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Carte scolaire : comment un lycée se vide de ses éleves - Jessica Dubois, Rue89, 19 septembre 2010

lundi 20 septembre 2010, par Laurence

Depuis la réforme de 2007, le lycée francilien George-Sand perd ses élèves au profit du « lycée de centre-ville » Jacques-Amyot.

Juin 2007, l’assouplissement de la carte scolaire, mesure du programme du candidat Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle, est décidé. La rentrée suivante, les parents peuvent (presque) choisir l’établissement scolaire de leur enfant. L’objectif est alors de « favoriser l’égalité des chances et la diversité sociale au sein des établissements scolaires ».

L’enquête du SNPDEN.Trois ans plus tard, le SNPDEN, syndicat des chefs d’établissements, mène une enquête de « ressentis » et constate :

- un accroissement de la mise en concurrence entre établissements,
- la radicalisation des profils des élèves dans les collèges et lycées « moyens ». (Télécharger l’enquête sur le site de Rue89)

Aperçu des effets de la réforme pour deux d’entre eux, en banlieue parisienne.

« On ne connaît pas les établissements qui sont fuis »

Un peu avant 8 heures, devant l’entrée du lycée Jacques-Amyot à Melun, un groupe de cinq élèves de seconde discutent. Marie et Louise vivent en dehors du secteur de recrutement. La seconde arrive de Lieusaint, à 50 minutes de bus. La première devait aller au lycée George-Sand, au Mée-sur-Seine, commune limitrophe au nord de la ville. Pourquoi une dérogation ? «  C’est mieux ici ! »

Tous les ans, depuis le début de l’assouplissement de la carte scolaire, le ministère de l’Education nationale fait un bilan des demandes de dérogation. Cette année, il y en a eu 40 000 pour les classes de seconde, 65% ont été satisfaites. Mais Valérie Czarny, à la FCPE du lycée George-Sand, apprécierait une analyse plus détaillée :

« On obtient facilement les noms des établissements prisés. Mais on ne connaît pas ceux qui sont fuis. Or, il faudrait savoir lesquels, pour y mettre des moyens. »

Le lycée George-Sand, qui ouvrait encore plus de dix classes de seconde en 2001, n’en a plus que cinq aujourd’hui. A la rentrée 2008, il donnait des cours à 501 lycéens. Cette année, ils sont 394 à passer les grilles de l’établissement.

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