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Communiqué du collectif "Défense de l’université" (6 mai 2009)

lundi 11 mai 2009

Après plus de trois mois d’un mouvement de protestation sans précédent de la
part de la communauté universitaire et scientifique, le gouvernement a fait le choix du
passage en force. Tout comme il avait fait adopter la loi « Libertés et Responsabilités
des Universités » en plein été (le 10 août 2007), il a récidivé en profitant des vacances
de printemps à la fois pour adopter les décrets sur le statut des enseignants-
chercheurs et sur le Conseil national des universités, et pour annoncer son intention
de procéder à la validation des premières maquettes de masters « métiers de
l’enseignement ».
Par ses atermoiements et par sa volonté délibérée de ne pas convier à la
négociation les principaux acteurs de la contestation, le gouvernement a sciemment
laissé le conflit s’enliser. C’est donc lui qui porte l’entière responsabilité de la crise
aiguë que traversent aujourd’hui les universités.

En dépit des modifications du projet initial de réforme statuaire, qui ont été
imposées par la mobilisation des universitaires, les décrets adoptés et le dispositif
relatif au recrutement et à la formation des enseignants des premier et second degrés
continuent de justifier des critiques majeures.

C’est pourquoi, en conformité avec les principes qui l’ont animé depuis
plusieurs mois, le Collectif pour la Défense de l’Université continuera à agir pour les
modifier, en assurant désormais une triple mission :
- une mission juridique, en formant les recours juridictionnels appropriés et en
élaborant une doctrine interprétative des textes en vigueur ;
- une mission d’observation et de vigilance, en assurant une veille active des
pratiques mises en œuvre dans les établissements universitaires ;
- une mission d’analyse et de proposition, en menant une réflexion approfondie
sur le système d’enseignement supérieur et en contribuant au débat public sur l’avenir
de l’Université.

La crise actuelle démontre en effet que l’Université est la principale victime des
réformes menées dans ce domaine depuis des décennies. Dès lors, il est urgent de
repenser tout le système de l’enseignement supérieur et de la recherche, à la faveur
d’un véritable débat qui associera enfin l’ensemble des acteurs de la communauté
scientifique et universitaire et guidera les parlementaires, à qui incombe le devoir de
statuer de manière éclairée sur cette question fondamentale pour l’avenir de notre
pays.