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Un second souffle pour le mouvement de contestation - Sylvestre Huet, Sciences2, Libéblogs, 10 mars 2009

mardi 10 mars 2009, par Laurence

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Le mouvement de contestation des universitaires et des chercheurs a-t-il trouvé son second souffle ?

Il semble bien que cela soit le cas, détruisant ainsi les espoirs de Valérie Pécresse et Xavier Darcos qui, vendredi soir, pensaient avoir marqué un point décisif avec un accord partiel sur le statut des universitaires. Un accord dont certaines organisations (Sgen-CFDT,Autonome Sup…) valorisent les « avancées », tandis que d’autres (Snesup, Coordination des universités, FO…) soulignent les insuffisances par rapport à leurs revendications.
Le menu de la contestation est toujours aussi copieux (ci-dessus les astrophysiciens de l’Observatoire de Paris exhibant la listes de leurs publications). Tous les jours, assemblées générales, cours publics, débats, conférences, distribution de tracts à la population… alimentent un bruit de fond incessant. La Sorbonne est régulièrement la cible de tentatives d’occupation. Les barrages se multiplient comme au Mirail, à Toulouse. Les sites web de mobilisation sont de plus en plus remplis (voir ici celui de Paris-12 Créteil, Grenoble, Montpellier, Paris-3...). Les blocages de sites se multipient avec les opérations « Printemps des chaises », indiquant ici ou là un durcissement des méthodes d’action. Aujourd’hui les universitaires vont cibler les rectorats, notamment à Paris et Créteil. Demain devrait voir de nouveau des manifestations imposantes organisées par les acteurs de cette mobilisation, la Coordination nationale des universités, plusieurs syndicats (dont le Snesup, Autonome Sup, Sud recherche, SNCS, FO…), des associations comme Qualité de la science française, Sauvons l’université et Sauvons la recherche. En voici la liste avec les lieux et heures.

Une mobilisation inédite par sa durée (plus d’un mois, depuis le 2 février), sa puissance et sa volonté d’obtenir du gouvernement une véritable inflexion de sa politique universitaire et de recherche sur plusieurs chapitres : l’emploi (universitaires et chercheurs), le contenu des formations (recrutement des enseignants), la gouvernance des universités (la loi LRU), le contrat de thèse, les moyens des organismes de recherche.

Mobilisés cet automne par la crainte de voir leurs budgets et leurs postes siphonnés par les universités « autonomes » de la loi LRU, les

Instituts universitaires de technologie (IUT) repartent à l’action

. Hier, assemblées générales. Aujourd’hui, journée « les IUT s’arrêtent ». Demain manifestations, à Paris et en province. Le 5 mars, les présidents d’université ont reporté le vote d’un texte protégeant les budgets des IUT.

Les manifestations de demain permettront de savoir si cette contestation peut ou non compter sur le renfort de professeurs du secondaire et des écoles, et de parents d’élèves opposés à la réforme de la formation des enseignants voulue par Xavier Darcos. Cet aspect devient décisif en termes politiques, car si le gouvernement doit céder sur ce point, après avoir martelé qu’il ne reculerait pas, il risque de ne plus pouvoir échapper à une négociation d’ensemble.

Mais déjà, d’autres rendez-vous se profilent. Les chercheurs décidés à défendre les organismes de recherche (CNRS, Inserm, Inra…) organisent une réunion nationale de délégués de laboratoire le jeudi 12 mars, à l’Institut Océanographique. Les directeurs de laboratoire étant des gens très occupés, c’est samedi 14 mars qu’ils doivent se réunir à Paris, à l’appel de trois directeurs : Bruno Chaudret, directeur du LCC (laboratoire de chimie de coordination, UPR du CNRS) et membre de l’Académie des sciences, Yves Langevin, directeur de l’IAS (Institut d’astrophysique spatiale, UMR Paris XI-CNRS) et Yves Lazslo, directeur du CMLS (Centre de mathématiques Laurent Schwartz, UMR Ecole polytechnique-CNRS).