNESup-FSU

François Niney, MCF, UFR cinéma, Université Paris 3

François Théron, IE ITRF, UVSQ-CNRS, Ferc-sup CGT, SLU

Françoise Picard, ingénieure en informatique retraitée, CNRS - Université de Paris 6 , SUD
Education, SLU

Gabriel Fondet, Bibliothèque Sainte Geneviève, SNASUB-FSU

Gabrielle Houbre, Université de Paris 7, SLU

Hélène Conjeaud, DR2-CNRS, Université Paris 7, SLU

Hervé Naveau, Magasinier, Bibliothèque des Langues Orientales, CNT

Ilda Mendes dos Santos, MCF, Université Paris 3

Isabelle Gadoin, UFR monde anglophone, Université Paris3

Isabelle Génin, MCF, Monde Anglophone, Université Paris 3, SNESup-FSU

Ivan Birks, MCF, UFR Monde Anglophone, Université Paris3, SNESup-FSU

Jean-Louis Fournel, Université Paris 8, SLU

Jeanne Aptekman, ATER, CLF, LLFL, Université Paris 3

Laurence Giavarini, Université de Bourgogne, SLU

Maryse Vassevière, MCF, SNESUP-FSU, Université Paris 3

Mathieu Brunet, Université Aix-Marseille I, SLU

Mathilde Bernard, ATER, UFR LLFL, Université Paris 3

Michel Bernard, professeur, LLFL, Université Paris 3, SNESup-FSU

Nathalie Sage-Pranchère, Université de Paris4, SLU

Nathalie Sebbane, Prag, UFR du Monde Anglophone, Université Paris 3

Nicolas Lyon-Caen, Université du Maine, SLU

Pascal Levy, IE ITRF, Université Paris 3, SNASUB-FSU

Patricia Tutoy, Université Paris 13, SLU

Romain Descendre ( ENS LSH, IUF, SLU)

Sophie Rabau, MCF, LGC, Université Paris 3

Stéphanie Boudet, BU, Université Paris 3

Sylvie ROLLET, MCF, UFR Cinéma & Audiovisuel, Université Paris3

Valérie Robert, MCF, UFR d’allemand, Université Paris 3, SLU

Véronique Abbruzzetti, MCF Etudes italiennes et roumaines, Université Paris 3

Yann Philippe, Université de Reims, SLU