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Des faits et pas des mots : lettre de SLU à la CPU (21 janvier 2010)

vendredi 22 janvier 2010

Cette lettre a été distribuée vers 8h45 aux membres de la CPU qui venaient participer à la plénière du jeudi 21 janvier, à Paris, boulevard St Michel.

Mesdames et Messieurs les Présidents, agissez comme les candidats aux concours, « de façon éthique et responsable », refusez de mettre en place une réforme qui, à terme, détruit une partie de nos masters, toute formation professionnelle sérieuse et affaiblit l’éducation nationale !

Est-il pensable - et est-il exact - que le président de la CPU entérine un vote négatif de l’institution qu’il préside au CNESER quelques jours avant les fêtes de fin d’année et, quinze jours plus tard, après la « trêve des confiseurs », en appelle à une application de la réforme le plus rapidement possible, avec remontée des maquettes de masters d’enseignement et renoncement à s’engager sur l’avenir de l’ensemble des personnels des IUFM ?

Un rappel des faits est peut-être utile pour répondre à cette question assez simple.

a/ Les décrets sur le recrutement et la formation des enseignants (28 juillet 2009) ouvrent la porte à l’application de la réforme.

b/ Le 13 novembre 2009, un document présenté aux organisations syndicales, qui n’ont jamais été conviées à de véritables négociations, annonçait que l’univers de référence de la préparation des concours se limitera aux programmes du secondaire (avec les conséquences calamiteuses que l’on imagine pour des filières entières, notamment en sciences humaines et sociales). Il annonce en outre un calendrier des épreuves (écrits concours PE en novembre ; écrits concours CAPES en décembre) qui oblige soit à consacrer le M1 aux concours, ce que le texte demande de ne pas faire par ailleurs, soit à faire deux mois de cours seulement, soit à préparer les étudiants aux concours l’été à l’université ou ailleurs. La "pire des solutions" selon l’un de vos représentants, M. Filâtre.

c/ Le 21 décembre 2009, une circulaire précisant les grandes lignes - non dénuées de contradictions manifestes - des masters préparant aux métiers de l’enseignement, est rejetée à la quasi unanimité par le CNESER (dont le vote de la CPU).

d/ La formation en alternance lors de l’année de stage, jusqu’ici assurée par les IUFM qui ne sont plus cités dans les textes, laisse désormais la place à un dispositif de formation "annualisée" : dès septembre, les lauréats des concours 2010 auront donc 18h de cours dès leur première année et seront remplacés au fil de l’année par les étudiants en M1 ou M2 (les 108h de stages sont bien un simple habillement pour les remplacements).

f/ Le 28 décembre 2009, les épreuves des concours sont redéfinies dans un arrêté : modification des programmes et diminution du nombre des épreuves, intégration d’une nouvelle épreuve, « agir en fonctionnaire de l’Etat de façon éthique et responsable »...

Face à ces faits il ne suffit pas de dénoncer la réforme en cours, il faut refuser de l’appliquer