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« Avoir les meilleures universités du monde ! » - Lettre de la CPU, 21 décembre 2009

mardi 22 décembre 2009, par M. Homais

Pour lire la lettre sur le site de la CPU.

Le Président de la République a fait connaître ses arbitrages sur le Grand Emprunt. Pour ce qui concerne l’Enseignement Supérieur et la Recherche, les montants annoncés et la nature des actions envisagées sont globalement conformes aux propositions du rapport Juppé et Rocard.

L’investissement exceptionnel qui est ainsi programmé se décline plus particulièrement ainsi : 7,7 Mds€ pour les campus d’excellence, 1,3Md€ en complément du Plan Campus, 1Md€ pour l’opération sur le plateau de Saclay, 0,5Md€ pour la formation professionnelle, 0,5Md€ pour l’égalité des chances, 1Md€ pour les laboratoires d’excellence (hors campus d’excellence), 1Md€ pour les équipements de recherche mi-lourds, 1Md€ pour un fonds national de soutien aux sociétés de valorisation de la recherche, 2Mds€ pour les instituts d’innovation technologique, 0,5Md€ pour les Instituts Carnots, 0,850Md€ pour les instituts hospitalo-universitaires.

A ces montants qui visent directement l’enseignement supérieur et la recherche, il faut ajouter tous ceux auxquels nos universités et nos laboratoires peuvent prétendre autant que d’autres, dans les actions thématiques inspirées par le Schéma National Stratégique pour la Recherche et l’Innovation, dont en particulier les bio-technologies et le numérique.

Parmi les arbitrages les plus significatifs, opérés à partir des propositions de la commission Juppé et Rocard, on peut noter : (1) la diminution du montant destiné spécifiquement aux campus d’excellence, au profit du Plan Campus et du plateau de Saclay, à l’intérieur d’une enveloppe de 10Mds€ qui reste constante ; (2) la diminution du montant réservé aux établissements hors campus d’excellence (de 2Mds€ à 1Md€) ; (3) la disparition de toute action réservée à l’innovation pédagogique ; (4) l’apparition d’une action « formation professionnelle ; (5) l’augmentation de la somme réservée aux Instituts Hospitalo-Universitaires (de 0,5Md€ à 0,850Md€).

Dans la Lettre Hebdomadaire de la CPU du 10-12, le Bureau de la Conférence écrivait notamment, à propos du rapport de la commission Juppé & Rocard :
« Nous préconisons une stratégie qui se fonde clairement sur la complémentarité entre deux ‘cibles’ à atteindre à moyen et à long terme, reposant sur deux logiques de transformation et de structuration de l’ESR, qui nous semblent inégalement explicitées dans le rapport sur le Grand Emprunt, et notamment dans la présentation des trois premières actions proposées par MM. Juppé et Rocard. La première logique est celle de l’excellence dans tous les domaines et pour toutes les missions, sur un petit nombre de sites à périmètre restreint, pour des tailles critiques élevées, et en vue d’une compétitivité effective dans les têtes de séries des classements mondiaux. La seconde logique est celle de l’excellence par spécialisation fonctionnelle ou thématique des universités ou des groupements d’établissements, sans considération de masse critique ou de site restreint. »

Cette position, présentée et débattue devant l’assemblée plénière de la CPU le jeudi 17 décembre 2009, a été validée et tout particulièrement soutenue par l’ensemble des présidents d’universités. Le moins qu’on puisse dire, au vu des arbitrages présidentiels, c’est qu’elle reste pleinement d’actualité, et que la Conférence devra la défendre tout au long de la période qui s’ouvre, et qui sera consacrée à la rédaction des différents cahiers des charges et à la préparation des appels à projets.

Le Grand Emprunt représente pour la nation toute entière un exceptionnel effort de financement, destiné à une transformation profonde et de long terme de son enseignement supérieur et de ses établissements de recherche. Il ne peut donc pas reposer sur une analyse de la situation actuelle qui se résumerait à une distinction sommaire (et qui pourrait être dévastatrice si elle était appliquée à la lettre) entre les « grandes » universités (une dizaine) et les « petites » (toutes les autres !), les premières étant destinées à s’enrichir et à se transformer, et les autres, au mieux, à survivre et à se disputer quelques lots de consolation.

Notre analyse, en deux logiques complémentaires et visant à renforcer la puissance globale de notre système d’enseignement supérieur et de recherche, est désormais portée et soutenue par la quasi-totalité des présidents des universités françaises. Elle est susceptible d’inspirer une politique ambitieuse, structurante en profondeur et sans complaisance à l’égard de quiconque, et elle inspirera toutes nos interventions et toutes nos négociations auprès du ministère et de nos partenaires.