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Valérie Pécresse et Nicolas Sarkozy à Saclay - S. Huet, Sciences2, 24 septembre 2010

vendredi 24 septembre 2010, par Mathieu

Ce matin, Valérie Pécresse et Nicolas Sarkozy se rendent à Saclay dans l’Essonne. Là où le Président de la République veut édifier un campus universitaire et de recherche censé représenter une force de frappe en matière grise de taille mondiale, et surtout un « écosystème de l’innovation » selon le vocabulaire ministériel (ici un discours de Valérie Pécresse sur le projet). Selon son agenda officiel, il doit « évoquer l’aménagement du Campus de Paris Saclay, dans le cadre du projet du Grand Paris. » Ce projet soulève de vives critiques (lire ci-dessous).
http://www.sauvonsluniversite.com/ecrire/?exec=articles_edit&id_rubrique=32&new=oui
Il sera accompagné par Valérie Pécresse, Michel Mercier, ministre de l’Espace rural et de l’Aménagement du territoire, Nathalie Kosciusko-Morizet. Il doit visiter le chantier « Nano Innov », se faire présenter le projet d’aménagement du Campus et le chantier du centre d’intégration sur la recherche en nanotechnologies « Nano Innov » 11h00. Après une réunion à l’Institut d’Optique avec la Fondation de coopération scientifique sur le développement du Campus de Paris Saclay, le chef de l’Etat doit prononcer un discours.

Le projet de campus sur Saclay agite beaucoup de monde, et les sommes annoncées sont très importantes. Une dotation de 850 millions d’euros a été avancée. Et on parle d’un projet à deux milliards.

Pourtant, il soulève de vives contestations. Le problème crucial des transports publics pour les étudiants est traité sur le site de l’Association pour l’amélioration des transports du plateau de Saclay. Ici le site officiel des partenaires du projet de Campus Saclay. Ici le site de l’Université consacré au projet de campus. En voici un exemple avec un texte de Christophe Blondel, (SNCS-FSU) qui traite surtout de l’Université Paris-Sud Orsay, avec un regard très critique.

Opération campus de Saclay : halte au gâchis !

Annoncée en fanfare dans le style habituel des initiatives présidentielles, l’opération « d’intérêt national » du plateau de Saclay dévoile petit à petit sa véritable nature. Inconsistante du point de vue de la recherche scientifique (on concentre géographiquement au détriment de l’aménagement du territoire et sans logique de fond), absurde du point de vue logistique (on éloigne tout le monde des moyens de transport), elle avance sournoisement en consacrant la dichotomie université-grandes écoles et en laissant scandaleusement de côté l’avis des personnels. Cette opération princière ne présente de perspectives positives que pour les spéculateurs qui lorgnent les terrains de l’université Paris-sud. Pour le pays c’est un véritable gâchis, qu’il faut arrêter immédiatement.

Décidée sur le caprice d’un seul, « l’Opération d’intérêt national de Saclay » (OIN), dont la motivation Saclay1_125440 essentielle n’est pas l’intérêt de la recherche scientifique ni l’avenir du pays, mais la fabrication d’une belle vitrine pour 2012, entre dans une phase où le gaspillage va pouvoir donner toute sa mesure. Appâtés par une pluie de millions promis comme au plus fort d’une campagne électorale, les organismes présents alentours accourent, en la personne de leurs directeurs bien forcés de faire bouillir la marmite, pour au moins en ramasser les miettes. Des plans, des maquettes fleurissent, sur lesquels les voies sont toujours vertes et les routes jamais embouteillées ! (A droite, maquette d’un travail d’étudiants en architecture).

L’OIN est aujourd’hui un grand Monopoly où quelques maîtres d’œuvre arrivés là par la faveur du prince posent les laboratoires comme on pose des hôtels rue de la Paix, pour faire du rendement, et en oubliant l’essentiel : les hommes et les femmes qui seront appelés à y travailler. Le milliard sera-t-il d’ailleurs au rendez-vous ? Le Grand emprunt n’est, si on y réfléchit un instant, qu’une farce pré-électorale. Qui sera assez sot pour croire que la banque aura la philanthropie de nous reprendre le capital qu’elle nous aura prêté en nous servant dessus des intérêts supérieurs à ceux qu’elle nous aura fait payer pour l’emprunt ? Si cette martingale pouvait marcher, il n’y aurait depuis longtemps plus aucun déficit de l’État !

La vérité est que l’argent réel est toujours aussi chichement compté pour la recherche et on voit déjà sur le plateau de Saclay, faute de financement cohérent, des bâtiments sortir de terre sur des parcelles inaccessibles parce que personne ne veut en payer les voies d’accès …

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