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L’Academic Pride s’est tenue à Paris - Sylvestre Huet, Sciences2, Libéblogs, 4 juin 2009

jeudi 4 juin 2009, par Laurence

Environ 2000 universitaires et chercheurs se sont retrouvés cet après-midi à Paris pour la deuxième édition de l’Academic Pride. La première s’était tenue le 27 mai.

En tête du cortège, derrière une banderole "la marche de tous les savoirs", on notait la présence de trois présidents d’université en exercice. Pascal Binczak (Paris-8), Vincent Berger (Paris-7 Denis Diderot) et Lise Dumazy (Grenoble-3 Stendhal), l’ancien président de Paris-11 Jean-Pierre Kahane ou le mathématicien Michel Broué. Plusieurs responsables syndicaux comme Stéphane Tassel pour le Snesup ou Jean-Luc Mazet pour le SNCS étaient présent. J’ai noté la présence de Jean Louis Fournel pour SLU, celles d’Isabelle This-Saint Jean, Georges Debregeas et Alain Trautmann pour SLR, à l’initiative de cette manifestation.

Moins festive que celle de mai dernier - malgré quelques tentatives humoristiques comme ce "merci Maxwell pour la lumière dans les laboratoires", allusion au discours de Nicolas Sarkozy du 22 janvier dernier - cette manifestation a été surtout l’occasion de discussions entre participants sur le mouvement qui a secoué les universités cette année et ses perspectives.

Pour Jean Louis Fournel, s’il faut bien constater que ce mouvement n’a pas obtenu satisfaction, "il n’en reste pas moins que les problèmes posés sont toujours là". Et de citer les projets de décrets sur la mastérisation que le gouvernement vient de faire passer en force dans les commissions paritaires... alors même que la commission Marois/Filâtre est censée rendre son rapport sur le sujet le 15 juillet. Cette décision brutale a suscité de nombreuses résistances et protestations, y compris de la CPU et des directeurs des Ecoles Normales Supérieures, de SLU, du Snesup, des doyens de sciences de la nature et des sciences humaines et sociales.

Un responsable syndical m’affirme - "off" - que la commission Marois Filâtre a reporté sa prochaine réunion sur la demande de Xavier Darcos, un geste qui met en doute son indépendance vis à vis du ministère. J’ai depuis ce matin cherché à joindre Daniel Filâtre pour lui demander de confirmer ou d’infirmer cette information ainsi que les rumeurs qui circulent sur sa volonté de quitter la commission. Il m’a fait savoir cet après midi qu’il refusait de s’exprimer sur le sujet.

Stéphane Tassel (Snesup) estime que les universitaires sont dans une sorte de "parenthèse" dans la manifestation de leur opposition à la politique gouvernementale, mais qu’ils devront trouver d’autres formes d’action puisque "les raisons qui ont provoqué notre mobilisation sont toujours là".

Dans les converstations, plusieurs allusions aux déclarations de François Fillon, qui se vantait dans un meeting récent de l’UMP de diriger le premier gouvernement à n’avoir pas cédé devant un mouvement universitaire important. Voici par ailleurs le compte rendu par l’AFP d’une déclaration aujourd’hui au Sénat, de Valérie Pécresse :

La contestation universitaire a touché, à des titres divers, 45 des 83 universités françaises, a expliqué jeudi au Sénat la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Pécresse, en faisant un bilan de ce mouvement, le plus long de l’histoire des universités de l’hexagone. "Pratiquement la moitié de nos 83 universités n’a connu aucune perturbation" et celles "récemment passées à l’autonomie (18 au 1er janvier 2009, ndlr) sont très largement représentées parmi ces établissements", a déclaré Mme Pécresse devant la commission des Affaires culturelles du Sénat, selon une copie de son discours. "Pour autant, 16 universités ont connu des perturbations longues et touchant l’ensemble de leurs composantes, 19 universités ont été affectées par un mouvement touchant le seul secteur des sciences humaines et sociales, dix universités ont été faiblement touchées, soit pendant des périodes très courtes, soit sur des secteurs de formation très limités", a-t-elle détaillé. "Je ne cherche nullement à sous-estimer la gravité du conflit, mais il est important d’en avoir une vision claire et honnête. Le mouvement a été dur principalement dans les filières de sciences humaines et sociales et gravement préjudiciable pour les étudiants de première et de deuxième année de licence de ces filières de formation", a poursuivi Mme Pécresse.. La ministre estime à "30.000 (sur 1,5 million d’étudiants de l’université) le nombre d’étudiants qu’il est aujourd’hui absolument nécessaire de prendre en charge pour qu’ils ne paient pas le prix fort d’un mouvement qu’ils n’ont soutenu qu’à la marge". La dernière université encore bloquée, Toulouse-II Le Mirail, a été débloquée mercredi par les forces de l’ordre, mais des étudiants et personnels ont revoté jeudi la grève en assemblée générale.