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Communiqué de la Conférence des Directeurs et Doyens de Lettres, Langues, Arts, Sciences Humaines et Sociales (CDUL) - février 2011

samedi 12 février 2011, par Mathieu

Réunie dans le cadre des journées d’études de Marseille les 4 et 5 février 2011, la Conférence des Doyens et Directeurs d’UFR Lettres, Langues, Arts, Sciences humaines et sociales a poursuivi les observations et analyses engagées sur la question de la réforme des concours de recrutement des maîtres et la mastérisation des formations aux métiers de l’éducation et de la formation.

1. La mise en œuvre de la réforme a montré combien les craintes exprimées à plusieurs reprises étaient fondées. Les comptes rendus de situations ont mis en évidence tout particulièrement les fortes contraintes imposées aux étudiants : formations lourdes aux objectifs multiples et complexes, calendrier des épreuves de concours au positionnement inadapté, demandes de stages non satisfaites, limitation des aides spécifiques, difficultés de l’accompagnement des étudiants stagiaires… À ces contraintes vont s’ajouter les exigences de certifications en informatique et en langues (sans analyse des besoins associés en formation), une complexité de situation pour les étudiants « reçus aux masters métiers de l’enseignement/collés aux concours ».

2 Reprenant le rapport de la commission Filâtre (à laquelle elle avait participé), la CDUL réaffirme que les conclusions de ce groupe « inter-conférences universitaires » constituent un apport de qualité pour une réforme ambitieuse, les propositions ayant obtenu la reconnaissance de l’ensemble de la communauté universitaire (cf. rapport du 17 juillet 2009).

3. Dans la continuité des déclarations de la CDUL de septembre 2009 et mars 2010, et dans le prolongement de la déclaration commune CDUL, CDUS, CDIUFM d’octobre 2010, la CDUL rappelle la nécessité d’un cadrage national sur la base de référentiels de formation établis pour chaque métier et discipline, cadrage qui garantisse l’équité et la cohérence nationale et sociale des recrutements.

4. Elle demande un nouveau calendrier d’épreuves, adapté avec un positionnement des épreuves d’admissibilité et d’admission respectant l’équilibre et la cohérence des masters, insistant sur la nécessaire association d’une dimension scientifique effective et d’expériences de terrain, tout au long de la formation.

5. Pour la CDUL, l’articulation entre formation et concours doit exclure toute possibilité de dérive vers la précarisation des enseignants ou la dérégulation des recrutements.

6. La CDUL affirme à nouveau son attachement à une organisation spécifique de l’année d’entrée dans le métier suivant le recrutement. Celle-ci doit être conçue sur le mode de l’alternance à parts égales entre pratique professionnelle au sens strict et formation continuée, tout en intégrant une véritable dimension réflexive concernant les pratiques,

À travers les différents points évoqués, les membres de la CDUL tiennent à rappeler combien la formation des futurs enseignants - à l’enjeu national - doit prendre en considération les expériences et analyses des structures universitaires directement impliquées, à savoir les UFR et les IUFM, mais aussi s’appuyer sur la conduite d’un travail de réflexion de tous les acteurs de la formation, une vraie concertation étant une condition indispensable pour espérer réussir une réforme.

Yves JEAN,
Pour le bureau de la CDUL
Président
Février 2011